Agence France Presse
10 décembre 2004 vendredi 3:57 PM GMT
La démocratisation en Ukraine aidera la Russie, pense Mme
Zourabichvili (INTERVIEW)
MOSCOU 10 déc
La Russie devrait comprendre que la démocratisation en Ukraine lui
sera bénéfique, a estimé vendredi le chef de la diplomatie géorgienne
Salomé Zourabichvili, dans une déclaration à l'AFP.
Pour que le prochain scrutin en Ukraine se déroule "dans le calme et
la stabilité", il faut "mettre en garde la Russie contre des
tentations d'ingérence et surtout déployer le plus grand nombre
possible d'observateurs", de manière à garantir sa transparence, a
dit Mme Zourabichvili, interrogée par téléphone à Tbilissi.
"Si l'Ukraine devient un pays démocratique à la frontière de
l'Europe, il n'y aura que des gagnants", la Russie comprise, a
poursuivi la ministre géorgienne des Affaires étrangères. Car,
a-t-elle expliqué, "avoir à ses frontières des pays stables et
démocratiques est ce qui peut engager (la Russie) dans cette voie".
Commentant les violentes critiques adressées récemment par Moscou et
notamment par le président Vladimir Poutine à l'Occident, Mme
Zourabichvili a parlé d'"oscillation permanente entre des éléments où
l'on croit reconnaître une possible normalisation de la Russie et des
retours en arrière, voire des régressions".
"Il faut tout faire pour encourager la Russie dans cette voie qui est
difficile à prendre. C'est une véritable décolonisation à l'intérieur
qui est en train de se produire en Russie. Il faut l'encourager,
l'encadrer, l'aider dans cette voie difficile, mais qui est la seule
solution possible pour que l'évolution de la Russie se fasse de façon
responsable et aussi sûre que possible pour elle et pour ses
voisins", a encore estimé le ministre géorgien.
Interrogée sur les accusations russes d'"ingérence" occidentale en
Ukraine, Mme Zourabichvili a déclaré qu'il "n'y avait pas eu
d'intervention".
"Nous ne sommes pas intervenus en faveur d'un candidat ou de l'autre.
Nous sommes intervenus en faveur d'un processus démocratique. Tant
que la Russie considérera que le soutien à la démocratie, que ce soit
dans le Caucase, en Ukraine ou ailleurs, est quelque chose qui se
fait contre elle, elle n'aura pas compris où va le monde".
Quant aux manifestations de mécontentement de Moscou, la responsable
géorgienne les a qualifiées de "retour aux instincts de l'Union
soviétique".
"La grande différence, c'est que cela ne fait plus aucun effet. Les
mauvaises humeurs russes, qui autrefois pétrifiaient la communauté
occidentale, sont prises aujourd'hui avec pas mal de philosophie
(...) et ne produisent plus d'effets attendus".
Interrogée sur la position de Tbilissi face à la situation confuse en
Abkhazie, Mme Zourabichvili a appelé Moscou à "comprendre que les
anciennes républiques soviétiques étaient devenues pays indépendants"
où la Russie "ne peut pas faire de l'ingérence directe".
Quant au "conflit ferroviaire" opposant Tbilissi à Bakou - qui bloque
des centaines de wagons soupçonnés de transporter via la Géorgie des
chargements à usage militaire à destination de l'Arménie
(formellement en guerre avec l'Azerbaïdjan), le ministre a souligné
que son pays "entretenait d'excellentes relations politiques et
économiques avec chacun des deux pays".
Tbilissi accepte d'empêcher le transit par son territoire de produits
militaires ou assimilés. Mais "nous nous refusons à exercer la
moindre sanction économique contre l'Arménie", a déclaré Mme
Zourabichvili, affirmant la "stricte neutralité" de son pays.
"Sinon, on serait entraîné dans une sorte de surenchère, non
seulement néfaste pour nous et pour nos voisins, mais pour la région
toute entière", a-t-elle conclu.
From: Emil Lazarian | Ararat NewsPress
10 décembre 2004 vendredi 3:57 PM GMT
La démocratisation en Ukraine aidera la Russie, pense Mme
Zourabichvili (INTERVIEW)
MOSCOU 10 déc
La Russie devrait comprendre que la démocratisation en Ukraine lui
sera bénéfique, a estimé vendredi le chef de la diplomatie géorgienne
Salomé Zourabichvili, dans une déclaration à l'AFP.
Pour que le prochain scrutin en Ukraine se déroule "dans le calme et
la stabilité", il faut "mettre en garde la Russie contre des
tentations d'ingérence et surtout déployer le plus grand nombre
possible d'observateurs", de manière à garantir sa transparence, a
dit Mme Zourabichvili, interrogée par téléphone à Tbilissi.
"Si l'Ukraine devient un pays démocratique à la frontière de
l'Europe, il n'y aura que des gagnants", la Russie comprise, a
poursuivi la ministre géorgienne des Affaires étrangères. Car,
a-t-elle expliqué, "avoir à ses frontières des pays stables et
démocratiques est ce qui peut engager (la Russie) dans cette voie".
Commentant les violentes critiques adressées récemment par Moscou et
notamment par le président Vladimir Poutine à l'Occident, Mme
Zourabichvili a parlé d'"oscillation permanente entre des éléments où
l'on croit reconnaître une possible normalisation de la Russie et des
retours en arrière, voire des régressions".
"Il faut tout faire pour encourager la Russie dans cette voie qui est
difficile à prendre. C'est une véritable décolonisation à l'intérieur
qui est en train de se produire en Russie. Il faut l'encourager,
l'encadrer, l'aider dans cette voie difficile, mais qui est la seule
solution possible pour que l'évolution de la Russie se fasse de façon
responsable et aussi sûre que possible pour elle et pour ses
voisins", a encore estimé le ministre géorgien.
Interrogée sur les accusations russes d'"ingérence" occidentale en
Ukraine, Mme Zourabichvili a déclaré qu'il "n'y avait pas eu
d'intervention".
"Nous ne sommes pas intervenus en faveur d'un candidat ou de l'autre.
Nous sommes intervenus en faveur d'un processus démocratique. Tant
que la Russie considérera que le soutien à la démocratie, que ce soit
dans le Caucase, en Ukraine ou ailleurs, est quelque chose qui se
fait contre elle, elle n'aura pas compris où va le monde".
Quant aux manifestations de mécontentement de Moscou, la responsable
géorgienne les a qualifiées de "retour aux instincts de l'Union
soviétique".
"La grande différence, c'est que cela ne fait plus aucun effet. Les
mauvaises humeurs russes, qui autrefois pétrifiaient la communauté
occidentale, sont prises aujourd'hui avec pas mal de philosophie
(...) et ne produisent plus d'effets attendus".
Interrogée sur la position de Tbilissi face à la situation confuse en
Abkhazie, Mme Zourabichvili a appelé Moscou à "comprendre que les
anciennes républiques soviétiques étaient devenues pays indépendants"
où la Russie "ne peut pas faire de l'ingérence directe".
Quant au "conflit ferroviaire" opposant Tbilissi à Bakou - qui bloque
des centaines de wagons soupçonnés de transporter via la Géorgie des
chargements à usage militaire à destination de l'Arménie
(formellement en guerre avec l'Azerbaïdjan), le ministre a souligné
que son pays "entretenait d'excellentes relations politiques et
économiques avec chacun des deux pays".
Tbilissi accepte d'empêcher le transit par son territoire de produits
militaires ou assimilés. Mais "nous nous refusons à exercer la
moindre sanction économique contre l'Arménie", a déclaré Mme
Zourabichvili, affirmant la "stricte neutralité" de son pays.
"Sinon, on serait entraîné dans une sorte de surenchère, non
seulement néfaste pour nous et pour nos voisins, mais pour la région
toute entière", a-t-elle conclu.
From: Emil Lazarian | Ararat NewsPress