Agence France Presse
16 octobre 2004 samedi 9:04 AM GMT
Les chrétiens d'Irak (ENCADRE)
BAGDAD 16 oct
Les chrétiens d'Irak représentent environ 3% de la population, soit
quelque 700.000 personnes sur un total de 24 millions d'Irakiens,
majoritairement musulmans chiites et sunnites.
Depuis la chute du régime de Saddam Hussein, en avril 2003, leurs
églises ont été visées par deux séries d'attaques. Quatre attentats à
Bagdad et deux à Mossoul (nord) avaient fait au moins 10 morts et 50
blessés en août dernier. Samedi, des bombes artisanales ont explosé
près de cinq églises de Bagdad, sans faire de victime.
La Constitution provisoire irakienne, qui a été signée en mars,
garantit "la liberté de toutes les religions". L'article 7 indique
que "l'islam est la religion officielle de l'Etat et une source de la
législation".
"Cette Constitution respecte l'identité islamique de la majorité de
la population irakienne, tout en garantissant la liberté totale de
toutes les autres religions et de leurs pratiques religieuses".
La Constitution de juillet 1970 garantissait la liberté de religion
et prohibait toute discrimination religieuse.
Elle reconnaissait d'autre part que le peuple d'Irak est composé de
"deux nationalités principales", arabe et kurde, et d'"autres
nationalités", dont les droits étaient considérés comme légitimes. En
décembre 1972, la direction du parti Baas alors au pouvoir avait
précisé par décret qu'il s'agissait des Assyriens, des Chaldéens et
des Syriaques.
Les Chaldéens, qui représentent avec leurs 600.000 membres la
majorité des chrétiens d'Irak, forment une communauté catholique de
rite oriental. L'Eglise chaldéenne est issue de la doctrine
nestorienne à laquelle elle a renoncé au XVIème siècle tout en
conservant ses rites. L'ex vice-Premier ministre Tarek Aziz,
aujourd'hui détenu, est le plus connu des Chaldéens.
Les Assyriens, qui seraient environ 50.000, sont les chrétiens qui
sont restés fidèles à la doctrine nestorienne. L'Eglise nestorienne
était entrée en dissidence en l'an 431 après le concile d'Ephèse,
affirmant qu'il y avait deux personnes distinctes dans le Christ: une
nature humaine et une nature divine et non pas une seule personne
ayant à la fois la nature humaine et la nature divine, comme
l'affirment les catholiques.
L'Irak compte aussi des Syriaques catholiques et orthodoxes, des
Arméniens catholiques et orthodoxes et, depuis une époque plus
récente (Mandat britannique) des protestants et des catholiques de
l'Eglise latine.
De nombreux chrétiens irakiens parlent encore l'araméo-syriaque, la
langue du Christ. Dans les années 1970, des revues culturelles
bilingues (arabe-syriaque) ont été publiées et des programmes
d'expression araméenne ont fait leur apparition à la radio et à la
télévision.
Dans le Kurdistan (nord), les chrétiens sont au nombre de 150.000
environ, majoritairement chaldéens.
Les chrétiens sont représentés par un seul ministre au gouvernement
intérimaire d'Iyad Allaoui, auquel la coalition dirigée par les
Etats-Unis a remis le pouvoir le 28 juin.
La pauvreté et les guerres ont conduit depuis le début des années
1980 de nombreux chrétiens à quitter l'Irak. Près d'un demi-million
sont partis depuis une quinzaine d'années.
16 octobre 2004 samedi 9:04 AM GMT
Les chrétiens d'Irak (ENCADRE)
BAGDAD 16 oct
Les chrétiens d'Irak représentent environ 3% de la population, soit
quelque 700.000 personnes sur un total de 24 millions d'Irakiens,
majoritairement musulmans chiites et sunnites.
Depuis la chute du régime de Saddam Hussein, en avril 2003, leurs
églises ont été visées par deux séries d'attaques. Quatre attentats à
Bagdad et deux à Mossoul (nord) avaient fait au moins 10 morts et 50
blessés en août dernier. Samedi, des bombes artisanales ont explosé
près de cinq églises de Bagdad, sans faire de victime.
La Constitution provisoire irakienne, qui a été signée en mars,
garantit "la liberté de toutes les religions". L'article 7 indique
que "l'islam est la religion officielle de l'Etat et une source de la
législation".
"Cette Constitution respecte l'identité islamique de la majorité de
la population irakienne, tout en garantissant la liberté totale de
toutes les autres religions et de leurs pratiques religieuses".
La Constitution de juillet 1970 garantissait la liberté de religion
et prohibait toute discrimination religieuse.
Elle reconnaissait d'autre part que le peuple d'Irak est composé de
"deux nationalités principales", arabe et kurde, et d'"autres
nationalités", dont les droits étaient considérés comme légitimes. En
décembre 1972, la direction du parti Baas alors au pouvoir avait
précisé par décret qu'il s'agissait des Assyriens, des Chaldéens et
des Syriaques.
Les Chaldéens, qui représentent avec leurs 600.000 membres la
majorité des chrétiens d'Irak, forment une communauté catholique de
rite oriental. L'Eglise chaldéenne est issue de la doctrine
nestorienne à laquelle elle a renoncé au XVIème siècle tout en
conservant ses rites. L'ex vice-Premier ministre Tarek Aziz,
aujourd'hui détenu, est le plus connu des Chaldéens.
Les Assyriens, qui seraient environ 50.000, sont les chrétiens qui
sont restés fidèles à la doctrine nestorienne. L'Eglise nestorienne
était entrée en dissidence en l'an 431 après le concile d'Ephèse,
affirmant qu'il y avait deux personnes distinctes dans le Christ: une
nature humaine et une nature divine et non pas une seule personne
ayant à la fois la nature humaine et la nature divine, comme
l'affirment les catholiques.
L'Irak compte aussi des Syriaques catholiques et orthodoxes, des
Arméniens catholiques et orthodoxes et, depuis une époque plus
récente (Mandat britannique) des protestants et des catholiques de
l'Eglise latine.
De nombreux chrétiens irakiens parlent encore l'araméo-syriaque, la
langue du Christ. Dans les années 1970, des revues culturelles
bilingues (arabe-syriaque) ont été publiées et des programmes
d'expression araméenne ont fait leur apparition à la radio et à la
télévision.
Dans le Kurdistan (nord), les chrétiens sont au nombre de 150.000
environ, majoritairement chaldéens.
Les chrétiens sont représentés par un seul ministre au gouvernement
intérimaire d'Iyad Allaoui, auquel la coalition dirigée par les
Etats-Unis a remis le pouvoir le 28 juin.
La pauvreté et les guerres ont conduit depuis le début des années
1980 de nombreux chrétiens à quitter l'Irak. Près d'un demi-million
sont partis depuis une quinzaine d'années.