La Croix , France
21 septembre 2004
Portrait. Le P. Avedikian dans les pas de saint Grégoire. Recteur de
la cathédrale apostolique arménienne à Marseille, le P. Zadik
Avedikian organisait dimanche à Tallard (Hautes-Alpes) le 50e
pèlerinage en l'honneur de saint Grégoire, missionnaire venu
d'Arménie et décédé dans ces contrées alpines il y a exactement 1 600
ans.
par PEIRON Denis (à Marseille)
Chaque troisième dimanche de septembre, le P. Zadik Avedikian prend
de l'altitude. Le temps d'un pèlerinage, le recteur de la cathédrale
arménienne de Marseille, désormais responsable de son Eglise pour
tout le sud de la France, part pour Tallard, aux portes de Gap, afin
de rendre hommage à saint Grégoire. Ce dernier fait partie des
missionnaires qui ont quitté l'Arménie (premier pays à avoir reconnu
le christianisme comme religion d'Etat, dès le IVe siècle) pour
porter la bonne parole.
Au terme de son périple, il a été l'hôte de l'évêque de Gap et, à son
invitation, a pris la tête de la paroisse de Tallard. C'est là qu'il
devait mourir il y a exactement seize siècles, raconte le P.
Avedikian. Les gens du coin ont alors commencé à lui vouer un culte
populaire, qui allait être reconnu, au XVIIe siècle par le pape
Innocent X .
Célébré dimanche, cet anniversaire coïncidait avec la 50e édition du
pèlerinage. 400 personnes - parmi lesquelles des catholiques, membres
des paroisses alpines - ont participé à la messe, célébrée selon la
liturgie arménienne, et suivie d'un repas convivial.
Lieu de transmission et de rassemblement, entre culture et
spiritualité, l'Eglise permet de retrouver un peu de la patrie perdue
, souligne le P. Avedikian. Les 450 000 membres de la communauté
arménienne (80 000 pour la seule ville de Marseille) sont, pour
l'essentiel, les descendants des exilés fuyant le génocide perpétré
par les Turcs et arrivés en France entre 1915 et 1922. Les ans ont
passé, l'identité a eu tendance à se diluer. Pour autant, le P.
Avedikian ne craint pas l'ouverture : L'enfermement n'est pas une
promotion de la foi , répète le recteur, qui, samedi dernier, a une
nouvelle fois célébré un mariage mixte, apostolique arménien et
catholique.
Aujourd'hui, son Eglise doit relever un défi : susciter des vocations
à l'intérieur de l'Hexagone : Aucun des prêtres qui, actuellement,
servent en France, n'y est né , déplore le P. Avedikian. Lui-même est
venu d'Erevan, il y a une vingtaine d'années. D'expérience, il sait
qu'il faut du temps pour apprendre parfaitement la langue. Surtout,
dit-il, cela permettrait de mieux comprendre la mentalité des
générations montantes .
21 septembre 2004
Portrait. Le P. Avedikian dans les pas de saint Grégoire. Recteur de
la cathédrale apostolique arménienne à Marseille, le P. Zadik
Avedikian organisait dimanche à Tallard (Hautes-Alpes) le 50e
pèlerinage en l'honneur de saint Grégoire, missionnaire venu
d'Arménie et décédé dans ces contrées alpines il y a exactement 1 600
ans.
par PEIRON Denis (à Marseille)
Chaque troisième dimanche de septembre, le P. Zadik Avedikian prend
de l'altitude. Le temps d'un pèlerinage, le recteur de la cathédrale
arménienne de Marseille, désormais responsable de son Eglise pour
tout le sud de la France, part pour Tallard, aux portes de Gap, afin
de rendre hommage à saint Grégoire. Ce dernier fait partie des
missionnaires qui ont quitté l'Arménie (premier pays à avoir reconnu
le christianisme comme religion d'Etat, dès le IVe siècle) pour
porter la bonne parole.
Au terme de son périple, il a été l'hôte de l'évêque de Gap et, à son
invitation, a pris la tête de la paroisse de Tallard. C'est là qu'il
devait mourir il y a exactement seize siècles, raconte le P.
Avedikian. Les gens du coin ont alors commencé à lui vouer un culte
populaire, qui allait être reconnu, au XVIIe siècle par le pape
Innocent X .
Célébré dimanche, cet anniversaire coïncidait avec la 50e édition du
pèlerinage. 400 personnes - parmi lesquelles des catholiques, membres
des paroisses alpines - ont participé à la messe, célébrée selon la
liturgie arménienne, et suivie d'un repas convivial.
Lieu de transmission et de rassemblement, entre culture et
spiritualité, l'Eglise permet de retrouver un peu de la patrie perdue
, souligne le P. Avedikian. Les 450 000 membres de la communauté
arménienne (80 000 pour la seule ville de Marseille) sont, pour
l'essentiel, les descendants des exilés fuyant le génocide perpétré
par les Turcs et arrivés en France entre 1915 et 1922. Les ans ont
passé, l'identité a eu tendance à se diluer. Pour autant, le P.
Avedikian ne craint pas l'ouverture : L'enfermement n'est pas une
promotion de la foi , répète le recteur, qui, samedi dernier, a une
nouvelle fois célébré un mariage mixte, apostolique arménien et
catholique.
Aujourd'hui, son Eglise doit relever un défi : susciter des vocations
à l'intérieur de l'Hexagone : Aucun des prêtres qui, actuellement,
servent en France, n'y est né , déplore le P. Avedikian. Lui-même est
venu d'Erevan, il y a une vingtaine d'années. D'expérience, il sait
qu'il faut du temps pour apprendre parfaitement la langue. Surtout,
dit-il, cela permettrait de mieux comprendre la mentalité des
générations montantes .