Agence France Presse
6 juillet 2005 mercredi 4:51 PM GMT
Le Quid condamné pour une présentation contestable du génocide
arménien (PAPIER GENERAL,ACTUALISATION)
PARIS 6 juil 2005
Le Quid, célèbre ouvrage encyclopédique, a été condamné mercredi par
le tribunal de grande instance (TGI) de Paris à payer un euro de
dommages-intérêts à plusieurs associations en raison d'une
présentation jugée contestable du génocide arménien.
Le Comité de défense de la Cause arménienne (CDCA), auquel s'étaient
jointes plusieurs associations, dont J'accuse et Mémoire 2000,
remettaient en cause la présentation faite par le Quid 2003 du
massacre des Arméniens par la Turquie, estimant qu'elle aboutissait à
nier le caractère génocidaire de cet événement historique.
Le CDCA reprochait notamment aux auteurs de l'ouvrage d'avoir écrit
pour l'année 1915: "Transfert d'Arméniens vers les province
méridionales de l'Empire ottoman (...) nombreux décès (épidémie,
maladie) pendant le voyage".
Me Bernard Jouanneau, avocat du CDCA, avait estimé lors du procès le
25 mai que le Quid avait ainsi "gommé les massacres et donc forcément
l'aspect génocidaire".
Dans son jugement, la 17e chambre du TGI, présidée par Joël Boyer, a
estimé que la présentation faite par le Quid était fautive "au regard
des exigences attendues d'un ouvrage à vocation pédagogique qui se
prévaut d'un souci d'exactitude et de neutralité".
Le tribunal relève plusieurs éléments pour étayer sa décision.
Tout d'abord, le Quid a eu recourt "à un vocabulaire approximatif,
banalisant et relativisant la réalité et la portée historique du fait
commenté".
Par ailleurs, les auteurs du livre se réfèrent à une "estimation
grossièrement sous-estimée du nombre de victimes" faite par un
historien américain, "tenu pour négationniste".
Enfin, le Quid a juxtaposé, "de manière particulièrement
déséquilibrée, la position turque sur le sujet, fort précise et
développée, et la position arménienne, sommairement exposée".
Selon le tribunal, le Quid a ainsi causé "aux proches et aux
héritiers de cette communauté, ainsi qu'aux groupements qui ont pour
objet de maintenir la mémoire de ces événements, un trouble et une
douleur morale d'autant plus vifs que le souvenir et l'attention
historique venaient à peine de triompher de décennies de silence".
En conséquence, la société Robert Laffont et la société Quid sont
condamnées à payer solidairement à chacune des associations un euro
de dommages-intérêts.
Elles devront également publier un communiqué faisant état de ce
jugement dans trois quotidiens et trois hebdomadaires du choix des
associations, ainsi que sur le site internet www.quid.fr "en sorte
qu'il soit accessible à tout lecteur consultant les éditions 2002,
2003 et 2004 du Quid ou, pour le moins, les entrées +Turquie+ et
+Arménie+ de ces éditions électroniques", a décidé le tribunal.
Dans un communiqué, le CDCA s'est félicité d'une décision qui marque
une "grande victoire pour la mémoire de nos grand-parents". "Avec ce
jugement, la France vient d'envoyer un message clair à la Turquie
pour qu'elle cesse sa propagande négationniste, dont le QUID se
faisait le relais", a-t-il ajouté.
Les éditions Robert Laffont et le Quid ont décidé de faire appel de
cette décision qu'ils considèrent "inquiétante" pour la liberté
d'expression et la liberté d'édition.
6 juillet 2005 mercredi 4:51 PM GMT
Le Quid condamné pour une présentation contestable du génocide
arménien (PAPIER GENERAL,ACTUALISATION)
PARIS 6 juil 2005
Le Quid, célèbre ouvrage encyclopédique, a été condamné mercredi par
le tribunal de grande instance (TGI) de Paris à payer un euro de
dommages-intérêts à plusieurs associations en raison d'une
présentation jugée contestable du génocide arménien.
Le Comité de défense de la Cause arménienne (CDCA), auquel s'étaient
jointes plusieurs associations, dont J'accuse et Mémoire 2000,
remettaient en cause la présentation faite par le Quid 2003 du
massacre des Arméniens par la Turquie, estimant qu'elle aboutissait à
nier le caractère génocidaire de cet événement historique.
Le CDCA reprochait notamment aux auteurs de l'ouvrage d'avoir écrit
pour l'année 1915: "Transfert d'Arméniens vers les province
méridionales de l'Empire ottoman (...) nombreux décès (épidémie,
maladie) pendant le voyage".
Me Bernard Jouanneau, avocat du CDCA, avait estimé lors du procès le
25 mai que le Quid avait ainsi "gommé les massacres et donc forcément
l'aspect génocidaire".
Dans son jugement, la 17e chambre du TGI, présidée par Joël Boyer, a
estimé que la présentation faite par le Quid était fautive "au regard
des exigences attendues d'un ouvrage à vocation pédagogique qui se
prévaut d'un souci d'exactitude et de neutralité".
Le tribunal relève plusieurs éléments pour étayer sa décision.
Tout d'abord, le Quid a eu recourt "à un vocabulaire approximatif,
banalisant et relativisant la réalité et la portée historique du fait
commenté".
Par ailleurs, les auteurs du livre se réfèrent à une "estimation
grossièrement sous-estimée du nombre de victimes" faite par un
historien américain, "tenu pour négationniste".
Enfin, le Quid a juxtaposé, "de manière particulièrement
déséquilibrée, la position turque sur le sujet, fort précise et
développée, et la position arménienne, sommairement exposée".
Selon le tribunal, le Quid a ainsi causé "aux proches et aux
héritiers de cette communauté, ainsi qu'aux groupements qui ont pour
objet de maintenir la mémoire de ces événements, un trouble et une
douleur morale d'autant plus vifs que le souvenir et l'attention
historique venaient à peine de triompher de décennies de silence".
En conséquence, la société Robert Laffont et la société Quid sont
condamnées à payer solidairement à chacune des associations un euro
de dommages-intérêts.
Elles devront également publier un communiqué faisant état de ce
jugement dans trois quotidiens et trois hebdomadaires du choix des
associations, ainsi que sur le site internet www.quid.fr "en sorte
qu'il soit accessible à tout lecteur consultant les éditions 2002,
2003 et 2004 du Quid ou, pour le moins, les entrées +Turquie+ et
+Arménie+ de ces éditions électroniques", a décidé le tribunal.
Dans un communiqué, le CDCA s'est félicité d'une décision qui marque
une "grande victoire pour la mémoire de nos grand-parents". "Avec ce
jugement, la France vient d'envoyer un message clair à la Turquie
pour qu'elle cesse sa propagande négationniste, dont le QUID se
faisait le relais", a-t-il ajouté.
Les éditions Robert Laffont et le Quid ont décidé de faire appel de
cette décision qu'ils considèrent "inquiétante" pour la liberté
d'expression et la liberté d'édition.