Libération , France
Dimanche 24 Avril 2005
Commémoration à Erevan du génocide arménien
par Hasmik Lazarian
EREVAN - Des centaines de milliers de personnes, tulipes, jonquilles
et oeillets à la main, ont gravi une colline de la capitale
arménienne dimanche pour commémorer ce qu'ils considèrent comme le
génocide de 1,5 million des leurs par les Turcs de 1915 à 1923.
Du haut de cette colline, la foule a pu voir les cimes du mont
Arafat, aujourd'hui situé dans l'est de la Turquie, où l'Arménie
estime que ses citoyens ont été massacrés délibérément lors de la
désintégration de l'empire ottoman.
Des familles vivant en Arménie mêlées à d'autres venues d'Europe et
des Etats-Unis se sont retrouvées près d'un mémorial aux victimes
disparues au début du siècle.
"Je suis heureuse que moi, mon mari et mes deux fils sommes ici à
Erevan aujourd'hui. Une grande partie de la famille de mon mari est
morte pendant le génocide", a dit Rubina Peroomian, gée de 66 ans et
enseignante à Los Angeles.
L'Arménie exige que le monde - et la Turquie en particulier -
reconnaisse que la disparition des leurs était un génocide.
Ankara refuse de se plier à cette manière de voir les choses,
estimant que les Arméniens ont été victimes d'une guerre qui a
également coûté la vie à de nombreux Turcs musulmans.
LA PRESSION DE LA FRANCE
Le débat n'est pas nouveau mais la perspective de l'ouverture, le 3
octobre, de négocations d'entrée de la Turquie dans l'Union
européenne redonne une actualité à ce délicat contentieux.
La France, notamment, qui compte quelque 400.000 ressortissants
arméniens, a promis de demander à la Turquie de reconnaître le
génocide.
A Paris, une messe de requiem a été célébrée dans l'après-midi à la
cathédrale Notre-Dame par l'église catholique arménienne.
A Istanbul, Bulent Aktug, un ingénieur gé de 30 ans, a dit: "Je
pense qu'il est faux de qualifier ce qui s'est passé en 1915 de
génocide. Il y a eu beaucoup de massacres par les deux parties à
cette époque."
Les cérémonies de commémoration ont débuté samedi soir à Erevan, où
des milliers de personnes ont participé à une retraite aux flambeaux
devant le mémorial, un obélisque de granite où une flamme brûle
depuis 1965.
Les organisateurs ont dit s'attendre à voir arriver 1,5 million de
personnes dimanche.
"Aujourd'hui, nous nous inclinons en souvenir de ceux qui sont morts,
remplis de peine, mais aussi avec la certitude que le gouvernement
arménien est une garantie de la sécurité et de la nature éternelle
des Arméniens", a déclaré dans un communiqué le président arménien
Robert Kotcharian.
From: Emil Lazarian | Ararat NewsPress
Dimanche 24 Avril 2005
Commémoration à Erevan du génocide arménien
par Hasmik Lazarian
EREVAN - Des centaines de milliers de personnes, tulipes, jonquilles
et oeillets à la main, ont gravi une colline de la capitale
arménienne dimanche pour commémorer ce qu'ils considèrent comme le
génocide de 1,5 million des leurs par les Turcs de 1915 à 1923.
Du haut de cette colline, la foule a pu voir les cimes du mont
Arafat, aujourd'hui situé dans l'est de la Turquie, où l'Arménie
estime que ses citoyens ont été massacrés délibérément lors de la
désintégration de l'empire ottoman.
Des familles vivant en Arménie mêlées à d'autres venues d'Europe et
des Etats-Unis se sont retrouvées près d'un mémorial aux victimes
disparues au début du siècle.
"Je suis heureuse que moi, mon mari et mes deux fils sommes ici à
Erevan aujourd'hui. Une grande partie de la famille de mon mari est
morte pendant le génocide", a dit Rubina Peroomian, gée de 66 ans et
enseignante à Los Angeles.
L'Arménie exige que le monde - et la Turquie en particulier -
reconnaisse que la disparition des leurs était un génocide.
Ankara refuse de se plier à cette manière de voir les choses,
estimant que les Arméniens ont été victimes d'une guerre qui a
également coûté la vie à de nombreux Turcs musulmans.
LA PRESSION DE LA FRANCE
Le débat n'est pas nouveau mais la perspective de l'ouverture, le 3
octobre, de négocations d'entrée de la Turquie dans l'Union
européenne redonne une actualité à ce délicat contentieux.
La France, notamment, qui compte quelque 400.000 ressortissants
arméniens, a promis de demander à la Turquie de reconnaître le
génocide.
A Paris, une messe de requiem a été célébrée dans l'après-midi à la
cathédrale Notre-Dame par l'église catholique arménienne.
A Istanbul, Bulent Aktug, un ingénieur gé de 30 ans, a dit: "Je
pense qu'il est faux de qualifier ce qui s'est passé en 1915 de
génocide. Il y a eu beaucoup de massacres par les deux parties à
cette époque."
Les cérémonies de commémoration ont débuté samedi soir à Erevan, où
des milliers de personnes ont participé à une retraite aux flambeaux
devant le mémorial, un obélisque de granite où une flamme brûle
depuis 1965.
Les organisateurs ont dit s'attendre à voir arriver 1,5 million de
personnes dimanche.
"Aujourd'hui, nous nous inclinons en souvenir de ceux qui sont morts,
remplis de peine, mais aussi avec la certitude que le gouvernement
arménien est une garantie de la sécurité et de la nature éternelle
des Arméniens", a déclaré dans un communiqué le président arménien
Robert Kotcharian.
From: Emil Lazarian | Ararat NewsPress