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Mutafian: question du genocide doit etre reglee par historiens

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    Agence France Presse
    4 février 2005 vendredi 11:29 PM GMT

    Patriarche arménien: la question du génocide doit être réglée par
    historiens

    ISTANBUL 4 fév

    Le patriarche arménien Mesrob II a estimé vendredi à Istanbul que la
    question du génocide arménien devait "être réglée par les historiens"
    et n'était "pas une affaire politique", a indiqué sa porte-parole
    Luiz Bakar.

    "Nous n'avons absolument rien à dire sur la loi française", a ajouté
    la porte-parole en rapportant les propos du Patriarche à l'issue de
    son entretien avec la délégation française conduite par le président
    de l'Assemblée nationale Jean-Louis Debré.

    En 2001, la reconnaissance du génocide arménien en 1915 a été votée
    par l'Assemblée nationale française.

    "Nous sommes Arméniens, mais nous vivons en Turquie. Nous avons vécu
    un évènement tragique, mais nous préférons regarder vers l'avenir", a
    poursuivi le patriarche, selon Mme Bakar.

    En recevant, M. Debré, qui était accompagné des présidents des
    groupes représentés à l'Assemblée, Bernard Accoyer (UMP), Jean-Marc
    Ayrault (PS), Alain Bocquet (PCF) et Hervé Morin (UDF), Mesrob II a
    affirmé en outre, selon M. Accoyer, que lui-même n'employait pas le
    mot "génocide", même "s'il l'avait fait lors de ses voeux et pensait
    que ces évènements méritaient ce qualificatif". Pour autant, a
    poursuivi M. Accoyer, "il n'y a pas de sa part une exigence
    sémantique".

    "Cette question est difficile mais les positions des uns et des
    autres sont en train d'évoluer", a relevé M. Debré.

    Le patriarche "ne fait pas de la reconnaissance du génocide" par son
    pays "un préalable", a ajouté M. Ayrault, en indiquant qu'il avait
    fait la veille une "ouverture" en proposant au Premier ministre turc
    Recep Tayyip Erdogan la constitution d'une "commission internationale
    d'historiens sous l'égide des Nations unies" pour régler cette
    question.

    "Nous aurons peut-être nous même besoin de cela concernant notre
    passé colonial", a-t-il poursuivi, en insistant sur le devoir de
    vérité des nations face à leur passé.

    Affirmant ne "pas regretter" son vote sur la reconnaissance du
    génocide, M. Bocquet a insisté également sur la nécessité de
    "rechercher une solution pour surmonter ce blocage".

    Le patriarche a par ailleurs affirmé son soutien à l'entrée de son
    pays dans l'Union européenne. Il a fait valoir de plus, selon sa
    porte-parole, que si la Turquie entrait dans l'UE "les gens ne se
    seraient plus tentés d'y aller car ils y seront déjà".
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