Libération, France
mercredi 06 juillet 2005
Le "Quid" condamné pour sa présentation du génocide arménien
PARIS - Le tribunal de Paris a condamné les éditions Robert Laffont
pour une présentation jugée erronée dans le "Quid", entre 2002 et
2004, du génocide des Arméniens de Turquie en 1915.
L'éditeur devra verser un euro symbolique de dommages et intérêts à
quatre associations arméniennes et devra en outre publier dans trois
quotidiens, trois hebdomadaires et sur son site internet un
communiqué déclarant que la présentation de l'événement historique a
été jugée "fautive".
La modification de l'édition 2005, déjà réformée, de même que
l'insertion d'un texte demandé par le Comité de défense de la cause
arménienne (CDCA) et le Comité de défense des organisations
arméniennes en France, ont en revanche été refusées.
Le tribunal estime que le "Quid" a eu le tort, dans les articles
"Turquie" et "Arménie", de présenter comme des informations
éventuelles des bilans sous-évalués du génocide établis par des
historiens négationnistes.
Il reproche aussi à l'ouvrage de juxtaposer les positions turque et
arménienne sur l'événement en privilégiant la première et de recourir
à des termes négationnistes tels que "voyage" au lieu de
"déportation".
Enfin, le "Quid" est sanctionné pour avoir donné du crédit à la thèse
selon laquelle les Arméniens auraient été massacrés en raison de leur
collaboration avec la Russie pendant la Première Guerre mondiale.
"Cette faute cause incontestablement aux proches et aux héritiers de
cette communauté (arménienne) un trouble et une douleur morale
d'autant plus vifs que le souvenir et l'attention historique venaient
de triompher de décennies de silence", dit le tribunal dans ses
attendus.
Le génocide des Arméniens par les Turcs, reconnu par l'Onu, le
Parlement européen, le Conseil de l'Europe et le Parlement français,
a fait jusqu'à un million et demi de morts en 1915.
La Turquie nie l'existence d'un génocide mais admet qu'il y a eu des
massacres. Elle conteste également le nombre de victimes.
"C'est une grande victoire pour la mémoire de nos grands-parents.
Avec ce jugement, la France vient d'envoyer un message clair à la
Turquie pour qu'elle cesse sa propagande négationniste, dont le Quid
se faisait le relais", a estimé après le jugement Harout
Mardirossian, président du Comité de défense de la cause arménienne.
mercredi 06 juillet 2005
Le "Quid" condamné pour sa présentation du génocide arménien
PARIS - Le tribunal de Paris a condamné les éditions Robert Laffont
pour une présentation jugée erronée dans le "Quid", entre 2002 et
2004, du génocide des Arméniens de Turquie en 1915.
L'éditeur devra verser un euro symbolique de dommages et intérêts à
quatre associations arméniennes et devra en outre publier dans trois
quotidiens, trois hebdomadaires et sur son site internet un
communiqué déclarant que la présentation de l'événement historique a
été jugée "fautive".
La modification de l'édition 2005, déjà réformée, de même que
l'insertion d'un texte demandé par le Comité de défense de la cause
arménienne (CDCA) et le Comité de défense des organisations
arméniennes en France, ont en revanche été refusées.
Le tribunal estime que le "Quid" a eu le tort, dans les articles
"Turquie" et "Arménie", de présenter comme des informations
éventuelles des bilans sous-évalués du génocide établis par des
historiens négationnistes.
Il reproche aussi à l'ouvrage de juxtaposer les positions turque et
arménienne sur l'événement en privilégiant la première et de recourir
à des termes négationnistes tels que "voyage" au lieu de
"déportation".
Enfin, le "Quid" est sanctionné pour avoir donné du crédit à la thèse
selon laquelle les Arméniens auraient été massacrés en raison de leur
collaboration avec la Russie pendant la Première Guerre mondiale.
"Cette faute cause incontestablement aux proches et aux héritiers de
cette communauté (arménienne) un trouble et une douleur morale
d'autant plus vifs que le souvenir et l'attention historique venaient
de triompher de décennies de silence", dit le tribunal dans ses
attendus.
Le génocide des Arméniens par les Turcs, reconnu par l'Onu, le
Parlement européen, le Conseil de l'Europe et le Parlement français,
a fait jusqu'à un million et demi de morts en 1915.
La Turquie nie l'existence d'un génocide mais admet qu'il y a eu des
massacres. Elle conteste également le nombre de victimes.
"C'est une grande victoire pour la mémoire de nos grands-parents.
Avec ce jugement, la France vient d'envoyer un message clair à la
Turquie pour qu'elle cesse sa propagande négationniste, dont le Quid
se faisait le relais", a estimé après le jugement Harout
Mardirossian, président du Comité de défense de la cause arménienne.