MGM-Mandelay : le jackpot pour Kirk Kerkorian
Le Figaro, France
18 juin 2004
Nul ne sait si c"est son chant du cygne, mais, à 87 ans tout juste,
Kirk Kerkorian vient de prouver qu"il a encore la main. Une main qui
s"apprête à tenir les rênes du numéro un mondial du jeu, avec
l"absorption par son groupe MGM Mirage de Mandalay Resort. Vingt-huit
casinos et hôtels au Nevada, au Mississippi, dans l"Illinois, le
Michigan et le New Jersey, dont les plus mythiques établissements de
Las Vegas à l"heure où « Sin City » est en pleine renaissance : tels
seront les contours de l"empire de Kirk Kerkorian une fois que les
autorités de la concurrence auront donné leur feu vert à une
opération d"un montant de 7,9 milliards de dollars. Milliardaire
discret, peu mondain, en dépit de l"univers flamboyant dans lequel il
a fait une partie de sa fortune, cet autodidacte originaire d"une
modeste famille arménienne affiche un destin digne d"un scénario
hollywoodien. Joueur, certes, il l"est, doté d"un flair et d"une
baraka certains, mais sur le terrain des affaires. Parti tôt de
l"école, le jeune Kirk a multiplié les petits boulots durant la
Grande Dépression, de la vente à la criée de journaux à la boxe...
Puis, à la sortie de la guerre, cet ancien pilote de l"armée
britannique fonde une compagnie d"aviation dont la spécialité est le
transport des mordus de jeu entre Los Angeles et Las Vegas... Ainsi
commencera-t-il à investir dans des hôtels et des casinos.
Il teste aussi, avec cette compagnie, une technique consistant à
vendre et acheter plusieurs fois la même société. Elle lui resservira
pour les célèbres studios MGM qu"il empoche une première fois en
1969, cède un peu plus tard, rachète à nouveau puis revend encore,
toujours en y trouvant largement son compte, ce qui est nettement
moins le cas de ceux qui font affaire avec lui. Le Crédit lyonnais,
entre autres, en garde le cuisant souvenir. Tout aussi instable dans
sa vie privée il s"est marié trois fois , il manifeste néanmoins un
certain sens de la famille, ayant baptisé son holding Tracinda, à
partir des prénoms de ses deux filles, Tracy et Linda. Ce raider de
choc, qui, en matière de gestion, préfère déléguer, a certes connu
quelques revers (Columbia Pictures, Disney, Chrysler...), mais on
vient de le voir à nouveau il n"y a pas là de quoi ébranler un
appétit toujours spectaculaire.
Le Figaro, France
18 juin 2004
Nul ne sait si c"est son chant du cygne, mais, à 87 ans tout juste,
Kirk Kerkorian vient de prouver qu"il a encore la main. Une main qui
s"apprête à tenir les rênes du numéro un mondial du jeu, avec
l"absorption par son groupe MGM Mirage de Mandalay Resort. Vingt-huit
casinos et hôtels au Nevada, au Mississippi, dans l"Illinois, le
Michigan et le New Jersey, dont les plus mythiques établissements de
Las Vegas à l"heure où « Sin City » est en pleine renaissance : tels
seront les contours de l"empire de Kirk Kerkorian une fois que les
autorités de la concurrence auront donné leur feu vert à une
opération d"un montant de 7,9 milliards de dollars. Milliardaire
discret, peu mondain, en dépit de l"univers flamboyant dans lequel il
a fait une partie de sa fortune, cet autodidacte originaire d"une
modeste famille arménienne affiche un destin digne d"un scénario
hollywoodien. Joueur, certes, il l"est, doté d"un flair et d"une
baraka certains, mais sur le terrain des affaires. Parti tôt de
l"école, le jeune Kirk a multiplié les petits boulots durant la
Grande Dépression, de la vente à la criée de journaux à la boxe...
Puis, à la sortie de la guerre, cet ancien pilote de l"armée
britannique fonde une compagnie d"aviation dont la spécialité est le
transport des mordus de jeu entre Los Angeles et Las Vegas... Ainsi
commencera-t-il à investir dans des hôtels et des casinos.
Il teste aussi, avec cette compagnie, une technique consistant à
vendre et acheter plusieurs fois la même société. Elle lui resservira
pour les célèbres studios MGM qu"il empoche une première fois en
1969, cède un peu plus tard, rachète à nouveau puis revend encore,
toujours en y trouvant largement son compte, ce qui est nettement
moins le cas de ceux qui font affaire avec lui. Le Crédit lyonnais,
entre autres, en garde le cuisant souvenir. Tout aussi instable dans
sa vie privée il s"est marié trois fois , il manifeste néanmoins un
certain sens de la famille, ayant baptisé son holding Tracinda, à
partir des prénoms de ses deux filles, Tracy et Linda. Ce raider de
choc, qui, en matière de gestion, préfère déléguer, a certes connu
quelques revers (Columbia Pictures, Disney, Chrysler...), mais on
vient de le voir à nouveau il n"y a pas là de quoi ébranler un
appétit toujours spectaculaire.