Agence France Presse
11 avril 2005 lundi 8:36 AM GMT
Turquie: Des intellectuels s'inquiètent d'une monté du nationalisme
ANKARA
Quelque 200 personnalités turques, dans une lettre ouverte rendue
publique lundi, s'inquiétent d'une montée du nationalisme en Turquie
qui, selon elles, pourrait engendrer une recrudescence des tensions
entre turcs et kurdes.
"Nous constatons que l'on tente d'entraver par de récents événements
le processus de paix et de démocratisation dans notre pays. Nous
craignons un retour à la violence et à une atmosphère de combat", ont
affirmé les signataires du texte.
Celui-ci signé par des ONG, académiciens, écrivains, journalistes,
artistes et musiciens, fait référence à une tentative de lynchage la
semaine dernière par une foule survoltée de 2.000 personnes à Trabzon
(nord-est) de cinq militants qui distribuaient des tracts dans un
marché en faveur des droits des détenus.
Les jeunes gens, pris par les commerçants et les passants pour des
activistes kurdes après des rumeurs selon lesquelles ils auraient
brûlé un drapeau turc, ont été sauvés in extremis par une
intervention de la police et écroués pour atteinte à l'ordre public.
Un outrage par des adolescents kurdes à l'emblème national lors des
célébrations du nouvel an kurde le 21 mars à Mersin (sud) a provoqué
une fièvre nationaliste à travers la Turquie.
"Les réactions à cet incident perpétré par un groupe d'enfants ont
dérapé, avec le soutien des établissements de l'Etat, vers le racisme
et le nationalisme", regrettent les intellectuels, qui évoquent une
"hystérie de masse engendrée par le nationalisme kurde et turc".
Les intellectuels demandent par ailleurs le limogeage immédiat d'un
sous-préfet qui avait ordonné la saisie dans sa localité de Sutculer
(sud-ouest) des romans de l'écrivan turc Orhan Pamuk, défrayant la
chronique dans un pays qui aspire à intégrer l'Union européenne.
"Cette procédure rappelle la période nazie", précise le texte.
Dans un excès de zèle, le responsable, contrarié par des déclarations
de l'écrivain en faveur des Arméniens, avait publié une circulaire
avant que celle-ci soit annulée par son supérieur.
Pour respecter les normes européennes de démocratie, la Turquie a
octroyé des droits culturels à la communauté kurde, estimé à quelque
10 millions de personnes.
Le respect des droits de l'Homme en Turquie est un enjeu majeur alors
que l'Union européenne a décidé le 17 décembre d'ouvrir dès octobre
2005 des négociations d'adhésion avec Ankara.
11 avril 2005 lundi 8:36 AM GMT
Turquie: Des intellectuels s'inquiètent d'une monté du nationalisme
ANKARA
Quelque 200 personnalités turques, dans une lettre ouverte rendue
publique lundi, s'inquiétent d'une montée du nationalisme en Turquie
qui, selon elles, pourrait engendrer une recrudescence des tensions
entre turcs et kurdes.
"Nous constatons que l'on tente d'entraver par de récents événements
le processus de paix et de démocratisation dans notre pays. Nous
craignons un retour à la violence et à une atmosphère de combat", ont
affirmé les signataires du texte.
Celui-ci signé par des ONG, académiciens, écrivains, journalistes,
artistes et musiciens, fait référence à une tentative de lynchage la
semaine dernière par une foule survoltée de 2.000 personnes à Trabzon
(nord-est) de cinq militants qui distribuaient des tracts dans un
marché en faveur des droits des détenus.
Les jeunes gens, pris par les commerçants et les passants pour des
activistes kurdes après des rumeurs selon lesquelles ils auraient
brûlé un drapeau turc, ont été sauvés in extremis par une
intervention de la police et écroués pour atteinte à l'ordre public.
Un outrage par des adolescents kurdes à l'emblème national lors des
célébrations du nouvel an kurde le 21 mars à Mersin (sud) a provoqué
une fièvre nationaliste à travers la Turquie.
"Les réactions à cet incident perpétré par un groupe d'enfants ont
dérapé, avec le soutien des établissements de l'Etat, vers le racisme
et le nationalisme", regrettent les intellectuels, qui évoquent une
"hystérie de masse engendrée par le nationalisme kurde et turc".
Les intellectuels demandent par ailleurs le limogeage immédiat d'un
sous-préfet qui avait ordonné la saisie dans sa localité de Sutculer
(sud-ouest) des romans de l'écrivan turc Orhan Pamuk, défrayant la
chronique dans un pays qui aspire à intégrer l'Union européenne.
"Cette procédure rappelle la période nazie", précise le texte.
Dans un excès de zèle, le responsable, contrarié par des déclarations
de l'écrivain en faveur des Arméniens, avait publié une circulaire
avant que celle-ci soit annulée par son supérieur.
Pour respecter les normes européennes de démocratie, la Turquie a
octroyé des droits culturels à la communauté kurde, estimé à quelque
10 millions de personnes.
Le respect des droits de l'Homme en Turquie est un enjeu majeur alors
que l'Union européenne a décidé le 17 décembre d'ouvrir dès octobre
2005 des négociations d'adhésion avec Ankara.