Agence France Presse
24 septembre 2004 vendredi 2:37 PM GMT
La Turquie divise et brouille le débat sur la Constitution européenne
en France (PAPIER D'ANGLE)
PARIS 24 sept
La question de l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne (UE)
divise les formations politiques françaises, jusqu'au niveau de
l'exécutif, au point de brouiller le débat sur la Constitution
européenne qui sera soumis à référendum en 2005.
Même si l'adhésion éventuelle de la Turquie ne pourra se concrétiser
avant une dizaine d'années - pas avant "dix ans ou plus" répète le
président français Jacques Chirac - cette question est désormais
régulièrement brandie par les partisans et les adversaires de cet
élargissement.
Le débat a été relancé jeudi par le Premier ministre Jean-Pierre
Raffarin qui s'est montré très réservé à l'égard de l'entrée de la
Turquie en s'interrogeant, dans le Wall Street Journal Europe, sur
l'opportunité de voir "le fleuve de l'islam (rejoindre) le lit de la
laïcité".
"L'argument religieux est irrecevable", a répliqué la socialite
Elisabeth Guigou, ancien ministre français des Affaires européennes.
Les propos de M. Raffarin ont d'autant plus surpris que Jacques
Chirac s'est clairement prononcé pour l'entrée de la Turquie dans
l'UE quand ce pays aura rempli "toutes les conditions requises".
Ces discordances au sommet de l'Etat s'ajoutent au divorce entre le
chef de l'Etat et son parti, l'Union pour un mouvement populaire
(UMP), massivement opposé à ce que la Turquie rejoigne la famille
européenne.
Au Parti socialiste, officiellement favorable à la Turquie dans l'UE
mais à condition notamment que le génocide arménien soit reconnu, la
question turque est également très sensible. Laurent Fabius, n°2 du
parti et partisan du non à la Constitution européenne, a affirmé
qu'un élargissement à la Turquie ne serait "pas raisonnable".
Il a demandé vendredi que l'Assemblée nationale se prononce "avant
que le chef de l'Etat ne le fasse au nom de la France", un souhait
également exprimé par le deuxième parti de la majorité de droite,
l'Union pour une démocratie française (UDF), en revanche lui,
favorable à la Constitution européenne, tout en étant opposé à
l'entrée de la Turquie.
"Si ce problème n'est pas traité, alors le référendum sur l'Europe
risque de trouver une réponse négative", redoute le président de
l'UDF, François Bayrou qui "exige" un débat suivi d'un vote au
Parlement français sur la Turquie.
Les souverainistes français de droite qui ont fait de la défense de
la souveraineté nationale leur cheval de bataille ont quant à eux axé
leur campagne pour le non au référendum sur leur opposition à
l'entrée de la Turquie.
Jean-Marie Le Pen, président du parti d'extrême-droite Front
national, est lui aussi fermement opposé à l'élargissement à la
Turquie, un pays qui "n'est européen ni par la géographie, ni par
l'histoire, ni par la culture".
Le Parti communiste, également hostile à la Constitution européenne,
est en revanche favorable, sous conditions, à l'entrée de la Turquie,
car "il ne faut surtout pas considérer l'Europe comme un club
chrétien".
Quant aux Verts, partagés comme leurs alliés socialistes sur la
Constitution, ils sont favorables à l'adhésion de la Turquie à l'UE,
qui serait "un plus" pour l'un et l'autre, selon Noël Mamère, député
de Gironde (sud-ouest).
24 septembre 2004 vendredi 2:37 PM GMT
La Turquie divise et brouille le débat sur la Constitution européenne
en France (PAPIER D'ANGLE)
PARIS 24 sept
La question de l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne (UE)
divise les formations politiques françaises, jusqu'au niveau de
l'exécutif, au point de brouiller le débat sur la Constitution
européenne qui sera soumis à référendum en 2005.
Même si l'adhésion éventuelle de la Turquie ne pourra se concrétiser
avant une dizaine d'années - pas avant "dix ans ou plus" répète le
président français Jacques Chirac - cette question est désormais
régulièrement brandie par les partisans et les adversaires de cet
élargissement.
Le débat a été relancé jeudi par le Premier ministre Jean-Pierre
Raffarin qui s'est montré très réservé à l'égard de l'entrée de la
Turquie en s'interrogeant, dans le Wall Street Journal Europe, sur
l'opportunité de voir "le fleuve de l'islam (rejoindre) le lit de la
laïcité".
"L'argument religieux est irrecevable", a répliqué la socialite
Elisabeth Guigou, ancien ministre français des Affaires européennes.
Les propos de M. Raffarin ont d'autant plus surpris que Jacques
Chirac s'est clairement prononcé pour l'entrée de la Turquie dans
l'UE quand ce pays aura rempli "toutes les conditions requises".
Ces discordances au sommet de l'Etat s'ajoutent au divorce entre le
chef de l'Etat et son parti, l'Union pour un mouvement populaire
(UMP), massivement opposé à ce que la Turquie rejoigne la famille
européenne.
Au Parti socialiste, officiellement favorable à la Turquie dans l'UE
mais à condition notamment que le génocide arménien soit reconnu, la
question turque est également très sensible. Laurent Fabius, n°2 du
parti et partisan du non à la Constitution européenne, a affirmé
qu'un élargissement à la Turquie ne serait "pas raisonnable".
Il a demandé vendredi que l'Assemblée nationale se prononce "avant
que le chef de l'Etat ne le fasse au nom de la France", un souhait
également exprimé par le deuxième parti de la majorité de droite,
l'Union pour une démocratie française (UDF), en revanche lui,
favorable à la Constitution européenne, tout en étant opposé à
l'entrée de la Turquie.
"Si ce problème n'est pas traité, alors le référendum sur l'Europe
risque de trouver une réponse négative", redoute le président de
l'UDF, François Bayrou qui "exige" un débat suivi d'un vote au
Parlement français sur la Turquie.
Les souverainistes français de droite qui ont fait de la défense de
la souveraineté nationale leur cheval de bataille ont quant à eux axé
leur campagne pour le non au référendum sur leur opposition à
l'entrée de la Turquie.
Jean-Marie Le Pen, président du parti d'extrême-droite Front
national, est lui aussi fermement opposé à l'élargissement à la
Turquie, un pays qui "n'est européen ni par la géographie, ni par
l'histoire, ni par la culture".
Le Parti communiste, également hostile à la Constitution européenne,
est en revanche favorable, sous conditions, à l'entrée de la Turquie,
car "il ne faut surtout pas considérer l'Europe comme un club
chrétien".
Quant aux Verts, partagés comme leurs alliés socialistes sur la
Constitution, ils sont favorables à l'adhésion de la Turquie à l'UE,
qui serait "un plus" pour l'un et l'autre, selon Noël Mamère, député
de Gironde (sud-ouest).