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Turquie et Europe : l'etat des forces

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    La Nouvelle République du Centre Ouest
    14 décembre 2004

    Turquie et Europe : l'état des forces

    Si le sommet européen donne son feu vert à une ouverture des
    négociations avec Ankara, les principaux partis politiques français
    souhaitent que l'option d'un partenariat privilégié entre la Turquie
    et l'Union européenne soit offerte.

    Selon un sondage publié hier, 67 % des Français sont opposés à
    l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne. Cette opposition est
    la plus forte (85 %) chez les sympathisants du FN/MNR
    (extrême-droite) et de l'UDF. Elle est également très majoritaire
    chez les sympathisants de l'UMP (71 %) et du PS (61 %).

    « L'Europe ne peut s'élargir indéfiniment. Notre vision n'est pas
    celle anglo-saxonne d'une vaste zone de libre-échange », avait
    déclaré le nouveau président de l'UMP, Nicolas Sarkozy.

    Cette position tranche avec celle de Jacques Chirac, qui souhaite
    voir entrer à terme la Turquie dans l'UE (« Nous sommes tous des
    enfants de Byzance »), même s'il a promis aux Français qu'ils
    seraient consultés le moment venu par référendum. Le chef de l'État a
    assuré que l'ouverture de négociations n'entraînera pas
    automatiquement une adhésion. Sans employer la formule de «
    partenariat privilégié », il évoque désormais la possibilité que ces
    négociations se concluent par l'établissement d'un « lien fort qui ne
    serait pas l'adhésion ».

    Voici les positions des principaux partis politiques sur cette
    question.

    UMP : le secrétaire général, Brice Hortefeux, a confirmé hier que la
    délégation UMP votera « très certainement » contre le rapport du
    Parlement européen, qui recommande l'ouverture de négociations, sans
    envisager d'alternative à l'adhésion

    UDF : opposée à l'entrée de la Turquie dans l'UE, l'UDF souhaite que
    la France « impose » qu'une ouverture de négociations avec Ankara
    prévoit plusieurs issues possibles : adhésion ou partenariat
    privilégié.

    « Nous ne pouvons nous retrouver engagés par une décision d'adhésion
    automatique que les peuples refusent », a déclaré François Bayrou.

    PS : le parti est pour l'ouverture de négociations avec la Turquie,
    mais « veut que ces négociations ne présagent en aucune manière de la
    forme de participation de la Turquie à l'Europe », a déclaré le
    porte-parole du PS, Julien Dray. Pour François Hollande, il ne faut «
    pas que l'adhésion soit la formule automatique, toutes les options
    doivent être ouvertes ». Officiellement favorable sous conditions
    (respect des droits de l'homme, reconnaissance du génocide arménien)
    à l'entrée de la Turquie dans l'UE, le parti est, en réalité, divisé.
    Son numéro deux, Laurent Fabius, et le sénateur des Hauts-de-Seine,
    Robert Badinter, ont notamment exprimé leur opposition à une adhésion
    de la Turquie à l'UE.

    VERTS : « On ne peut dénier à la Turquie, après 40 ans de coopération
    renforcée avec l'Union, le droit d'être candidate officielle à
    l'adhésion, » expliquent les Verts

    PCF : favorable à l'adhésion dès que la Turquie « satisfera
    l'ensemble des critères démocratiques ».

    MPF : Philippe de Villiers a demandé à Jacques Chirac de « brandir le
    veto » lors du sommet européen.

    Front National : contre l'entrée de la Turquie dans l'UE.
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