Schweizerische Depeschenagentur AG (SDA)
27 juillet 2005
Développement Négation du génocide arménien
La Turquie a convoqué l'ambassadeur de Suisse à Ankara
Ankara/Berne (ats) Le ministère turc des affaires étrangères a
convoqué mercredi l'ambassadeur de Suisse à Ankara. Il a vivement
protesté contre les enquêtes ouvertes par la justice suisse contre un
politicien et un historien turcs pour négation du génocide arménien
de 1915.
Le secrétaire d'Etat Nabi Sensoy a "vivement" fait part à
l'ambassadeur suisse Walter Gyger de "la mauvaise humeur des
autorités et de l'opinion publique turques", a indiqué à l'ats le
ministère turc des affaires étrangères.
Selon Ankara, les enquêtes du Ministère public de Winterthour contre
l'historien Yusuf Halacoglu et le responsable du Parti des
travailleurs turcs Dogu Perincek vont à l'encontre du droit
international, a expliqué M. Sensoy à l'ambassadeur suisse.
Suspendre les enquêtes
Aucun tribunal international ne s'étant prononcé sur la question
arménienne, la justice suisse n'est pas habilitée à le faire. Les
autorités turques demandent à la Suisse de suspendre immédiatement
ces enquêtes.
Ankara considérerait toute autre action comme une entrave à la
liberté d'expression. Traiter ainsi des citoyens turcs entraînerait
"inéluctablement de graves dommages aux relations entre les deux
pays".
Le ministre turc des affaires étrangères Abdullah Gül avait déjà
fustigé l'audition samedi durant plus de deux heures de Dogu Perincek
par le juge d'instruction de Winterthur. Il l'avait qualifiée
d'"inacceptable" et d'"absolument contraire au principe de la liberté
d'opinion".
Rencontre jeudi à Berne
Selon le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE),
l'ambassadeur suisse n'a pas été convoqué. M. Gyger a au contraire
demandé l'entretien avec M. Sensoy pour que les deux parties exposent
leurs positions, a dit à l'ats Carine Carey, porte-parole du DFAE.
L'ambassadeur turc en Suisse a pour sa part souhaité rencontrer les
autorités helvétiques, a poursuivi la porte-parole. Il s'entretiendra
jeudi à Berne avec Jean-Jacques de Dardel, chef de la division
politique I du DFAE.
"Soi-disant génocide"
Le Ministère public de Winterthour a ouvert une enquête ce week-end
contre le chef du Parti des travailleurs turcs, une formation
nationaliste de gauche, pour des propos négationnistes tenus vendredi
devant la presse à Glattburg (ZH).
M. Perincek était arrivé en Suisse vendredi pour fêter l'anniversaire
du Traité de Lausanne, à l'origine de la création de l'Etat turc en
1923. A cette occasion, il a réitéré ses déclarations, parlant de
"soi-disant génocide arménien". Le politicien fait déjà l'objet d'une
enquête de la justice vaudoise pour violation de la norme pénale
contre le racisme.
L'historien Yusuf Halacoglu est également sous le coup d'une enquête
du Ministère public de Winterthour pour violation de la norme
anti-raciste. Il se serait rendu coupable de négation du génocide
arménien lors d'un discours tenu en mai 2004.
NOTE: texte nouveau dès le 3e paragraphe. Encadré suit.
27 juillet 2005
Développement Négation du génocide arménien
La Turquie a convoqué l'ambassadeur de Suisse à Ankara
Ankara/Berne (ats) Le ministère turc des affaires étrangères a
convoqué mercredi l'ambassadeur de Suisse à Ankara. Il a vivement
protesté contre les enquêtes ouvertes par la justice suisse contre un
politicien et un historien turcs pour négation du génocide arménien
de 1915.
Le secrétaire d'Etat Nabi Sensoy a "vivement" fait part à
l'ambassadeur suisse Walter Gyger de "la mauvaise humeur des
autorités et de l'opinion publique turques", a indiqué à l'ats le
ministère turc des affaires étrangères.
Selon Ankara, les enquêtes du Ministère public de Winterthour contre
l'historien Yusuf Halacoglu et le responsable du Parti des
travailleurs turcs Dogu Perincek vont à l'encontre du droit
international, a expliqué M. Sensoy à l'ambassadeur suisse.
Suspendre les enquêtes
Aucun tribunal international ne s'étant prononcé sur la question
arménienne, la justice suisse n'est pas habilitée à le faire. Les
autorités turques demandent à la Suisse de suspendre immédiatement
ces enquêtes.
Ankara considérerait toute autre action comme une entrave à la
liberté d'expression. Traiter ainsi des citoyens turcs entraînerait
"inéluctablement de graves dommages aux relations entre les deux
pays".
Le ministre turc des affaires étrangères Abdullah Gül avait déjà
fustigé l'audition samedi durant plus de deux heures de Dogu Perincek
par le juge d'instruction de Winterthur. Il l'avait qualifiée
d'"inacceptable" et d'"absolument contraire au principe de la liberté
d'opinion".
Rencontre jeudi à Berne
Selon le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE),
l'ambassadeur suisse n'a pas été convoqué. M. Gyger a au contraire
demandé l'entretien avec M. Sensoy pour que les deux parties exposent
leurs positions, a dit à l'ats Carine Carey, porte-parole du DFAE.
L'ambassadeur turc en Suisse a pour sa part souhaité rencontrer les
autorités helvétiques, a poursuivi la porte-parole. Il s'entretiendra
jeudi à Berne avec Jean-Jacques de Dardel, chef de la division
politique I du DFAE.
"Soi-disant génocide"
Le Ministère public de Winterthour a ouvert une enquête ce week-end
contre le chef du Parti des travailleurs turcs, une formation
nationaliste de gauche, pour des propos négationnistes tenus vendredi
devant la presse à Glattburg (ZH).
M. Perincek était arrivé en Suisse vendredi pour fêter l'anniversaire
du Traité de Lausanne, à l'origine de la création de l'Etat turc en
1923. A cette occasion, il a réitéré ses déclarations, parlant de
"soi-disant génocide arménien". Le politicien fait déjà l'objet d'une
enquête de la justice vaudoise pour violation de la norme pénale
contre le racisme.
L'historien Yusuf Halacoglu est également sous le coup d'une enquête
du Ministère public de Winterthour pour violation de la norme
anti-raciste. Il se serait rendu coupable de négation du génocide
arménien lors d'un discours tenu en mai 2004.
NOTE: texte nouveau dès le 3e paragraphe. Encadré suit.