Schweizerische Depeschenagentur AG (SDA)
SDA - Service de base francais
14 juin 2005
Developpement Visite de deputes turcs en Suisse Tentative
d'apaisement sur fond de question armenienne
Berne (ats) La Suisse et la Turquie jouent la carte de l'apaisement
après les remous provoques par la question armenienne. Le voyage
prevu par Joseph Deiss en Turquie aura bien lieu debut septembre, a
assure le chef d'une delegation du parlement turc.
"La resolution de la question armenienne n'est pas une condition
fixee par la Suisse" a de bonnes relations avec la Turquie, s'est
felicite le chef de la delegation de la commission de politique
exterieure du parlement turc Mehmet Dulger mardi soir devant la
presse a Berne.
"Oui, nous avons une sensibilite particulière sur la question
armenienne", a-t-il toutefois reconnu, ajoutant qu'"il n'est pas
facile d'entendre nos grands-pères se faire traiter de criminels".
Les massacres commis entre 1915 et 1917 par le pouvoir ottoman contre
les Armeniens sont au coeur d'une controverse entre Ankara et
l'Occident. D'après Ankara, il s'agissait d'une repression dans un
contexte de guerre civile. Selon les Armeniens, 1,5 million des leurs
ont ete tues au cours des massacres, que plusieurs pays ont
officiellement reconnus comme "genocide".
En Suisse, le Conseil National a reconnu en 2003 le genocide
armenien, suscitant les vives protestations d'Ankara. Au niveau
cantonal, le genocide a ete reconnu par les autorites genevoises
(Conseil d'Etat et parlement) et par le Grand Conseil vaudois.
Vers une "commission Bergier" turque ?
Mardi, les elus turcs ont notamment rencontre les conseillers
federaux Micheline Calmy-Rey et Joseph Deiss, ainsi que les
presidents des Chambres federales Therèse Meyer et Bruno Frick. Les
deux parties "sont convenus de la necessite d'un travail d'analyse
historique des evenements tragiques de l'epoque", selon communique
des services du parlement suisse.
Les parlementaires turcs ont notamment ete sensibles a l'experience
vecue par la Suisse quant a son passe durant la IIe guerre mondiale
et a la "solution apportee" par la creation de la commission
independantes d'experts, ont-ils fait savoir.
La delegation turque a egalement recu des explications "qui l'ont
satisfaite", indique le parlement, après l'ouverture par la justice
suisse d'une enquete pour violation de la norme anti-raciste visant
l'historien turc Yusuf Halacoglu. Ce dernier se serait rendu coupable
de negation du genocide armenien lors d'un discours tenu en mai 2004
a Winterthour.
Les representants turcs ont pris note de ce qu'il s'agit d'une
procedure dictee par la Constitution mais qui n'entrave en rien les
mouvements de l'historien. Les questions relatives au sujet n'ont
toutefois pas manque de susciter une certaine nervosite lors de la
conference de presse.
La delegation, forte de cinq membres, a entame sa visite lundi et
sejourne en Suisse jusqu'a vendredi. Elle doit rencontrer notamment
notamment des representants de l'Organisation mondiale du commerce
(OMC), du Haut Commissariat pour les refugies (HCR) et du monde
economique, a Genève et a Zurich.
Elle repond a la visite d'une delegation de la Commission de
politique exterieure du Conseil des Etats qui s'etait rendue en
Turquie en septembre dernier.
Tensions multiples
La question armenienne a contribue a tendre les rapports entre Berne
et Ankara. Après la reconnaissance du genocide armenien par le
Conseil national, une visite de Mme Calmy-Rey prevue en septembre
2003 a ete annulee par la Turquie. Il a fallu attendre mars 2005 pour
que ce deplacement puisse avoir lieu.
Le ministre turc du commerce exterieur Kursad Tuzmen a ensuite annule
une visite qu'il devait effectuer fin juin en Suisse. Selon la presse
de son pays, le ministre a voulu manifester sa mauvaise humeur contre
l'enquete ouverte a l'egard de Yusuf Halacoglu.
--Boundary_(ID_IoGpNipFjMuOfAOS+9hxUA)--
SDA - Service de base francais
14 juin 2005
Developpement Visite de deputes turcs en Suisse Tentative
d'apaisement sur fond de question armenienne
Berne (ats) La Suisse et la Turquie jouent la carte de l'apaisement
après les remous provoques par la question armenienne. Le voyage
prevu par Joseph Deiss en Turquie aura bien lieu debut septembre, a
assure le chef d'une delegation du parlement turc.
"La resolution de la question armenienne n'est pas une condition
fixee par la Suisse" a de bonnes relations avec la Turquie, s'est
felicite le chef de la delegation de la commission de politique
exterieure du parlement turc Mehmet Dulger mardi soir devant la
presse a Berne.
"Oui, nous avons une sensibilite particulière sur la question
armenienne", a-t-il toutefois reconnu, ajoutant qu'"il n'est pas
facile d'entendre nos grands-pères se faire traiter de criminels".
Les massacres commis entre 1915 et 1917 par le pouvoir ottoman contre
les Armeniens sont au coeur d'une controverse entre Ankara et
l'Occident. D'après Ankara, il s'agissait d'une repression dans un
contexte de guerre civile. Selon les Armeniens, 1,5 million des leurs
ont ete tues au cours des massacres, que plusieurs pays ont
officiellement reconnus comme "genocide".
En Suisse, le Conseil National a reconnu en 2003 le genocide
armenien, suscitant les vives protestations d'Ankara. Au niveau
cantonal, le genocide a ete reconnu par les autorites genevoises
(Conseil d'Etat et parlement) et par le Grand Conseil vaudois.
Vers une "commission Bergier" turque ?
Mardi, les elus turcs ont notamment rencontre les conseillers
federaux Micheline Calmy-Rey et Joseph Deiss, ainsi que les
presidents des Chambres federales Therèse Meyer et Bruno Frick. Les
deux parties "sont convenus de la necessite d'un travail d'analyse
historique des evenements tragiques de l'epoque", selon communique
des services du parlement suisse.
Les parlementaires turcs ont notamment ete sensibles a l'experience
vecue par la Suisse quant a son passe durant la IIe guerre mondiale
et a la "solution apportee" par la creation de la commission
independantes d'experts, ont-ils fait savoir.
La delegation turque a egalement recu des explications "qui l'ont
satisfaite", indique le parlement, après l'ouverture par la justice
suisse d'une enquete pour violation de la norme anti-raciste visant
l'historien turc Yusuf Halacoglu. Ce dernier se serait rendu coupable
de negation du genocide armenien lors d'un discours tenu en mai 2004
a Winterthour.
Les representants turcs ont pris note de ce qu'il s'agit d'une
procedure dictee par la Constitution mais qui n'entrave en rien les
mouvements de l'historien. Les questions relatives au sujet n'ont
toutefois pas manque de susciter une certaine nervosite lors de la
conference de presse.
La delegation, forte de cinq membres, a entame sa visite lundi et
sejourne en Suisse jusqu'a vendredi. Elle doit rencontrer notamment
notamment des representants de l'Organisation mondiale du commerce
(OMC), du Haut Commissariat pour les refugies (HCR) et du monde
economique, a Genève et a Zurich.
Elle repond a la visite d'une delegation de la Commission de
politique exterieure du Conseil des Etats qui s'etait rendue en
Turquie en septembre dernier.
Tensions multiples
La question armenienne a contribue a tendre les rapports entre Berne
et Ankara. Après la reconnaissance du genocide armenien par le
Conseil national, une visite de Mme Calmy-Rey prevue en septembre
2003 a ete annulee par la Turquie. Il a fallu attendre mars 2005 pour
que ce deplacement puisse avoir lieu.
Le ministre turc du commerce exterieur Kursad Tuzmen a ensuite annule
une visite qu'il devait effectuer fin juin en Suisse. Selon la presse
de son pays, le ministre a voulu manifester sa mauvaise humeur contre
l'enquete ouverte a l'egard de Yusuf Halacoglu.
--Boundary_(ID_IoGpNipFjMuOfAOS+9hxUA)--