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Dirigeants europeens plus favorables a la Turquie que leurs opinions

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  • Dirigeants europeens plus favorables a la Turquie que leurs opinions

    Agence France Presse
    1 octobre 2004 vendredi

    Les dirigeants européens plus favorables à la Turquie que leurs
    opinions (DOSSIER - SYNTHESE)

    BRUXELLES 1er oct

    Les dirigeants européens, qui auront le dernier mot le 17 décembre
    sur l'ouverture de négociations d'adhésion de la Turquie à l'UE, sont
    majoritairement favorables à la cause d'Ankara mais doivent souvent
    composer avec des opinions réticentes voire hostiles et des partis
    divisés.

    Le Royaume Uni est le principal partisan de la cause turque. Londres
    estime qu'un non à Ankara isolerait la Turquie et ne serait dans
    l'intérêt de personne.

    A l'inverse, l'opposition est quasi générale en Autriche, même si le
    chancelier conservateur Wolfgang Schuessel, dont 76% des concitoyens
    rejettent l'adhésion turque selon un sondage, a semblé infléchir son
    discours en disant le week-end dernier "oui à des négociations, mais
    avec une issue ouverte".

    C'est en Allemagne et en France que la question de l'adhésion de la
    Turquie divise le plus.

    Dans un pays qui héberge la plus importante communauté turque de l'UE
    (2 millions), le gouvernement du chancelier social-démocrate Gerhard
    Schroeder et ses alliés verts soutiennent la candidature d'Ankara.

    Mais l'opposition chrétienne-démocrate est vent debout contre le
    projet. Sa chef de file Angela Merkel a écrit à tous les chefs d'Etat
    et de gouvernement des 25 et est venue mercredi à Paris défendre
    l'alternative d'un "partenariat privilégié" avec la Turquie auprès de
    Jacques Chirac.

    Le président français fait face à une situation particulièrement
    compliquée. M. Chirac juge "irréversible" le processus menant à
    l'adhésion de la Turquie et le soutient sans ambiguïté, mais son
    parti, l'UMP (Union pour un mouvement populaire), y est opposé, ainsi
    qu'une grande partie de l'opinion.

    Au sein du gouvernement, le ministre des Affaires étrangères Michel
    Barnier a pris fait et cause pour Ankara. "Les avantages pour nous et
    pour la Turquie l'emportent sur les difficultés", a-t-il estimé
    mardi.

    Mais le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin s'est interrogé sur
    l'opportunité de voir "le fleuve de l'islam (rejoindre) le lit de la
    laïcité" et le ministre des Finances et probable futur patron de
    l'UMP Nicolas Sarkozy, très réservé, a réclamé un référendum le
    moment venu sur l'adhésion turque.

    Dans l'opposition de gauche, le Parti socialiste, officiellement
    favorable à Ankara mais à condition notamment que le génocide
    arménien soit reconnu, marche aussi sur des oeufs. Son numéro deux,
    Laurent Fabius, juge qu'une adhésion de la Turquie ne serait "pas
    raisonnable".

    En Espagne, gouvernement, majorité socialiste et opposition de droite
    sont clairement favorables à l'adhésion. Le Portugal est favorable à
    l'ouverture de négociations.

    En Italie, le chef du gouvernement Silvio Berlusconi est un ardent
    défenseur de l'adhésion de la Turquie. Mais la Ligue du nord
    (populiste et xénophobe), membre de la coalition gouvernementale, y
    est opposée.

    La Belgique est favorable à l'ouverture de négociations dans le
    strict respect des critères requis. Les Pays-Bas, qui président
    actuellement l'UE, restent sur la réserve mais sont plutôt
    favorables. La Grèce loue les réformes turques et souhaite
    l'intégration, mais réserve sa décision.

    Chez les nouveaux Etats membres, la Pologne affiche un "ferme
    soutien" à l'adhésion d'Ankara, tout comme les trois pays baltes
    (Lituanie, Lettonie, Estonie). République tchèque, Slovaquie,
    Hongrie, Slovénie sont dans l'ensemble favorables à des négociations
    si la Turquie remplit les critères.

    Au nord de l'Europe, le Danemark, où l'extrême-droite est hostile et
    la gauche social-démocrate sceptique, se montre très sourcilleux sur
    ce respect des critères, alors que ses deux voisins nordiques, Suède
    et Finlande, sont favorables à l'adhésion.
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