Le Monde, France
mercredi 1 Décembre 2004
Sur le dossier turc, Ari Vatanen double ses amis de l'UMP
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Bruxelles de notre bureau européen
Les eurodéputés de l'UMP étaient fous de rage, mardi 30 novembre, à
l'issue d'un vote du Parlement européen sur la Turquie. Alors qu'ils
sont contre l'adhésion de ce pays à l'Union, et que Jacques Toubon
négocie depuis des mois avec les Allemands de la CDU le soutien de
ces derniers à la solution d'un "partenariat privilégié", ils ont
exprimé un point de vue radicalement opposé, en commission des
affaires étrangères, en laissant Ari Vatanen parler et voter en leur
nom.
Le champion automobile finlandais, investi par l'UMP comme second de
liste dans le Grand Sud-Est aux élections européennes, a toujours été
favorable à l'intégration de ce pays musulman dans l'UE. Il considère
qu'elle "empêchera des conflits de civilisations" et qu'elle rendra
possible "la paix mondiale". "J'ai voté selon ma conscience", a-t-il
affirmé à l'issue du scrutin. Les Français de l'UMP ont pourtant tout
fait pour dissuader M. Vatanen de voter. Margie Sudre, la présidente
de la délégation, l'a prié de ne pas assister à la réunion de la
commission des affaires étrangères, dont il est titulaire. Elle lui a
demandé de laisser sa place à sa suppléante, Nicole Fontaine,
ancienne présidente du Parlement européen, qui aurait alors eu le
droit de voter. M. Vatanen a refusé.
Mme Sudre lui a alors demandé de tenir compte, "au moins, des
positions du président de la République", Jacques Chirac, et de
"s'abstenir sur l'ensemble du texte". En vain. Mardi midi, Françoise
Grossetête, ancienne chef de file de la liste UMP du Grand Sud-Est, a
envoyé un de ses assistants dans un restaurant où M. Vatanen
mangeait, lui rappeler "à qui il - devait - son investiture", et lui
réclamer une certaine loyauté.
La délégation française de l'UMP devait se réunir mercredi 1er
décembre pour discuter d'"éventuelles sanctions" à l'encontre de M.
Vatanen. Celui-ci restait serein : "J'ai voté un amendement de M.
Toubon qui demande que la Turquie reconnaisse le génocide arménien
!", précisait-il. "Sur le reste, comment pourrait-on me sanctionner,
alors que j'ai `uvré à la paix mondiale ?", demandait-il.
Rafaële Rivais
mercredi 1 Décembre 2004
Sur le dossier turc, Ari Vatanen double ses amis de l'UMP
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Les eurodéputés de l'UMP étaient fous de rage, mardi 30 novembre, à
l'issue d'un vote du Parlement européen sur la Turquie. Alors qu'ils
sont contre l'adhésion de ce pays à l'Union, et que Jacques Toubon
négocie depuis des mois avec les Allemands de la CDU le soutien de
ces derniers à la solution d'un "partenariat privilégié", ils ont
exprimé un point de vue radicalement opposé, en commission des
affaires étrangères, en laissant Ari Vatanen parler et voter en leur
nom.
Le champion automobile finlandais, investi par l'UMP comme second de
liste dans le Grand Sud-Est aux élections européennes, a toujours été
favorable à l'intégration de ce pays musulman dans l'UE. Il considère
qu'elle "empêchera des conflits de civilisations" et qu'elle rendra
possible "la paix mondiale". "J'ai voté selon ma conscience", a-t-il
affirmé à l'issue du scrutin. Les Français de l'UMP ont pourtant tout
fait pour dissuader M. Vatanen de voter. Margie Sudre, la présidente
de la délégation, l'a prié de ne pas assister à la réunion de la
commission des affaires étrangères, dont il est titulaire. Elle lui a
demandé de laisser sa place à sa suppléante, Nicole Fontaine,
ancienne présidente du Parlement européen, qui aurait alors eu le
droit de voter. M. Vatanen a refusé.
Mme Sudre lui a alors demandé de tenir compte, "au moins, des
positions du président de la République", Jacques Chirac, et de
"s'abstenir sur l'ensemble du texte". En vain. Mardi midi, Françoise
Grossetête, ancienne chef de file de la liste UMP du Grand Sud-Est, a
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mangeait, lui rappeler "à qui il - devait - son investiture", et lui
réclamer une certaine loyauté.
La délégation française de l'UMP devait se réunir mercredi 1er
décembre pour discuter d'"éventuelles sanctions" à l'encontre de M.
Vatanen. Celui-ci restait serein : "J'ai voté un amendement de M.
Toubon qui demande que la Turquie reconnaisse le génocide arménien
!", précisait-il. "Sur le reste, comment pourrait-on me sanctionner,
alors que j'ai `uvré à la paix mondiale ?", demandait-il.
Rafaële Rivais