Edicom, Suisse
20 juillet 2004
Chirac: l'intégration de la Turquie est «souhaitable dès qu'elle sera
possible»
par Christine Ollivier
PARIS (AP) - Jacques Chirac fait profil bas sur le dossier turc.
Recevant le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, le président
français s'est contenté mardi de rappeler que l'intégration de la
Turquie dans l'Union européenne était «souhaitable dès qu'elle serait
possible», selon l'Elysée.
»La Turquie a fait des progrès considérables. Elle doit poursuivre et
intensifier la mise en oeuvre des réformes démocratiques et
économiques», a estimé le chef de l'Etat.
Recep Tayyip Erdogan a entamé lundi une visite officielle de trois
jours destinée à convaincre une opinion publique française réticente
du bien-fondé d'une éventuelle intégration de son pays dans l'Union
européenne. L'UMP, l'UDF et une majorité de Français, à en croire les
sondages, y sont pour l'heure hostiles.
Or, le calendrier s'accélère : la Commission européenne doit rendre
début octobre un rapport évaluant les progrès accomplis par la
Turquie dans le domaine des droits de l'homme et des libertés
publiques. Sur cette base, les 25 Etats membres doivent décider en
décembre de fixer ou non une date pour entamer des négociations
d'adhésion, qui pourraient durer plusieurs années.
Dans ce contexte, le Premier ministre turc a eu un entretien en
tête-à-tête de trois quarts d'heure avec Jacques Chirac à l'Elysée,
avant un déjeuner de travail qui a permis de faire un tour d'horizon
de la situation régionale (Iran, Proche-Orient, Irak, lutte contre le
terrorisme).
M. Erdogan est ressorti visiblement satisfait de ces discussions.
»Nous avons eu un entretien très positif», s'est-il félicité dans la
cour de l'Elysée. «Le soutien de la France à notre pays se poursuit
depuis le sommet d'Helsinki», qui avait promu la Turquie candidate à
l'adhésion en 1999, a-t-il souligné.
Il a «espéré» que les «décisions politiques» qui devront être prises
au sommet européen de décembre le soient «en fonction du rapport» de
la Commission, en insistant sur les «réformes» que son pays a déjà
menées à bien ces dernières années pour se conformer aux critères de
Copenhague. Par ailleurs, la «décision que prendra le Conseil
européen le 17 décembre ne sera pas une décision d'adhésion de la
Turquie à l'Union européenne», mais «simplement une décision de
commencer les négociations d'adhésion», a-t-il rappelé.
De son côté, Jacques Chirac s'est contenté, en public, du service
minimum en rappelant qu'il jugeait «souhaitable» cette intégration
»dès qu'elle serait possible».
»Ce n'est pas demain matin que la Turquie va entrer dans l'Union
européenne», même si Ankara fait «des progrès» dans ce sens,
soulignait pour sa part quelques heures auparavant le ministre
français des Affaires étrangères Michel Barnier. «Le chemin est
encore long mais elle est sur ce chemin».
Officiellement, la France attend donc le rapport de la Commission
pour se prononcer. Lors du sommet de l'OTAN à Istanbul fin juin,
Jacques Chirac était toutefois allé jusqu'à juger «irréversible» le
processus d'adhésion de la Turquie, même s'il prendra selon lui au
moins dix ou quinze ans.
M. Erdogan semblait en tout cas convaincu mardi que l'opinion de
Jacques Chirac était déjà faite sur ce sujet: «Nous sommes tout à
fait persuadés que lors du sommet, c'est la France qui va nous
apporter le plus grand soutien», a-t-il affirmé lors d'une rencontre
avec des chefs d'entreprise français au Medef (Mouvement des
entreprises de France) mardi matin.
Poursuivant sa campagne de séduction, le Premier ministre turc devait
encore rencontrer l'ancien président de l'UMP Alain Juppé, puis les
députés de la Commission des affaires étrangères de l'Assemblée
nationale, avant un dîner offert mardi soir par la président du
Sénat, Christian Poncelet. Pour sa dernière journée en France,
mercredi, il doit s'entretenir avec le Premier secrétaire du Parti
socialiste, François Hollande, avec le président de l'UDF, François
Bayrou, et avec le président de l'Assemblée nationale, Jean-Louis
Debré.
Sur le plan commercial, cette visite devrait par ailleurs faire
avancer les négociations sur l'achat d'Airbus par la Turquie, qui
sont encore «en cours de finalisation» selon l'Elysée. La compagnie
Turkish Airlines, qui souhaite acquérir une cinquantaine d'appareils,
a ouvert des négociations avec Airbus et Boeing.
Par ailleurs, des organisations arméniennes appelaient à manifester
mardi soir au Trocadéro en faveur de la reconnaissance du génocide
arménien de 1915 par Ankara. AP
20 juillet 2004
Chirac: l'intégration de la Turquie est «souhaitable dès qu'elle sera
possible»
par Christine Ollivier
PARIS (AP) - Jacques Chirac fait profil bas sur le dossier turc.
Recevant le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, le président
français s'est contenté mardi de rappeler que l'intégration de la
Turquie dans l'Union européenne était «souhaitable dès qu'elle serait
possible», selon l'Elysée.
»La Turquie a fait des progrès considérables. Elle doit poursuivre et
intensifier la mise en oeuvre des réformes démocratiques et
économiques», a estimé le chef de l'Etat.
Recep Tayyip Erdogan a entamé lundi une visite officielle de trois
jours destinée à convaincre une opinion publique française réticente
du bien-fondé d'une éventuelle intégration de son pays dans l'Union
européenne. L'UMP, l'UDF et une majorité de Français, à en croire les
sondages, y sont pour l'heure hostiles.
Or, le calendrier s'accélère : la Commission européenne doit rendre
début octobre un rapport évaluant les progrès accomplis par la
Turquie dans le domaine des droits de l'homme et des libertés
publiques. Sur cette base, les 25 Etats membres doivent décider en
décembre de fixer ou non une date pour entamer des négociations
d'adhésion, qui pourraient durer plusieurs années.
Dans ce contexte, le Premier ministre turc a eu un entretien en
tête-à-tête de trois quarts d'heure avec Jacques Chirac à l'Elysée,
avant un déjeuner de travail qui a permis de faire un tour d'horizon
de la situation régionale (Iran, Proche-Orient, Irak, lutte contre le
terrorisme).
M. Erdogan est ressorti visiblement satisfait de ces discussions.
»Nous avons eu un entretien très positif», s'est-il félicité dans la
cour de l'Elysée. «Le soutien de la France à notre pays se poursuit
depuis le sommet d'Helsinki», qui avait promu la Turquie candidate à
l'adhésion en 1999, a-t-il souligné.
Il a «espéré» que les «décisions politiques» qui devront être prises
au sommet européen de décembre le soient «en fonction du rapport» de
la Commission, en insistant sur les «réformes» que son pays a déjà
menées à bien ces dernières années pour se conformer aux critères de
Copenhague. Par ailleurs, la «décision que prendra le Conseil
européen le 17 décembre ne sera pas une décision d'adhésion de la
Turquie à l'Union européenne», mais «simplement une décision de
commencer les négociations d'adhésion», a-t-il rappelé.
De son côté, Jacques Chirac s'est contenté, en public, du service
minimum en rappelant qu'il jugeait «souhaitable» cette intégration
»dès qu'elle serait possible».
»Ce n'est pas demain matin que la Turquie va entrer dans l'Union
européenne», même si Ankara fait «des progrès» dans ce sens,
soulignait pour sa part quelques heures auparavant le ministre
français des Affaires étrangères Michel Barnier. «Le chemin est
encore long mais elle est sur ce chemin».
Officiellement, la France attend donc le rapport de la Commission
pour se prononcer. Lors du sommet de l'OTAN à Istanbul fin juin,
Jacques Chirac était toutefois allé jusqu'à juger «irréversible» le
processus d'adhésion de la Turquie, même s'il prendra selon lui au
moins dix ou quinze ans.
M. Erdogan semblait en tout cas convaincu mardi que l'opinion de
Jacques Chirac était déjà faite sur ce sujet: «Nous sommes tout à
fait persuadés que lors du sommet, c'est la France qui va nous
apporter le plus grand soutien», a-t-il affirmé lors d'une rencontre
avec des chefs d'entreprise français au Medef (Mouvement des
entreprises de France) mardi matin.
Poursuivant sa campagne de séduction, le Premier ministre turc devait
encore rencontrer l'ancien président de l'UMP Alain Juppé, puis les
députés de la Commission des affaires étrangères de l'Assemblée
nationale, avant un dîner offert mardi soir par la président du
Sénat, Christian Poncelet. Pour sa dernière journée en France,
mercredi, il doit s'entretenir avec le Premier secrétaire du Parti
socialiste, François Hollande, avec le président de l'UDF, François
Bayrou, et avec le président de l'Assemblée nationale, Jean-Louis
Debré.
Sur le plan commercial, cette visite devrait par ailleurs faire
avancer les négociations sur l'achat d'Airbus par la Turquie, qui
sont encore «en cours de finalisation» selon l'Elysée. La compagnie
Turkish Airlines, qui souhaite acquérir une cinquantaine d'appareils,
a ouvert des négociations avec Airbus et Boeing.
Par ailleurs, des organisations arméniennes appelaient à manifester
mardi soir au Trocadéro en faveur de la reconnaissance du génocide
arménien de 1915 par Ankara. AP