Agence France Presse
13 avril 2005 mercredi 1:36 PM GMT
Génocide arménien: Ankara propose à Erevan la création d'une commission
ANKARA
La Turquie a récemment adressé une lettre à l'Arménie proposant la
création d'une commission conjointe afin d'enquêter sur les massacres
des Arméniens de 1915, a déclaré mercredi le ministre des affaires
étrangères Abdullah Gul.
Cette lettre du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a été
adressée au président arménien Robert Kotcharian, a-t-il dit,
indiquant que la mise en place de cette commission constituera un
premier pas vers la normalisation des relations avec l'Arménie.
M. Gul s'exprimait lors d'un premier débat au Parlement turc sur les
événements qui se sont produits entre 1915 et 1917, pendant les
dernière années de l'empire ottoman, et que la Turquie refuse de
qualifier de "génocide".
"Nous les avons informés que si notre proposition était acceptée,
nous serons prêts à négocier avec l'Arménie sur la façon dont cette
commission sera mise en place et comment elle fonctionnera. Une telle
initiative contribuera à la normalisation des liens entre les deux
pays", a précisé le ministre.
La Turquie a reconnu l'Arménie à son indépendance en 1991 mais sans
établir de relations diplomatiques en raison du profond différend sur
le génocide. La frontière entre les deux pays est fermée depuis 1993.
M. Gul a appelé la communauté internationale à exercer des pressions
sur Erevan pour qu'elle accepte la proposition turque.
Il a répété la position turque et affirmé que l'administration
ottomane n'avait jamais ordonné une extermination systématique et
massive de la population arménienne sur son territoire.
"La Turquie est en paix avec son histoire dont elle est fière",
a-t-il encore dit, dénonçant le fait que les "tragédies vécues entre
musulmans et non-musulmans soient exploitées à des fins politiques".
Les massacres et les déportations d'Arméniens ont fait entre 1,2
million et 1,3 million de morts, selon les Arméniens, et jusqu'à
300.000 morts selon les Turcs.
La Turquie reconnaît que des massacres ont été perpétrés et que de
nombreux Arméniens sont morts de fatigue, de maladie ou d'attaques
commises notamment par des bandes kurdes lors de leur déportation
vers la Syrie, province ottomane.
Mais elle affirme qu'il s'agissait d'une répression dans un empire en
déclin contre une population coupable de collaboration avec l'ennemi
russe dans un contexte de guerre et que des dizaines de milliers de
Turcs ont été tués au même moment par des rebelles nationalistes
arméniens.
"Les bandes arméniennes ont poignardé les troupes ottomanes dans le
dos (...) En se soulevant, elles ont facilité l'occupation russe" des
provinces de l'est, a expliqué M. Gul.
Pour étayer la thèse qu'il ne s'agissait en aucun cas d'un génocide,
M. Gul a expliqué que les Arméniens des zones occidentales du pays,
dont Istanbul, n'avaient pas été soumis à un exode forcé.
Le ministre s'en est aussi pris à plusieurs pays, dont la France, qui
ont reconnu dans leurs parlements les tueries d'Arméniens comme un
génocide.
Ces décisions "n'apportent aucune contribution à nos relations avec
l'Arménie", a-t-il ajouté.
13 avril 2005 mercredi 1:36 PM GMT
Génocide arménien: Ankara propose à Erevan la création d'une commission
ANKARA
La Turquie a récemment adressé une lettre à l'Arménie proposant la
création d'une commission conjointe afin d'enquêter sur les massacres
des Arméniens de 1915, a déclaré mercredi le ministre des affaires
étrangères Abdullah Gul.
Cette lettre du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a été
adressée au président arménien Robert Kotcharian, a-t-il dit,
indiquant que la mise en place de cette commission constituera un
premier pas vers la normalisation des relations avec l'Arménie.
M. Gul s'exprimait lors d'un premier débat au Parlement turc sur les
événements qui se sont produits entre 1915 et 1917, pendant les
dernière années de l'empire ottoman, et que la Turquie refuse de
qualifier de "génocide".
"Nous les avons informés que si notre proposition était acceptée,
nous serons prêts à négocier avec l'Arménie sur la façon dont cette
commission sera mise en place et comment elle fonctionnera. Une telle
initiative contribuera à la normalisation des liens entre les deux
pays", a précisé le ministre.
La Turquie a reconnu l'Arménie à son indépendance en 1991 mais sans
établir de relations diplomatiques en raison du profond différend sur
le génocide. La frontière entre les deux pays est fermée depuis 1993.
M. Gul a appelé la communauté internationale à exercer des pressions
sur Erevan pour qu'elle accepte la proposition turque.
Il a répété la position turque et affirmé que l'administration
ottomane n'avait jamais ordonné une extermination systématique et
massive de la population arménienne sur son territoire.
"La Turquie est en paix avec son histoire dont elle est fière",
a-t-il encore dit, dénonçant le fait que les "tragédies vécues entre
musulmans et non-musulmans soient exploitées à des fins politiques".
Les massacres et les déportations d'Arméniens ont fait entre 1,2
million et 1,3 million de morts, selon les Arméniens, et jusqu'à
300.000 morts selon les Turcs.
La Turquie reconnaît que des massacres ont été perpétrés et que de
nombreux Arméniens sont morts de fatigue, de maladie ou d'attaques
commises notamment par des bandes kurdes lors de leur déportation
vers la Syrie, province ottomane.
Mais elle affirme qu'il s'agissait d'une répression dans un empire en
déclin contre une population coupable de collaboration avec l'ennemi
russe dans un contexte de guerre et que des dizaines de milliers de
Turcs ont été tués au même moment par des rebelles nationalistes
arméniens.
"Les bandes arméniennes ont poignardé les troupes ottomanes dans le
dos (...) En se soulevant, elles ont facilité l'occupation russe" des
provinces de l'est, a expliqué M. Gul.
Pour étayer la thèse qu'il ne s'agissait en aucun cas d'un génocide,
M. Gul a expliqué que les Arméniens des zones occidentales du pays,
dont Istanbul, n'avaient pas été soumis à un exode forcé.
Le ministre s'en est aussi pris à plusieurs pays, dont la France, qui
ont reconnu dans leurs parlements les tueries d'Arméniens comme un
génocide.
Ces décisions "n'apportent aucune contribution à nos relations avec
l'Arménie", a-t-il ajouté.