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    Le Monde, France
    22 juillet 2004

    La France et la Turquie se félicitent de leurs échanges économiques
    LE MONDE


    A l'issue de sa visite en France, le premier ministre turc, Recep
    Tayyip Erdogan, a parrainé démonstrativement, avec le président
    Chirac, mercredi 21 juillet, dans un salon du palais de l'Elysée, la
    signature par Airbus et Turkish Airlines d'un protocole d'accord sur
    la vente de 36 avions.

    La visite du chef du gouvernement turc, venu plaider pour l'entrée de
    son pays dans l'Union européenne, a ainsi été l'occasion d'insister
    de part et d'autre sur la bonne santé des relations économiques entre
    les deux pays et les avantages que la France en retire. Parlant d'une
    "explosion" des échanges, le directeur de la mission économique
    française en Turquie a indiqué mercredi à Istanbul qu'ils avaient
    atteint en 2003 un niveau record de 6,1 milliards d'euros,
    poursuivant leur progression en 2004.

    Le soutien de Jacques Chirac à la Turquie reste cependant contesté en
    France. Le président de l'UDF, François Bayrou, reçu mercredi par M.
    Erdogan, avait réitéré la veille son opposition à une adhésion
    turque. "Le moins que l'on puisse dire, c'est que la Turquie n'est
    pas une société européenne", avait-il dit. Les responsables UMP
    François Baroin et Alain Juppé, dont le parti défend un "partenariat
    privilégié" avec la Turquie au lieu d'une adhésion à l'UE, se sont
    montrés en revanche discrets sur la discussion qu'ils ont eue.

    François Hollande, premier secrétaire du Parti socialiste a indiqué,
    après avoir rencontré à son tour M. Erdogan, ne pas avoir
    "d'hostilité à l'adhésion de la Turquie en tant que telle", mais
    qu'elle devait être "conditionnée à des progrès plus grands en
    matière de droits de l'homme, de démocratie politique, de garanties
    en matière de laïcité" ainsi qu'"à la reconnaissance du génocide
    arménien". Pour M. Hollande, "nous devons utiliser au mieux les
    négociations sur l'adhésion pour que nos valeurs et nos principes
    soient respectés".

    Le premier secrétaire du PS qui sait son parti divisé, façonne une
    sorte de ligne d'équilibre : contre une entrée immédiate, sans
    l'exclure à plus long terme dans une dynamique de négociations. "Je
    ne comprends pas très bien la position du parti là-dessus",
    s'irritait mardi Henri Emmanuelli, en mettant notamment en avant "le
    niveau des salaires en Turquie" et le problème des "délocalisations".
    "Je regrette que le PS ne soit pas plus attentif à l'opinion de son
    électorat", ajoutait-il, en affirmant que ce dernier est
    majoritairement opposé à une telle adhésion.
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