Le Figaro
17 Mai 2004
Un effet boule de neige
L. M.
Depuis que le président de la Convention européenne Valéry Giscard
d'Estaing a lancé un pavé dans la mare, en affirmant que la Turquie
«n'avait pas vocation à entrer dans l'Union européenne», la
géographie, l'islam, la porosité des frontières turques aux trafics
en tout genre, la peur de migrations massives ou l'absence de
reconnaissance du génocide arménien sont tour à tour brandis comme
autant de raisons de dire non aux Turcs.
Longtemps confisqué par le petit cercle des dirigeants européens, le
débat sur la Turquie fait boule de neige et revient aujourd'hui en
boomerang à la tête de l'Europe, malgré l'appui notable apporté à la
candidature turque par la Grèce. En France et en Autriche, les
partisans du «non» semblent majoritaires. La droite allemande est,
elle aussi, turco-sceptique, de même qu'une partie des politiciens
hollandais. Beaucoup s'alarment de la présence au pouvoir d'un parti
islamiste, l'AKP, certes modéré et réformé. D'autres s'interrogent
sur la capacité de la Turquie à se débarrasser d'un système
bureaucratico-mafieux et clientéliste, dominé par le lobby militaire.
Le visage européen de la Turquie, incarné par ses élites modernes et
polyglottes, séduit. Mais l'autre visage, celui d'un Sud-Est
anatolien arriéré, effraie.
17 Mai 2004
Un effet boule de neige
L. M.
Depuis que le président de la Convention européenne Valéry Giscard
d'Estaing a lancé un pavé dans la mare, en affirmant que la Turquie
«n'avait pas vocation à entrer dans l'Union européenne», la
géographie, l'islam, la porosité des frontières turques aux trafics
en tout genre, la peur de migrations massives ou l'absence de
reconnaissance du génocide arménien sont tour à tour brandis comme
autant de raisons de dire non aux Turcs.
Longtemps confisqué par le petit cercle des dirigeants européens, le
débat sur la Turquie fait boule de neige et revient aujourd'hui en
boomerang à la tête de l'Europe, malgré l'appui notable apporté à la
candidature turque par la Grèce. En France et en Autriche, les
partisans du «non» semblent majoritaires. La droite allemande est,
elle aussi, turco-sceptique, de même qu'une partie des politiciens
hollandais. Beaucoup s'alarment de la présence au pouvoir d'un parti
islamiste, l'AKP, certes modéré et réformé. D'autres s'interrogent
sur la capacité de la Turquie à se débarrasser d'un système
bureaucratico-mafieux et clientéliste, dominé par le lobby militaire.
Le visage européen de la Turquie, incarné par ses élites modernes et
polyglottes, séduit. Mais l'autre visage, celui d'un Sud-Est
anatolien arriéré, effraie.