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Parl. francais face a l'incomprehension et l'amertume des Turcs

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  • Parl. francais face a l'incomprehension et l'amertume des Turcs

    Agence France Presse
    5 février 2005 samedi 3:58 PM GMT

    Les parlementaires français face à l'incompréhension et l'amertume
    des Turcs (PAPIER GENERAL)

    Par Sylvie MALIGORNE

    ISTANBUL 5 fév 2005


    Le président de l'Assemblée nationale Jean-Louis Debré et les
    présidents de groupe ont été confrontés en Turquie à
    l'incompréhension et à l'amertume des Turcs vis-à-vis des réticences
    françaises sur l'adhésion d'Ankara à l'Union européenne.

    Venus "sans a priori, ni préjugé", M. Debré et les présidents de
    groupe, Bernard Accoyer (UMP), Jean-Marc Ayrault (PS), Alain Bocquet
    (PCF) et Hervé Morin (UDF) ont pu mesurer, pendant trois jours,
    d'Ankara à Istanbul, le fossé créé entre les deux pays par le débat
    en France.

    Tous leurs interlocuteurs, du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan
    aux parlementaires, en passant par les chefs d'entreprise, les
    associations et les universitaires, ont exprimé leur "déception" ou
    se sont dit "choqués".

    L'éventualité d'un référendum sur cette adhésion a soulevé le plus de
    critiques, dont celle de M. Erdogan, qui, selon un membre de la
    délégation, a lancé jeudi: "Je ne savais pas que 400.000 Arméniens
    pouvaient faire échouer un référendum".

    Même incompréhension samedi à Istanbul où les responsables de
    l'Université francophone de Galatasaray ont vilipendé le traitement
    particulier réservé à leur pays alors qu'aucun référendum n'est prévu
    pour la Croatie.

    M. Ayrault a souligné que les socialistes français étaient opposés à
    cette disposition, de même que M. Bocquet, tandis que M. Debré l'a
    défendue. Ce dernier a expliqué qu'une telle consultation était
    "normale" s'agissant d'un "grand pays de 71 millions d'habitants", en
    rappelant qu'il en avait été ainsi pour la Grande-Bretagne.

    "Passerelle"

    Le patronat turc (TUSIAD) a manifesté son amertume en s'étonnant "des
    peurs et des inquiétudes" des Français qui leur font oublier
    "l'essentiel", à savoir que "la Turquie et l'Union européenne peuvent
    créer de la valeur ajoutée".

    Tous les membres de la délégation française se sont employés à
    "écouter et comprendre". M. Accoyer, partisan d'un partenariat
    privilégié avec la Turquie, a eu la tche un peu plus dure, face aux
    Turcs critiquant la phrase du président de l'UMP Nicolas Sarkozy "si
    la Turquie était en Europe, ça se saurait".

    Sans changer d'avis sur le partenariat "car le chemin est encore très
    long" avant l'adhésion, M. Accoyer a souligné le "souhait très fort"
    de la Turquie d'entrer dans l'UE et estimé que l'on n'avait "pas le
    droit d'avoir un préjugé définitif".

    Pour sa part, comme M. Accoyer, M. Morin n'a pas écarté la
    possibilité que la Turquie remplisse les critères requis pour
    l'adhésion. Pour autant, il a mis l'accent sur le "nationalisme" des
    Turcs et douté de leur capacité à accepter "le partage de
    souveraineté".

    Favorable à l'entrée de la Turquie, M. Bocquet a estimé que
    "l'adhésion stimulait les combats démocratiques". Pour le responsable
    communiste, il faut faire en sorte que ce pays soit "une passerelle"
    entre l'Europe et "d'autres continents".

    Au terme de ce déplacement, Jean-Louis Debré s'est montré satisfait
    du dialogue "vrai et franc" ainsi noué. Ce ton, voulu par M. Debré, à
    mille lieux du langage diplomatique habituel, a parfois étonné. Mais,
    a-t-il dit, l'Assemblée n'était "pas venue pour négocier mais pour
    s'informer", ce qui lui autorise une plus grande liberté.

    "Je voulais que nous identifions les problèmes, aller droit au but,
    et associer l'Assemblée au processus", a-t-il dit, avant d'ajouter:
    "Je ne veux plus revoir un débat à l'Assemblée où certains affirment
    sans savoir".
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