Agence France Presse
19 janvier 2005 mercredi 7:55 AM GMT
Charles Aznavour :"j'ai fait une carrière inespérée mais exemplaire"
(TROIS QUESTIONS)
BIARRITZ
Charles Aznavour, qui a récemment fêté ses 80 ans sur scène,
interprète avec justesse un "Père Goriot" dévoré par la passion pour
ses deux filles parfaitement ingrates.
- Question : Pourquoi ce rôle?
- Réponse : "Jeune, j'avais lu le roman et j'ai vu deux films. Je lis
beaucoup, j'ai commencé par complexe et je termine par plaisir.
J'aime faire de la télévision, cela va avec mon ge. Au lieu de faire
un film de trois mois on travaille quatre semaines. J'aimerais jouer
des rôles sortis de la littérature, comme un Simenon. Les personnages
littéraires permettent d'avoir un adaptateur qui vous donnent un
langage différent et, né dans une famille où on ne parlait pas le
français, je me complais dans la langue française(...) Je ne suis pas
compliqué, je rentre dans un rôle et ne peux expliquer comment je
l'ai joué. Je refuse le maquillage (...) Dans la vie, je suis
mère-poule, mais Goriot est pire que moi".
- Q. : Vous sentez-vous plus comédien que chanteur?
- R. : "Je réalise mes rêves. Je trouve que j'ai fait une carrière
inespérée mais exemplaire. Tout est une question de chance. Je suis
autodidacte. Au départ je voulais être comédien et je n'ai commencé à
bien gagner ma vie qu'en 1946. Aujourd'hui, je ne fais pas partie des
gros cachets de la télévision mais de la chanson. Le métier de
comédien, c'est ma danseuse. Je peux me payer ce luxe. Mais je me
juge toujours et je ne me trouve jamais assez bon. On ne fait pas ce
métier si on n'est pas un peu dur avec soi".
- Q. : Vous retournez souvent en Arménie?
- R. : "C'est le pays de mes ancêtres mais je n'ai pas besoin d'y
aller souvent. Quand on parle d'intégration réussie, on cite souvent
deux noms, Zidane et moi. Cela me fait plaisir, même si je suis né à
Paris. L'accent arménien, curieusement c'est le même que l'accent
turc (..). L'intégration, c'est d'abord l'acceptation (...) J'ai
réussi ma vie d'homme. J'ai écrit mes mémoires, et j'écris des
nouvelles, c'est ce qu'il y a de plus proche de la chanson."
19 janvier 2005 mercredi 7:55 AM GMT
Charles Aznavour :"j'ai fait une carrière inespérée mais exemplaire"
(TROIS QUESTIONS)
BIARRITZ
Charles Aznavour, qui a récemment fêté ses 80 ans sur scène,
interprète avec justesse un "Père Goriot" dévoré par la passion pour
ses deux filles parfaitement ingrates.
- Question : Pourquoi ce rôle?
- Réponse : "Jeune, j'avais lu le roman et j'ai vu deux films. Je lis
beaucoup, j'ai commencé par complexe et je termine par plaisir.
J'aime faire de la télévision, cela va avec mon ge. Au lieu de faire
un film de trois mois on travaille quatre semaines. J'aimerais jouer
des rôles sortis de la littérature, comme un Simenon. Les personnages
littéraires permettent d'avoir un adaptateur qui vous donnent un
langage différent et, né dans une famille où on ne parlait pas le
français, je me complais dans la langue française(...) Je ne suis pas
compliqué, je rentre dans un rôle et ne peux expliquer comment je
l'ai joué. Je refuse le maquillage (...) Dans la vie, je suis
mère-poule, mais Goriot est pire que moi".
- Q. : Vous sentez-vous plus comédien que chanteur?
- R. : "Je réalise mes rêves. Je trouve que j'ai fait une carrière
inespérée mais exemplaire. Tout est une question de chance. Je suis
autodidacte. Au départ je voulais être comédien et je n'ai commencé à
bien gagner ma vie qu'en 1946. Aujourd'hui, je ne fais pas partie des
gros cachets de la télévision mais de la chanson. Le métier de
comédien, c'est ma danseuse. Je peux me payer ce luxe. Mais je me
juge toujours et je ne me trouve jamais assez bon. On ne fait pas ce
métier si on n'est pas un peu dur avec soi".
- Q. : Vous retournez souvent en Arménie?
- R. : "C'est le pays de mes ancêtres mais je n'ai pas besoin d'y
aller souvent. Quand on parle d'intégration réussie, on cite souvent
deux noms, Zidane et moi. Cela me fait plaisir, même si je suis né à
Paris. L'accent arménien, curieusement c'est le même que l'accent
turc (..). L'intégration, c'est d'abord l'acceptation (...) J'ai
réussi ma vie d'homme. J'ai écrit mes mémoires, et j'écris des
nouvelles, c'est ce qu'il y a de plus proche de la chanson."