Les Echos
14 décembre 2004
Paris souhaite qu'Ankara reconnaisse le génocide arménien
CATHERINE CHATIGNOUX
L'hostilité confirmée des Français contre l'adhésion de la Turquie à
l'Union européenne oblige le gouvernement à multiplier les
sauvegardes avant de donner, lors du Conseil européen, vendredi, à
Bruxelles, son feu vert à l'ouverture de négociations avec Ankara.
Hier, à l'issue du Conseil des ministres européens des Affaires
étrangères, Michel Barnier a souhaité que ces négociations s'engagent
« au plus tôt au deuxième semestre 2005 », alors que la Turquie
réclame mars 2005. Une tentative, peut-être un peu vaine, de
dissocier le débat sur la Constitution européenne, qui doit être
couronné par un référendum avant l'été 2005, et le dossier turc, que
Paris ne souhaite pas voir « polluer » le scrutin en faveur du traité
constitutionnel. Michel Barnier a également réclamé que la Turquie
reconnaisse le génocide arménien de 1916 dans le courant des futures
négociations. Quant aux relations entre la Turquie et la République
de Chypre, qu'Ankara n'a toujours pas reconnue, Nicosie a demandé,
hier, que la Turquie manifeste sa volonté de normaliser ses relations
avec elle avant le sommet européen de mars prochain.
« Processus ouvert »
Les chefs d'Etat et de gouvernement, qui consacreront leur dîner de
jeudi, à Bruxelles, à la Turquie, n'auront cependant plus beaucoup de
divergences à aplanir. Car, au-delà des ultimes réglages, les dés
sont jetés. La Turquie sera appelée à ouvrir de longues négociations
avec l'Union, assorties d'un grand nombre de conditions techniques,
destinées à s'assurer qu'au-delà de l'adoption des lois les réformes
soient appliquées sur le terrain. La formulation sur la finalité des
négociations avec la Turquie semble désormais faire l'objet d'un
consensus des Vingt-Cinq. La dernière proposition rédigée par la
présidence suggère que les négociations constituent un « processus
ouvert », dont l'issue n'est pas garantie à l'avance. La France et
l'Autriche n'ont pas obtenu que soit inscrite plus précisément
l'hypothèse d'une « alternative à l'adhésion » en cas d'échec des
pourparlers. La Grande-Bretagne et l'Allemagne n'y sont pas
favorables.
La Croatie pourrait profiter de ce que tous les projecteurs sont
braqués sur la Turquie pour obtenir en douceur l'ouverture de
négociations d'adhésion à l'Union dès mars prochain. A la condition
que soit confirmée la coopération de Zagreb avec le Tribunal pénal
international pour l'ex-Yougoslavie, ce dont certains Etats, comme le
Royaume-Uni, doutent. Les Vingt-Cinq envisageaient jusque-là que la
totale coopération avec le TPI soit confirmée par les Etats membres
eux-mêmes.
Les ministres ont également proposé que la signature du traité
d'adhésion de la Roumanie et de la Bulgarie à l'Union ait lieu fin
avril ou début mai.
From: Emil Lazarian | Ararat NewsPress
14 décembre 2004
Paris souhaite qu'Ankara reconnaisse le génocide arménien
CATHERINE CHATIGNOUX
L'hostilité confirmée des Français contre l'adhésion de la Turquie à
l'Union européenne oblige le gouvernement à multiplier les
sauvegardes avant de donner, lors du Conseil européen, vendredi, à
Bruxelles, son feu vert à l'ouverture de négociations avec Ankara.
Hier, à l'issue du Conseil des ministres européens des Affaires
étrangères, Michel Barnier a souhaité que ces négociations s'engagent
« au plus tôt au deuxième semestre 2005 », alors que la Turquie
réclame mars 2005. Une tentative, peut-être un peu vaine, de
dissocier le débat sur la Constitution européenne, qui doit être
couronné par un référendum avant l'été 2005, et le dossier turc, que
Paris ne souhaite pas voir « polluer » le scrutin en faveur du traité
constitutionnel. Michel Barnier a également réclamé que la Turquie
reconnaisse le génocide arménien de 1916 dans le courant des futures
négociations. Quant aux relations entre la Turquie et la République
de Chypre, qu'Ankara n'a toujours pas reconnue, Nicosie a demandé,
hier, que la Turquie manifeste sa volonté de normaliser ses relations
avec elle avant le sommet européen de mars prochain.
« Processus ouvert »
Les chefs d'Etat et de gouvernement, qui consacreront leur dîner de
jeudi, à Bruxelles, à la Turquie, n'auront cependant plus beaucoup de
divergences à aplanir. Car, au-delà des ultimes réglages, les dés
sont jetés. La Turquie sera appelée à ouvrir de longues négociations
avec l'Union, assorties d'un grand nombre de conditions techniques,
destinées à s'assurer qu'au-delà de l'adoption des lois les réformes
soient appliquées sur le terrain. La formulation sur la finalité des
négociations avec la Turquie semble désormais faire l'objet d'un
consensus des Vingt-Cinq. La dernière proposition rédigée par la
présidence suggère que les négociations constituent un « processus
ouvert », dont l'issue n'est pas garantie à l'avance. La France et
l'Autriche n'ont pas obtenu que soit inscrite plus précisément
l'hypothèse d'une « alternative à l'adhésion » en cas d'échec des
pourparlers. La Grande-Bretagne et l'Allemagne n'y sont pas
favorables.
La Croatie pourrait profiter de ce que tous les projecteurs sont
braqués sur la Turquie pour obtenir en douceur l'ouverture de
négociations d'adhésion à l'Union dès mars prochain. A la condition
que soit confirmée la coopération de Zagreb avec le Tribunal pénal
international pour l'ex-Yougoslavie, ce dont certains Etats, comme le
Royaume-Uni, doutent. Les Vingt-Cinq envisageaient jusque-là que la
totale coopération avec le TPI soit confirmée par les Etats membres
eux-mêmes.
Les ministres ont également proposé que la signature du traité
d'adhésion de la Roumanie et de la Bulgarie à l'Union ait lieu fin
avril ou début mai.
From: Emil Lazarian | Ararat NewsPress