NEWS Press
25 janvier 2005
ONU - Conférence de presse du Ministre des affaires étrangères de la
France, M. Michel Barnier
ONU Organisation des Nations Unies
24 janvier 2005 - Au cours d'une conférence de presse donnée
aujourd'hui à la suite à son intervention à la session extraordinaire
de l'Assemblée générale des Nations Unies pour commémorer le 60ème
anniversaire de la libération des camps de concentration nazis, le
Ministre des affaires étrangères de la France, M. Michel Barnier, a
insisté sur le devoir de mémoire et de vigilance de la communauté
internationale. Précisant qu'il allait être aux côtés du Président
Jacques Chirac, jeudi 27 janvier, pour commémorer à Auschwitz le
60ème anniversaire de la libération de ce camp, il a souligné la
nécessité d'être intransigeant contre toutes les formes de racisme et
d'antisémitisme qui guettent toujours. Il a souhaité, dans le cadre
unique du droit international que sont les Nations Unies, que nous
gardions toujours les moyens d'agir. Il a indiqué qu'il saisirait
l'occasion de sa présence à New York pour continuer le dialogue qu'il
a entrepris depuis quelques mois avec toutes les organisations juives
américaines, qu'il rencontrera cet après-midi.
Répondant à une question sur la situation au Darfour, et sur la
possibilité d'imposer des sanctions et d'envoyer les responsables
d'atrocités devant la Cour pénale internationale, M. Barnier a
rappelé sa conviction que l'on ne règlerait pas ce drame sans le
Soudan ou contre le Soudan, mais avec lui. Nous attendons le rapport
du Secrétaire général qui qualifiera lui-même la nature des crimes et
exactions commis, a-t-il ajouté, et il faudra que ceux qui ont commis
ces crimes ou exactions soient punis. Il a dit qu'en tant que
Ministre des affaires étrangères de la France, pays ayant toujours
soutenu la Cour pénale internationale, il n'avait pas de difficultés
à dire que ceux qui commettent des crimes jugés au niveau
international comme des crimes contre les droits de l'homme et la
dignité des personnes, devront être jugés par cette Cour.
Répondant à une question sur la possibilité de demander une session
extraordinaire en mémoire du génocide arménien à l'instar de ce qui a
été fait aujourd'hui en direction de l'holocauste, M. Barnier a
rappelé que le Parlement français avait voté à l'unanimité une loi
reconnaissant le génocide arménien. Alors que nous avons entamé un
processus de possible adhésion de la Turquie à l'Union européenne,
a-t-il précisé, il est utile que ce grand pays fasse ce travail de
mémoire. À cet égard, il a rappelé que le projet européen auquel la
Turquie souhaitait adhérer était fondé sur l'idée même de la
réconciliation, la réconciliation avec les autres et la
réconciliation avec soi-même.
S'agissant de l'application de la résolution 1559 (2004) du Conseil
de sécurité demandant le retrait de l'armée syrienne du Liban
soulevée par un journaliste, il s'est déclaré soucieux de sa mise en
oeuvre et de son respect par tous ceux qu'elle concerne, pour que le
Liban retrouve progressivement sa pleine souveraineté. Nous en aurons
une première preuve au printemps, a-t-il ajouté, lors des prochaines
élections générales.
Répondant à une question sur cette commémoration alors que continuent
les discriminations dont sont victimes les Palestiniens, M. Barnier a
indiqué que tout le monde était d'accord pour que ce moment de
commémoration ne soit pas lié à d'autres situations. Il a dit son
espoir et celui des Européens pour que 2005 devienne l'année de la
paix, avec la création d'un État Palestinien et la garantie pour
Israël de vivre en sécurité, en estimant que cela passerait par la
relance de la Feuille de route et le renforcement de la légitimité de
l'Autorité palestinienne. Il a ajouté qu'il y avait un sentiment
d'urgence et une disponibilité assez unanime et assez rare en
souhaitant que le processus de paix au Moyen-Orient soit mis au coeur
du nouvel état d'esprit entre Européens et Américains.
S'agissant tout particulièrement de la situation en Iraq, il a
rappelé toute l'importance de la résolution 1546 qui fixe le chemin
d'une sortie politique de ce trou noir avec la tenue d'élections et
le retrait des troupes étrangères à la fin de 2005. Il a souhaité que
les élections du 30 janvier 2005 soient le plus crédible possible, en
rappelant que la France a dit au Président iraquien, en visite à
Paris la semaine dernière, qu'elle participera à la reconstruction
politique et économique de l'Iraq si le climat de sécurité soit
rétabli. Il a également précisé que même si la France avait proposé
de participer à la formation de forces de gendarmerie iraquiennes en
dehors de l'Iraq, elle ne souhaitait pas, ni aujourd'hui ni demain,
envoyer des troupes en Iraq.
Concernant la perception de certaines selon lesquelles les Nations
Unies seraient antijuives, anti-Israël, M. Barnier a répondu qu'il ne
comprenait pas cette critique. Il a noté que les Nations Unies
appliquent le droit et respectent les principes et qu'elles n'avaient
pas de positions anti-israéliennes. Il a estimé qu'il ne fallait pas
transiger avec l'existence d'Israël avec sa sécurité. Et en même
temps, il faut aboutir à la création d'un État palestinien, le plus
vite possible. C'est la condition de l'avenir des jeunes palestiniens
qui ont droit à un futur pacifique. C'est la condition de la
stabilité au Proche-Orient. Il est de notre responsabilité, a-t-il
insisté, de mettre fin à ce conflit dans l'intérêt de la paix au
Moyen-Orient. Répondant à une question sur la possibilité de comparer
la situation des Palestiniens en Israël et dans le Territoire occupé
et celle des Juifs durant la Deuxième Guerre mondiale, M. Barnier a
souligné le caractère unique de l'holocauste en appelant à faire
attention aux mots que l'on utilisait.
Répondant à une question sur la possibilité de mettre en oeuvre la
Feuille de route alors que se poursuit la construction du mur de
séparation, le Ministre des affaires étrangères français a déclaré
que les Nations Unies et les Européens s'étaient exprimés sur le
tracé de ce mur. Il a souhaité que l'on saisisse les opportunités du
moment et notamment l'engagement, qu'il a qualifié de courageux, de
M. Sharon de se retirer de Gaza en espérant que ce retrait soit un
succès dans les semaines et mois à venir. Parallèlement, il a
souligné qu'il fallait réussir la réorganisation de l'Autorité
palestinienne en précisant que cette question allait être au centre
d'une prochaine conférence à Londres, à laquelle il participerait. Il
faudra prêter attention aux élections à venir, afin de s'assurer de
la légitimité du pouvoir en place. En conclusion, il a souhaité que
l'on prenne les choses l'une après l'autre, en rappelant que la
Feuille du route du Quartet diplomatique restait le cadre de
référence pour parvenir à la mise en oeuvre de deux États vivant côte
à côte en toute sécurité au sein de frontières internationalement
reconnues.
25 janvier 2005
ONU - Conférence de presse du Ministre des affaires étrangères de la
France, M. Michel Barnier
ONU Organisation des Nations Unies
24 janvier 2005 - Au cours d'une conférence de presse donnée
aujourd'hui à la suite à son intervention à la session extraordinaire
de l'Assemblée générale des Nations Unies pour commémorer le 60ème
anniversaire de la libération des camps de concentration nazis, le
Ministre des affaires étrangères de la France, M. Michel Barnier, a
insisté sur le devoir de mémoire et de vigilance de la communauté
internationale. Précisant qu'il allait être aux côtés du Président
Jacques Chirac, jeudi 27 janvier, pour commémorer à Auschwitz le
60ème anniversaire de la libération de ce camp, il a souligné la
nécessité d'être intransigeant contre toutes les formes de racisme et
d'antisémitisme qui guettent toujours. Il a souhaité, dans le cadre
unique du droit international que sont les Nations Unies, que nous
gardions toujours les moyens d'agir. Il a indiqué qu'il saisirait
l'occasion de sa présence à New York pour continuer le dialogue qu'il
a entrepris depuis quelques mois avec toutes les organisations juives
américaines, qu'il rencontrera cet après-midi.
Répondant à une question sur la situation au Darfour, et sur la
possibilité d'imposer des sanctions et d'envoyer les responsables
d'atrocités devant la Cour pénale internationale, M. Barnier a
rappelé sa conviction que l'on ne règlerait pas ce drame sans le
Soudan ou contre le Soudan, mais avec lui. Nous attendons le rapport
du Secrétaire général qui qualifiera lui-même la nature des crimes et
exactions commis, a-t-il ajouté, et il faudra que ceux qui ont commis
ces crimes ou exactions soient punis. Il a dit qu'en tant que
Ministre des affaires étrangères de la France, pays ayant toujours
soutenu la Cour pénale internationale, il n'avait pas de difficultés
à dire que ceux qui commettent des crimes jugés au niveau
international comme des crimes contre les droits de l'homme et la
dignité des personnes, devront être jugés par cette Cour.
Répondant à une question sur la possibilité de demander une session
extraordinaire en mémoire du génocide arménien à l'instar de ce qui a
été fait aujourd'hui en direction de l'holocauste, M. Barnier a
rappelé que le Parlement français avait voté à l'unanimité une loi
reconnaissant le génocide arménien. Alors que nous avons entamé un
processus de possible adhésion de la Turquie à l'Union européenne,
a-t-il précisé, il est utile que ce grand pays fasse ce travail de
mémoire. À cet égard, il a rappelé que le projet européen auquel la
Turquie souhaitait adhérer était fondé sur l'idée même de la
réconciliation, la réconciliation avec les autres et la
réconciliation avec soi-même.
S'agissant de l'application de la résolution 1559 (2004) du Conseil
de sécurité demandant le retrait de l'armée syrienne du Liban
soulevée par un journaliste, il s'est déclaré soucieux de sa mise en
oeuvre et de son respect par tous ceux qu'elle concerne, pour que le
Liban retrouve progressivement sa pleine souveraineté. Nous en aurons
une première preuve au printemps, a-t-il ajouté, lors des prochaines
élections générales.
Répondant à une question sur cette commémoration alors que continuent
les discriminations dont sont victimes les Palestiniens, M. Barnier a
indiqué que tout le monde était d'accord pour que ce moment de
commémoration ne soit pas lié à d'autres situations. Il a dit son
espoir et celui des Européens pour que 2005 devienne l'année de la
paix, avec la création d'un État Palestinien et la garantie pour
Israël de vivre en sécurité, en estimant que cela passerait par la
relance de la Feuille de route et le renforcement de la légitimité de
l'Autorité palestinienne. Il a ajouté qu'il y avait un sentiment
d'urgence et une disponibilité assez unanime et assez rare en
souhaitant que le processus de paix au Moyen-Orient soit mis au coeur
du nouvel état d'esprit entre Européens et Américains.
S'agissant tout particulièrement de la situation en Iraq, il a
rappelé toute l'importance de la résolution 1546 qui fixe le chemin
d'une sortie politique de ce trou noir avec la tenue d'élections et
le retrait des troupes étrangères à la fin de 2005. Il a souhaité que
les élections du 30 janvier 2005 soient le plus crédible possible, en
rappelant que la France a dit au Président iraquien, en visite à
Paris la semaine dernière, qu'elle participera à la reconstruction
politique et économique de l'Iraq si le climat de sécurité soit
rétabli. Il a également précisé que même si la France avait proposé
de participer à la formation de forces de gendarmerie iraquiennes en
dehors de l'Iraq, elle ne souhaitait pas, ni aujourd'hui ni demain,
envoyer des troupes en Iraq.
Concernant la perception de certaines selon lesquelles les Nations
Unies seraient antijuives, anti-Israël, M. Barnier a répondu qu'il ne
comprenait pas cette critique. Il a noté que les Nations Unies
appliquent le droit et respectent les principes et qu'elles n'avaient
pas de positions anti-israéliennes. Il a estimé qu'il ne fallait pas
transiger avec l'existence d'Israël avec sa sécurité. Et en même
temps, il faut aboutir à la création d'un État palestinien, le plus
vite possible. C'est la condition de l'avenir des jeunes palestiniens
qui ont droit à un futur pacifique. C'est la condition de la
stabilité au Proche-Orient. Il est de notre responsabilité, a-t-il
insisté, de mettre fin à ce conflit dans l'intérêt de la paix au
Moyen-Orient. Répondant à une question sur la possibilité de comparer
la situation des Palestiniens en Israël et dans le Territoire occupé
et celle des Juifs durant la Deuxième Guerre mondiale, M. Barnier a
souligné le caractère unique de l'holocauste en appelant à faire
attention aux mots que l'on utilisait.
Répondant à une question sur la possibilité de mettre en oeuvre la
Feuille de route alors que se poursuit la construction du mur de
séparation, le Ministre des affaires étrangères français a déclaré
que les Nations Unies et les Européens s'étaient exprimés sur le
tracé de ce mur. Il a souhaité que l'on saisisse les opportunités du
moment et notamment l'engagement, qu'il a qualifié de courageux, de
M. Sharon de se retirer de Gaza en espérant que ce retrait soit un
succès dans les semaines et mois à venir. Parallèlement, il a
souligné qu'il fallait réussir la réorganisation de l'Autorité
palestinienne en précisant que cette question allait être au centre
d'une prochaine conférence à Londres, à laquelle il participerait. Il
faudra prêter attention aux élections à venir, afin de s'assurer de
la légitimité du pouvoir en place. En conclusion, il a souhaité que
l'on prenne les choses l'une après l'autre, en rappelant que la
Feuille du route du Quartet diplomatique restait le cadre de
référence pour parvenir à la mise en oeuvre de deux États vivant côte
à côte en toute sécurité au sein de frontières internationalement
reconnues.