LE PIANISTE AMERICAIN D'ORIGINE ARMENIENNE, SERGEI BABAYAN, PASSE SOUVENT SES VACANCES EN TOURAINE
accueilli par Madeleine, dans sa maison de Saint-Cyr-sur-Loire. Rencontre.
- Correspondant NR : Philippe Haller.
La Nouvelle Republique du Centre Ouest - edition INDRE-ET-LOIRE
30 août 2005
Depuis qu'il a decouvert la Touraine en 1999 lors d'un concert
aux Semaines musicales de Tours, le pianiste Sergei Babayan revient
souvent passer ses vacances dans une maison de Saint-Cyr où Madeleine
l'accueille, comme jadis elle recevait Youri Bashmet et sa famille,
Vengerov, Repin ou Gergiev. Une maison accueillante, avec des souvenirs
du temps où la dame sillonnait le monde, camera en main.
" J'aime cette maison, confie Sergei, le regard brillant derrière ses
petites lunettes rondes, elle est pleine de paix. " Entoure, choye,
il: trouve la, loin du bruit et de l'agitation des grandes villes,
le silence: et la serenite pour jouer et composer.
Petit garcon, a Erevan, Sergei a baigne dès son plus jeune âge
dans Tchaïkovski et Mozart. " La musique etait comme un jeu. Mes
jouets c'etaient des disques. " Très tôt, il montre des dispositions
particulières. A 3 ans, il s'assoit devant un piano et rejoue les
airs que travaille sa grande soeur. A 5 ans, un premier professeur :
" Un etre tellement delicat... Mes parents, mon professeur me donnaient
tout le temps dont j'avais besoin. " Ce n'est que plus tard que Sergei,
sous d'autres latitudes, decouvrira des gens presses pour qui le temps,
c'est de l'argent.
L'itineraire d'un enfant doue
Un premier recital a 6 ans, un concert avec orchestre a 8 ans et
le bonheur continue avec l'entree au conservatoire Tchaïkovski de
Moscou. " Le reve pour tous les musiciens en Union Sovietique. "
Auprès de la fascinante Vera Gornostayeva qui " avait ce don de tirer
de vous des choses que vous ignoriez ", ou du " legendaire Naumov ", le
jeune Sergei, reconnaissant, va donner toute la mesure de son talent.
Un don ? " Il y a bien sûr une part qui est donnee dans votre monde
interieur, mais il faut aussi la passion qui seule, peut rendre
realisable ce qui paraissait impossible. Je travaillais quand meme
huit a dix heures par jour ! " (sourire).
En 1989, Sergei profite de la politique d'ouverture pour " enfin "
se presenter aux plus prestigieux concours internationaux : d'emblee,
quatre premiers prix ! Installe aux USA, devenu citoyen americain
il y a six ans, Sergei Babayan, marie a Rita, pianiste elle aussi,
poursuit sa carrière de soliste sur les plus grandes scènes a travers
le monde, emerveillant le public de la limpidite de son jeu et des
couleurs de son piano.
" On ne reve jamais assez "
Sur le chemin parfois difficile de la vie, la musique parle a Sergei
de manière differente selon les temps. Dans un moment de doute vers
l'âge de 13 ans, c'est Rachmaninoff qui, avec son deuxième concerto,
" lui rappelle qu'il ne peut pas vivre sans la musique. Plus tard,
j'ai pense que Dieu existait en jouant Bach. Un jour, en voiture,
la musique de Rameau s'est ouverte tout a coup a moi. L'emotion etait
si forte que j'ai dû m'arreter immediatement ". Rameau au piano ? "
La verite du style n'est pas dans l'instrument mais dans le coeur. "
Le bonheur ? " C'est de penser que lorsque je joue, je fais peut-etre
du bien a quelqu'un... Bach, Schubert, Mozart ou Messiaen et tant
d'autres nous font devenir meilleurs, car il y a dans leur musique
une incroyable puissance qui donne espoir. "
L'art dans un monde tourmente ? " Les artistes ont une mission parce
que l'art est une lumière interieure qui donne la possibilite a l'homme
de voler au-dela de ses limites. Si tous ceux qui ne pensent qu'a la
guerre et la violence ecoutaient chaque jour une cantate de Bach ou
un lied de Schubert, ils changeraient. "
Rien d'etonnant a ce que Sergei se sente si bien chez Madeleine dans
cette maison si pleine de reve...
--Boundary_(ID_AdXLFJqvDZINUQ4PvkUWZQ)--
accueilli par Madeleine, dans sa maison de Saint-Cyr-sur-Loire. Rencontre.
- Correspondant NR : Philippe Haller.
La Nouvelle Republique du Centre Ouest - edition INDRE-ET-LOIRE
30 août 2005
Depuis qu'il a decouvert la Touraine en 1999 lors d'un concert
aux Semaines musicales de Tours, le pianiste Sergei Babayan revient
souvent passer ses vacances dans une maison de Saint-Cyr où Madeleine
l'accueille, comme jadis elle recevait Youri Bashmet et sa famille,
Vengerov, Repin ou Gergiev. Une maison accueillante, avec des souvenirs
du temps où la dame sillonnait le monde, camera en main.
" J'aime cette maison, confie Sergei, le regard brillant derrière ses
petites lunettes rondes, elle est pleine de paix. " Entoure, choye,
il: trouve la, loin du bruit et de l'agitation des grandes villes,
le silence: et la serenite pour jouer et composer.
Petit garcon, a Erevan, Sergei a baigne dès son plus jeune âge
dans Tchaïkovski et Mozart. " La musique etait comme un jeu. Mes
jouets c'etaient des disques. " Très tôt, il montre des dispositions
particulières. A 3 ans, il s'assoit devant un piano et rejoue les
airs que travaille sa grande soeur. A 5 ans, un premier professeur :
" Un etre tellement delicat... Mes parents, mon professeur me donnaient
tout le temps dont j'avais besoin. " Ce n'est que plus tard que Sergei,
sous d'autres latitudes, decouvrira des gens presses pour qui le temps,
c'est de l'argent.
L'itineraire d'un enfant doue
Un premier recital a 6 ans, un concert avec orchestre a 8 ans et
le bonheur continue avec l'entree au conservatoire Tchaïkovski de
Moscou. " Le reve pour tous les musiciens en Union Sovietique. "
Auprès de la fascinante Vera Gornostayeva qui " avait ce don de tirer
de vous des choses que vous ignoriez ", ou du " legendaire Naumov ", le
jeune Sergei, reconnaissant, va donner toute la mesure de son talent.
Un don ? " Il y a bien sûr une part qui est donnee dans votre monde
interieur, mais il faut aussi la passion qui seule, peut rendre
realisable ce qui paraissait impossible. Je travaillais quand meme
huit a dix heures par jour ! " (sourire).
En 1989, Sergei profite de la politique d'ouverture pour " enfin "
se presenter aux plus prestigieux concours internationaux : d'emblee,
quatre premiers prix ! Installe aux USA, devenu citoyen americain
il y a six ans, Sergei Babayan, marie a Rita, pianiste elle aussi,
poursuit sa carrière de soliste sur les plus grandes scènes a travers
le monde, emerveillant le public de la limpidite de son jeu et des
couleurs de son piano.
" On ne reve jamais assez "
Sur le chemin parfois difficile de la vie, la musique parle a Sergei
de manière differente selon les temps. Dans un moment de doute vers
l'âge de 13 ans, c'est Rachmaninoff qui, avec son deuxième concerto,
" lui rappelle qu'il ne peut pas vivre sans la musique. Plus tard,
j'ai pense que Dieu existait en jouant Bach. Un jour, en voiture,
la musique de Rameau s'est ouverte tout a coup a moi. L'emotion etait
si forte que j'ai dû m'arreter immediatement ". Rameau au piano ? "
La verite du style n'est pas dans l'instrument mais dans le coeur. "
Le bonheur ? " C'est de penser que lorsque je joue, je fais peut-etre
du bien a quelqu'un... Bach, Schubert, Mozart ou Messiaen et tant
d'autres nous font devenir meilleurs, car il y a dans leur musique
une incroyable puissance qui donne espoir. "
L'art dans un monde tourmente ? " Les artistes ont une mission parce
que l'art est une lumière interieure qui donne la possibilite a l'homme
de voler au-dela de ses limites. Si tous ceux qui ne pensent qu'a la
guerre et la violence ecoutaient chaque jour une cantate de Bach ou
un lied de Schubert, ils changeraient. "
Rien d'etonnant a ce que Sergei se sente si bien chez Madeleine dans
cette maison si pleine de reve...
--Boundary_(ID_AdXLFJqvDZINUQ4PvkUWZQ)--