Announcement

Collapse
No announcement yet.

EAFJD: Conference Sur Les Armeniens De Turquie

Collapse
X
 
  • Filter
  • Time
  • Show
Clear All
new posts

  • EAFJD: Conference Sur Les Armeniens De Turquie

    FEDERATION EURO-ARMENIENNE
    Avenue dela Renaissance 10
    1000 Bruxelles
    Tel/Fax :+32 2 732 70 27
    Email : [email protected]

    Contact :Talline Tachdjian
    Tel/Fax :+32 2 732 70 27
    Email : [email protected]


    PE : CONFERENCE SUR LES ARMENIENS DE TURQUIE

    LES VERTS ADOPTENT LE DISCOURS DE LA TURQUIE

    Une réunion intitulée "Les Arméniens en Turquie" s'est déroulée ce
    mardi 12 avril au Parlement européen à Strasbourg, à l'initiative de
    M. Cem Özdemir (Verts, Allemagne). Trois intervenants étaient invités
    à s'exprimer, devant une cinquantaine de participants, lors de cette
    réunion placée sous l'égide des Verts, mais bénéficiant de tout
    l'appui logistique des services diplomatiques turcs : M. Taner Akçam,
    historien et ex-dissident turc ayant traité de la question du
    génocide, M. Etyen Mahçupyan, Arménien de Turquie et journaliste au
    quotidien Zaman et M. Hrant Dink, rédacteur en chef d'Agos, un
    hebdomadaire arménien de Turquie.

    La Fédération Euro-Arménienne avait au préalable mis en garde les
    parlementaires européens sur les risques de manipulation inhérents à
    ce type de spectacle, où des membres d'une minorité otage seraient
    contraints de prôner l'adhésion de la Turquie à l'Europe comme
    solution à leurs problèmes, tout en évitant d'aborder les questions
    taboues. Comme pour confirmer ces craintes, M. Özdemir est parvenu,
    lors de son introduction du sujet de la conférence, à éviter le terme
    de génocide reprenant en cela la présentation donnée par l'invitation
    imprimée qui esquivait également ce terme en le présentant comme une
    "interprétation historique".

    Dans son intervention centrée sur les preuves documentées du génocide,
    M. Akçam a démontré de manière accablante la formidable entreprise de
    falsification et d'invention d'archives par la Turquie. Il a réfuté
    les prétendues incohérences entre celles-ci et les archives
    occidentales en expliquant clairement que ces dernières avaient été
    expurgées et même fabriquées. Il a conclu en notant que ceux qui
    s'aventuraient à vouloir consulter ces archives étaient quand bien
    même soumis à des menaces.

    M. Mahçupyan a pour sa part stigmatisé l'emploi du terme "génocide"
    comme signifiant juridique et comme blocage à tout dialogue. Il a mis
    l'accent sur le rapport de devoir et de soumission entre l'Etat et le
    citoyen en Turquie. Tout en soulignant la continuité idéologique entre
    les responsables du Génocide et l'Etat kémaliste, il a renvoyé dos à
    dos Turcs et Arméniens pour lesquels "la défense de l'identité devient
    l'identité". Il a conclu par la dialectique turque selon laquelle il y
    aurait deux approches de cette question, l'approche arménienne et
    l'approche turque.

    M. Dink enfin, a avancé que c'était "beaucoup attendre que de demander
    à cette société de définir et de nommer ce qui s'est déroulé il y a 90
    ans" et qu'il valait mieux se demander si "cette société nie ce
    qu'elle sait ou si elle ne peut défendre ce qu'elle ne sait
    pas". N'hésitant pas à parler d'ouverture en évoquant les propositions
    turques de commission d'historiens, M. Dink a cependant précisé que
    "les relations arméno-turques ne se limitent pas à l'Histoire" et que
    "le dossier politique doit primer sur le dossier
    historique". Absolvant l'Etat turc, il a finalement conclu à la
    responsabilité "écrasante" des Européens sur la question du Génocide
    en les assignant de reconstruire les relations arméno-turques à tous
    les niveaux.

    "Les discours des deux représentants de la minorité arménienne de
    Turquie brillaient par leur ambiguïté et leur incohérence. Comme nous
    pouvions le craindre, ces personnes mues par une peur viscérale
    s'autocensurent tant au niveau des idées qu'au niveau de la
    terminologie" a noté Laurent Leylekian, le directeur de la Fédération
    Euro-Arménienne. "Leurs propos tournaient autour du problème central
    du génocide en l'évitant à tout prix" a-t-il ajouté.

    En vérité cette conférence n'avait absolument pas pour objectif de
    faire progresser la reconnaissance du génocide par Ankara, ni même
    d'alléger le sort des Arméniens de Turquie" a constaté Laurent
    Leylekian. "Comme l'annonçait explicitement l'invitation il s'agissait
    plutôt de trouver des solutions, c'est-à-dire des décharges, à cet
    obstacle majeur à son intégration à l'Union européenne qu'est le
    négationnisme d'Etat de la Turquie." a-t-il continué.

    "Cette conférence se situait dans la droite ligne de la stratégie
    turque, visant à exclure cette question du champ des relations
    internationales en la centrant sur des controverses de détail et en la
    réduisant à une question propres aux sociétés arméniennes et turques"
    a précisé Laurent Leylekian. "Ce qui est nouveau, c'est qu'Ankara
    essaie maintenant d'opposer les 'mauvais' Arméniens de diaspora aux
    'bons' Arméniens de Turquie en faisant de ces derniers les instruments
    de sa politique. Néanmoins, les censures et les limites de ces otages
    n'échappent à personne" a expliqué le directeur de la Fédération
    Euro-Arménienne.

    "Les Européens ne doivent pas tomber dans ce piège comme ils sont
    tombés il y a quelques années dans le piège des pseudo réconciliations
    sans reconnaissance. La situation est claire : la Turquie a commis un
    crime imprescriptible, le génocide des Arméniens, et elle doit assumer
    cette responsabilité par une reconnaissance pleine et entière pour se
    conformer aux principes de l'Union européenne. Le négationnisme
    aujourd'hui comme le génocide hier ne signifient rien d'autre que le
    rejet des valeurs européennes" a estimé Laurent Leylekian.

    "Provenant du groupe des Verts, qui met depuis des années toute son
    énergie à lutter contre la tendance naturelle du Parlement européen à
    appeler la Turquie à ses responsabilités, cette initiative apparaît au
    grand jour comme une tentative de diversion inspirée par l'Etat turc "
    a-t-il conclu.
Working...
X