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Responsabilite des hebergeurs: la LCEN mise =?UNKNOWN?B?4A==?=l'epre

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    ZDNet France News
    6 octobre 2004

    Responsabilité des hébergeurs: la LCEN mise à l'épreuve judiciaire

    Estelle Dumout, ZDNet France

    Le consul de Turquie à Paris est assigné le 11 octobre pour
    propagande négationniste sur internet par le Comité de défense de la
    cause arménienne. L'hébergeur du site, Wanadoo, devra aussi rendre
    des comptes pour n'avoir pas coupé l'accès au site.

    Le Comité de défense de la cause arménienne (CDCA) fournit un cas
    d'école parfait pour éprouver les dispositions de la loi pour dans la
    confiance dans l'économie numérique (LCEN), relatives à la
    responsabilité des hébergeurs de contenus internet.

    Le CDCA a assigné le consul général de Turquie à Paris, Aydin Sezgin,
    pour «propagande négationniste» sur le site officiel du consulat. Il
    lui reproche d'avoir mis en ligne un document intitulé "Allégations
    arméniennes et faits historiques", accessible depuis la page
    d'accueil du site. Il traite du génocide perpétré sur la population
    arménienne en Turquie en 1915.

    Selon le plaignant, il s'agit «d'un pamphlet à vocation clairement
    négationniste, destiné aux internautes à la recherche d'informations
    générales sur la Turquie. Il reprend la thèse développée, depuis de
    longues années, par l'État turc, (...) avec une série d'arguments à
    caractère pseudo-scientifique».

    «La loi du 29 janvier 2001 reconnaît la réalité du génocide arménien
    de 1915», explique à ZDNet Vartan Arzoumanian, responsable de la
    communication du CDCA. «Nous avons donc dans un premier temps mis en
    demeure le consul et l'hébergeur du site, Wanadoo, de retirer ce
    texte». Le consul n'a pas donné suite à cette requête - et n'a pas pu
    être joint par ZDNet.

    Wanadoo attend une décision de justice pour couper l'accès au site

    De son côté, la filiale de France Télécom a préféré jouer la
    prudence: «Ils nous ont expliqué qu'ils s'en tiendraient à une
    décision de justice, et qu'ils couperaient l'accès si un juge le leur
    ordonnait», poursuit Vartan Arzoumanian. L'hébergeur est donc lui
    aussi assigné, tout comme le consul, malgré son statut de diplomate.
    «Nous avons estimé que, dans la logique des choses, l'hébergeur était
    lui aussi responsable du contenu qu'il hébergeait», soutient le
    représentant du CDCA.

    La LCEN (adopté en mai dernier) précise que la responsabilité civile
    et pénale des hébergeurs ne peut pas être engagée «s'ils n'avaient
    pas effectivement connaissance du caractère illicite [des contenus]
    (...) ou si, dès le moment où elles en ont eu cette connaissance,
    elles ont agi promptement pour retirer ces données ou en rendre
    l'accès impossible». Après coup, le Conseil constitutionnel avait
    précisé qu'il fallait, pour que cet article s'applique, que le
    contenu litigieux soit «manifestement illicite».

    Les premières audiences se tiendront le 11 octobre devant le tribunal
    de grande instance de Paris. Les juges devront déterminer si Wanadoo
    a eu raison ou non d'attendre une notification émanant de l'autorité
    judiciaire avant d'agir, un point crucial pour de nombreux tenants de
    la liberté d'expression.
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