La Tribune
15 décembre 2004
LE FMI APPORTE SA CAUTION FINANCIÈRE À LA CANDIDATURE TURQUE
Le FMI et Ankara ont conclu hier un nouvel accord stand-by de 10
milliards de dollars pour les trois prochaines années. La Turquie
devrait obtenir en fin de semaine des Vingt-Cinq l'ouverture des
négociations d'adhésion.
A deux jours du sommet européen de Bruxelles qui doit sceller son
destin communautaire, la Turquie a obtenu du Fonds monétaire
international (FMI) un sérieux coup de pouce. L'institution
financière internationale et le gouvernement d'Ankara ont en effet
annoncé hier un nouvel accord stand-by de 10 milliards de dollars sur
trois ans. Celui-ci vise à rendre durables les progrès
macroéconomiques accomplis par la Turquie lors d'un précédent
programme qui, octroyé en 2002 pour une période de trois ans, portait
sur un montant de 16 milliards de dollars. Ce nouvel accord renforce
les perspectives économiques de la Turquie dans sa longue marche pour
la convergence de son économie vers les standards des Vingt-Cinq.
Les principaux objectifs du nouveau programme seront d'atteindre une
croissance durable et de réduire l'inflation, a souligné Ali Babacan,
le ministre turc de l'Economie. Depuis la faillite financière de
2001, la Turquie a réussi à réduire d'une manière spectaculaire son
inflation chronique. Elle devrait passer sous la barre des 10 % cette
année et Ankara table sur une inflation de 4 % à l'horizon 2007. La
Turquie s'est engagée à réduire parallèlement sa dette, qui, évaluée
à 220 milliards de dollars en octobre, représente 80 % du PIB.
Réticences. L'octroi de ce nouveau programme d'aide du FMI laisse
augurer une issue positive et historique pour la Turquie en cette fin
de semaine à Bruxelles. Car, sauf surprise de dernière heure, Ankara
devrait obtenir des Vingt-Cinq l'ouverture des négociations
d'adhésion à l'Union européenne. Hier, le Premier ministre turc,
Recep Tayyip Erdogan, a une nouvelle fois lancé un vibrant appel aux
dirigeants européens. "Nous n'accepterons aucune autre perspective
qu'une adhésion pleine", a-t-il déclaré. Les Etats les plus réticents
à l'entrée de ce grand pays musulman situé aux marges de l'Europe
semblent avoir baissé pavillon, même s'ils laissent entendre que
l'issue des négociations demeure "ouverte".
Le chancelier autrichien Wolfgang Schlüssel, dont les concitoyens
sont les plus hostiles dans l'UE à l'adhésion turque, a ainsi réclamé
que les négociations soient un "processus ouvert". "Il faut
encourager le cours ambitieux des réformes en Turquie. [...] Les
perspectives d'adhésion auxquelles la Turquie a travaillé pendant des
décennies doivent demeurer", a-t-il souligné. La France a certes
relancé la question du génocide arménien - "c'est une blessure qui ne
cicatrise pas", a déclaré à l'Assemblée nationale le ministre des
Affaires étrangères, Michel Barnier - mais, contrairement à ce qui
avait été annoncé lundi, elle n'en fera pas un préalable pour
l'ouverture des négociations d'adhésion. Alors qu'un nouveau sondage
CSA indique qu'un Français sur deux est opposé à l'entrée de la
Turquie dans l'UE contre 37 % d'opinions favorables, Jacques Chirac
interviendra ce soir à la télévision pour expliquer une nouvelle fois
les raisons de son engagement en faveur de la candidature turque,
malgré les réticences fortes de sa famille politique, l'UMP.
15 décembre 2004
LE FMI APPORTE SA CAUTION FINANCIÈRE À LA CANDIDATURE TURQUE
Le FMI et Ankara ont conclu hier un nouvel accord stand-by de 10
milliards de dollars pour les trois prochaines années. La Turquie
devrait obtenir en fin de semaine des Vingt-Cinq l'ouverture des
négociations d'adhésion.
A deux jours du sommet européen de Bruxelles qui doit sceller son
destin communautaire, la Turquie a obtenu du Fonds monétaire
international (FMI) un sérieux coup de pouce. L'institution
financière internationale et le gouvernement d'Ankara ont en effet
annoncé hier un nouvel accord stand-by de 10 milliards de dollars sur
trois ans. Celui-ci vise à rendre durables les progrès
macroéconomiques accomplis par la Turquie lors d'un précédent
programme qui, octroyé en 2002 pour une période de trois ans, portait
sur un montant de 16 milliards de dollars. Ce nouvel accord renforce
les perspectives économiques de la Turquie dans sa longue marche pour
la convergence de son économie vers les standards des Vingt-Cinq.
Les principaux objectifs du nouveau programme seront d'atteindre une
croissance durable et de réduire l'inflation, a souligné Ali Babacan,
le ministre turc de l'Economie. Depuis la faillite financière de
2001, la Turquie a réussi à réduire d'une manière spectaculaire son
inflation chronique. Elle devrait passer sous la barre des 10 % cette
année et Ankara table sur une inflation de 4 % à l'horizon 2007. La
Turquie s'est engagée à réduire parallèlement sa dette, qui, évaluée
à 220 milliards de dollars en octobre, représente 80 % du PIB.
Réticences. L'octroi de ce nouveau programme d'aide du FMI laisse
augurer une issue positive et historique pour la Turquie en cette fin
de semaine à Bruxelles. Car, sauf surprise de dernière heure, Ankara
devrait obtenir des Vingt-Cinq l'ouverture des négociations
d'adhésion à l'Union européenne. Hier, le Premier ministre turc,
Recep Tayyip Erdogan, a une nouvelle fois lancé un vibrant appel aux
dirigeants européens. "Nous n'accepterons aucune autre perspective
qu'une adhésion pleine", a-t-il déclaré. Les Etats les plus réticents
à l'entrée de ce grand pays musulman situé aux marges de l'Europe
semblent avoir baissé pavillon, même s'ils laissent entendre que
l'issue des négociations demeure "ouverte".
Le chancelier autrichien Wolfgang Schlüssel, dont les concitoyens
sont les plus hostiles dans l'UE à l'adhésion turque, a ainsi réclamé
que les négociations soient un "processus ouvert". "Il faut
encourager le cours ambitieux des réformes en Turquie. [...] Les
perspectives d'adhésion auxquelles la Turquie a travaillé pendant des
décennies doivent demeurer", a-t-il souligné. La France a certes
relancé la question du génocide arménien - "c'est une blessure qui ne
cicatrise pas", a déclaré à l'Assemblée nationale le ministre des
Affaires étrangères, Michel Barnier - mais, contrairement à ce qui
avait été annoncé lundi, elle n'en fera pas un préalable pour
l'ouverture des négociations d'adhésion. Alors qu'un nouveau sondage
CSA indique qu'un Français sur deux est opposé à l'entrée de la
Turquie dans l'UE contre 37 % d'opinions favorables, Jacques Chirac
interviendra ce soir à la télévision pour expliquer une nouvelle fois
les raisons de son engagement en faveur de la candidature turque,
malgré les réticences fortes de sa famille politique, l'UMP.