La Croix
28 octobre 2004
Près d'un siècle après son écriture, un essai sur les atrocités
perpétrées par l'Empire ottoman paraît enfin. Le meurtre de la nation
arménienne. LES MASSACRES DES ARMENIENS d'Arnold J. Toynbee. Payot,
297 p., 23 Euro.
PLOQUIN Jean-Christophe
Dans le tumulte effroyable de la Première Guerre mondiale, un jeune
fonctionnaire anglais de 26 ans assiste à distance, depuis Londres,
aux massacres des Arméniens par le gouvernement de l'Empire ottoman.
Arnold J. Toynbee n'attend pas la publication du rapport officiel -
un Livre bleu - qu'il rédige sous la houlette d'un ancien
ambassadeur, lord James Bryce, et qui ne paraîtra qu'un an plus tard.
En novembre 1915, il publie à Londres un essai court, Les massacres
des Arméniens. Le meurtre d'une nation, qui met en perspective une
entreprise systématique de destruction du peuple arménien qui évoque
irréfutablement aujourd'hui une volonté de génocide. Ce terme
n'existait pas à l'époque mais Arnold J. Toynbee, devenu entre-temps
un des plus célèbres historiens britanniques, l'utilisera quarante
ans plus tard dans son oeuvre majeure, La Grande Histoire de
l'humanité.
Aujourd'hui, Les massacres des Arméniens ne peut être qu'un document
parmi d'autres pour la recherche de la vérité. Ecrit dans l'instant
sur la base de témoignages de première ou de seconde main transmis
oralement ou par écrit, il paraît près d'un siècle plus tard
incomplet et très dépendant de sources américaines, qui semblent en
avoir su davantage.
Ce document court de 140 pages est toutefois un document d'histoire
et la nouvelle édition augmentée, préfacée et annotée par Claire
Mouradian, l'éclaire utilement. Y sont notamment joints des extraits
du Livre bleu , écrit fin 1916 alors que les Britanniques tentent de
faire entrer les Etats-Unis dans la guerre à leur côté, dont
l'approche est à la fois plus argumentée et la conclusion
synthétique. Un dictionnaire biographique apporte en outre un utile
arrière-plan historique.
28 octobre 2004
Près d'un siècle après son écriture, un essai sur les atrocités
perpétrées par l'Empire ottoman paraît enfin. Le meurtre de la nation
arménienne. LES MASSACRES DES ARMENIENS d'Arnold J. Toynbee. Payot,
297 p., 23 Euro.
PLOQUIN Jean-Christophe
Dans le tumulte effroyable de la Première Guerre mondiale, un jeune
fonctionnaire anglais de 26 ans assiste à distance, depuis Londres,
aux massacres des Arméniens par le gouvernement de l'Empire ottoman.
Arnold J. Toynbee n'attend pas la publication du rapport officiel -
un Livre bleu - qu'il rédige sous la houlette d'un ancien
ambassadeur, lord James Bryce, et qui ne paraîtra qu'un an plus tard.
En novembre 1915, il publie à Londres un essai court, Les massacres
des Arméniens. Le meurtre d'une nation, qui met en perspective une
entreprise systématique de destruction du peuple arménien qui évoque
irréfutablement aujourd'hui une volonté de génocide. Ce terme
n'existait pas à l'époque mais Arnold J. Toynbee, devenu entre-temps
un des plus célèbres historiens britanniques, l'utilisera quarante
ans plus tard dans son oeuvre majeure, La Grande Histoire de
l'humanité.
Aujourd'hui, Les massacres des Arméniens ne peut être qu'un document
parmi d'autres pour la recherche de la vérité. Ecrit dans l'instant
sur la base de témoignages de première ou de seconde main transmis
oralement ou par écrit, il paraît près d'un siècle plus tard
incomplet et très dépendant de sources américaines, qui semblent en
avoir su davantage.
Ce document court de 140 pages est toutefois un document d'histoire
et la nouvelle édition augmentée, préfacée et annotée par Claire
Mouradian, l'éclaire utilement. Y sont notamment joints des extraits
du Livre bleu , écrit fin 1916 alors que les Britanniques tentent de
faire entrer les Etats-Unis dans la guerre à leur côté, dont
l'approche est à la fois plus argumentée et la conclusion
synthétique. Un dictionnaire biographique apporte en outre un utile
arrière-plan historique.