Le Point
15 Avril 2004
Arménie
La contagion géorgienne
Marc Nexon
«Robert, va-t'en ! » Une partie de l'Arménie se prend à rêver de la
révolution géorgienne. Et se verrait bien chasser son président,
Robert Kotcharian, comme la rue a su évincer en novembre dernier
Edouard Chevardnadze dans la Géorgie voisine.
L'opposition ne décolère pas. Après les affrontements survenus en
début de semaine devant le Parlement d'Erevan, celle-ci promet
d'autres manifestations dans les jours à venir. « C'est un crime
contre le peuple », s'est insurgé Stepan Demirtchian, ancien candidat
à l'élection présidentielle, après la charge policière, menée à coups
« de grenades assourdissantes et de matraques électriques », à
l'encontre de 2 000 manifestants.
Les opposants arméniens réclament depuis des semaines l'organisation
d'un référendum destiné à mesurer la confiance de l'opinion à l'égard
du chef de l'Etat. Ils contestent en effet le résultat de l'élection
présidentielle assurant, il y a un an, une large victoire (à 67,5 %)
à Kotcharian, le plus solide allié de Moscou dans la région.
Misère, corruption, bureaucratie, les maux de l'Arménie, petit pays
de 3,5 millions d'habitants, n'ont pas fini de nourrir le
mécontentement général. Même s'ils n'ébranlent nullement son
président. « Le changement de pouvoir en Géorgie a enthousiasmé notre
opposition, mais elle n'a pas pris en compte que nos pays sont
différents », a déclaré Kotcharian. « La lutte n'est pas terminée »,
lui ont répondu ses adversaires
http://www.lepoint.fr/monde/document.html?did=145327
15 Avril 2004
Arménie
La contagion géorgienne
Marc Nexon
«Robert, va-t'en ! » Une partie de l'Arménie se prend à rêver de la
révolution géorgienne. Et se verrait bien chasser son président,
Robert Kotcharian, comme la rue a su évincer en novembre dernier
Edouard Chevardnadze dans la Géorgie voisine.
L'opposition ne décolère pas. Après les affrontements survenus en
début de semaine devant le Parlement d'Erevan, celle-ci promet
d'autres manifestations dans les jours à venir. « C'est un crime
contre le peuple », s'est insurgé Stepan Demirtchian, ancien candidat
à l'élection présidentielle, après la charge policière, menée à coups
« de grenades assourdissantes et de matraques électriques », à
l'encontre de 2 000 manifestants.
Les opposants arméniens réclament depuis des semaines l'organisation
d'un référendum destiné à mesurer la confiance de l'opinion à l'égard
du chef de l'Etat. Ils contestent en effet le résultat de l'élection
présidentielle assurant, il y a un an, une large victoire (à 67,5 %)
à Kotcharian, le plus solide allié de Moscou dans la région.
Misère, corruption, bureaucratie, les maux de l'Arménie, petit pays
de 3,5 millions d'habitants, n'ont pas fini de nourrir le
mécontentement général. Même s'ils n'ébranlent nullement son
président. « Le changement de pouvoir en Géorgie a enthousiasmé notre
opposition, mais elle n'a pas pris en compte que nos pays sont
différents », a déclaré Kotcharian. « La lutte n'est pas terminée »,
lui ont répondu ses adversaires
http://www.lepoint.fr/monde/document.html?did=145327