Libération, France
17 juin 2004
Mobilisation écolière contre des expulsions
LA CASINIERE Nicolas de
Enfants, parents et enseignants créent un collectif à Nantes pour
défendre des étrangers.
Nantes, correspondance.
Des enfants ont alerté leur classe. "Une petite Arménienne de 7 ans a
dit qu'elle devait quitter l'hôtel, que la famille allait dormir dans
une voiture. Pour les enfants et les enseignants, ç'a fait un choc",
explique Nadège, institutrice à Sainte-Luce (Loire-Atlantique), près
de Nantes. Enfants, enseignants et parents se sont mobilisés autour
de ces déboutés du droit d'asile expulsés de leur logement provisoire
et menacés d'expulsion, découvrant chaque jour de nouvelles familles
étrangères menacées.
"Ces enfants, on les côtoie au quotidien. Ils sont sur les photos de
classe dans nos cuisines et aux anniversaires de nos enfants. Hier
soir, au conseil d'école, deux familles péruvienne et africaine ont
annoncé leur expulsion possible. On ne le savait pas ! Ça prend aux
tripes", dit Frédéric Cherki, parent d'élève à l'école Louise-Michel
à Nantes. Un établissement occupé ce matin, comme bien d'autres
depuis vendredi. "Les enfants ont justement travaillé sur la
fraternité dans bien des projets d'école, ajoute un autre enseignant.
L'école primaire, c'est un lieu d'intégration évident qui marche.
Casser ça, quel gâchis !" Les enfants ont spontanément proposé un
duvet et un canapé pour leurs camarades, "qui n'ont rien fait de
mal". "Et un copain juif, en 42, on aurait fait quoi ?" demande un
père.
Un collectif, Enfants étrangers-citoyens solidaires, s'est formé en
urgence, élargi à de nouvelles écoles chaque jour. Il estime que 80
familles étrangères et 130 écoliers sont menacés d'ici à la fin de
l'année scolaire. Le maire de Nantes, Jean-Marc Ayrault (PS), parle
de prise en compte humanitaire au cas par cas, soulignant que bien
des refus d'asile sont justifiés. Mais quid de cette famille
algérienne de trois enfants avec une mère enceinte de près de neuf
mois, mise à la rue mardi ?
17 juin 2004
Mobilisation écolière contre des expulsions
LA CASINIERE Nicolas de
Enfants, parents et enseignants créent un collectif à Nantes pour
défendre des étrangers.
Nantes, correspondance.
Des enfants ont alerté leur classe. "Une petite Arménienne de 7 ans a
dit qu'elle devait quitter l'hôtel, que la famille allait dormir dans
une voiture. Pour les enfants et les enseignants, ç'a fait un choc",
explique Nadège, institutrice à Sainte-Luce (Loire-Atlantique), près
de Nantes. Enfants, enseignants et parents se sont mobilisés autour
de ces déboutés du droit d'asile expulsés de leur logement provisoire
et menacés d'expulsion, découvrant chaque jour de nouvelles familles
étrangères menacées.
"Ces enfants, on les côtoie au quotidien. Ils sont sur les photos de
classe dans nos cuisines et aux anniversaires de nos enfants. Hier
soir, au conseil d'école, deux familles péruvienne et africaine ont
annoncé leur expulsion possible. On ne le savait pas ! Ça prend aux
tripes", dit Frédéric Cherki, parent d'élève à l'école Louise-Michel
à Nantes. Un établissement occupé ce matin, comme bien d'autres
depuis vendredi. "Les enfants ont justement travaillé sur la
fraternité dans bien des projets d'école, ajoute un autre enseignant.
L'école primaire, c'est un lieu d'intégration évident qui marche.
Casser ça, quel gâchis !" Les enfants ont spontanément proposé un
duvet et un canapé pour leurs camarades, "qui n'ont rien fait de
mal". "Et un copain juif, en 42, on aurait fait quoi ?" demande un
père.
Un collectif, Enfants étrangers-citoyens solidaires, s'est formé en
urgence, élargi à de nouvelles écoles chaque jour. Il estime que 80
familles étrangères et 130 écoliers sont menacés d'ici à la fin de
l'année scolaire. Le maire de Nantes, Jean-Marc Ayrault (PS), parle
de prise en compte humanitaire au cas par cas, soulignant que bien
des refus d'asile sont justifiés. Mais quid de cette famille
algérienne de trois enfants avec une mère enceinte de près de neuf
mois, mise à la rue mardi ?