Le Figaro, France
08 avril 2005
Jean-Jacques Varoujean, un Français d'Arménie; Disparition
par Marion Thébaud
L'auteur dramatique Jean-Jacques Varoujean est décédé, samedi à
Paris, des suites d'un arrêt cardiaque, à l'ge de 78 ans. Arménien
d'origine, Jean-Jacques Varoujean, de son vrai nom
Varoujean-Ouzounian, a construit son oeuvre sur la tragédie qui a
blessé son peuple, perte d'un pays et génocide. Sa mère rescapée des
massacres et son père, comédien, s'installent à Marseille. Initié
très jeune au thétre, Jean-Jacques Varoujean fut dans les années 50
régisseur, assistant à la Michodière auprès de Pierre Fresnay. Puis
il vécut de sa plume en tant que journaliste avant de signer une
première pièce en 1957, Concerto, jouée à l' OEuvre. Une expérience
qui aura des suites tardives. Il faut attendre 1972 pour qu'une autre
pièce soit créée, Heureusement ce n'est pas tous les jours dimanche,
et qu'il ne cesse d'être joué. Il est à l'affiche du Petit Odéon où
de jeunes comédiens prometteurs, Isabelle Huppert, Jacques Villeret,
Pierre Romans, Emmanuel Dechartre, créent Viendra-t-il un autre été ?
sous la direction de Jacques Spiesser. Citons encore La Caverne
d'Abdullah au Poche Montparnasse, De qui sont-ce les manches ? au
Petit Odéon avec Jacqueline Gauthier et Dominique Paturel, Façades au
Lucernaire, 1915 au Fontaine, Cendre rouge à la Cité universitaire...
S'inspirant de faits divers, il signe Chacun pleure son Garabed,
créée à Saint-Etienne, reprise au Thétre de l'Est parisien (TEP), un
titre en rapport avec l'Arménie. « En arménien, c'est une expression
pour dire que tout le monde a son malheur à pleurer.
Si ma tête est en France, mon coeur demeure en Arménie, dans cette
Arménie qui est en train de crever », nous disait-il lors d'un
entretien. Arménien dans l'me, il affirmait néanmoins être «
antinationaliste », mais souhaitait que justice soit rendue à la
nation arménienne.
08 avril 2005
Jean-Jacques Varoujean, un Français d'Arménie; Disparition
par Marion Thébaud
L'auteur dramatique Jean-Jacques Varoujean est décédé, samedi à
Paris, des suites d'un arrêt cardiaque, à l'ge de 78 ans. Arménien
d'origine, Jean-Jacques Varoujean, de son vrai nom
Varoujean-Ouzounian, a construit son oeuvre sur la tragédie qui a
blessé son peuple, perte d'un pays et génocide. Sa mère rescapée des
massacres et son père, comédien, s'installent à Marseille. Initié
très jeune au thétre, Jean-Jacques Varoujean fut dans les années 50
régisseur, assistant à la Michodière auprès de Pierre Fresnay. Puis
il vécut de sa plume en tant que journaliste avant de signer une
première pièce en 1957, Concerto, jouée à l' OEuvre. Une expérience
qui aura des suites tardives. Il faut attendre 1972 pour qu'une autre
pièce soit créée, Heureusement ce n'est pas tous les jours dimanche,
et qu'il ne cesse d'être joué. Il est à l'affiche du Petit Odéon où
de jeunes comédiens prometteurs, Isabelle Huppert, Jacques Villeret,
Pierre Romans, Emmanuel Dechartre, créent Viendra-t-il un autre été ?
sous la direction de Jacques Spiesser. Citons encore La Caverne
d'Abdullah au Poche Montparnasse, De qui sont-ce les manches ? au
Petit Odéon avec Jacqueline Gauthier et Dominique Paturel, Façades au
Lucernaire, 1915 au Fontaine, Cendre rouge à la Cité universitaire...
S'inspirant de faits divers, il signe Chacun pleure son Garabed,
créée à Saint-Etienne, reprise au Thétre de l'Est parisien (TEP), un
titre en rapport avec l'Arménie. « En arménien, c'est une expression
pour dire que tout le monde a son malheur à pleurer.
Si ma tête est en France, mon coeur demeure en Arménie, dans cette
Arménie qui est en train de crever », nous disait-il lors d'un
entretien. Arménien dans l'me, il affirmait néanmoins être «
antinationaliste », mais souhaitait que justice soit rendue à la
nation arménienne.