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Karabakh: Elections dimanche mais situation bloquee pour l'enclavear

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    Edicom, suisse
    17 Juin 2005

    Karabakh: Elections dimanche mais situation bloquee pour l'enclave
    armenienne en Azerbaïdjan

    par Mike Eckel

    MARDAKERT, Azerbaïdjan (AP) - Le Haut-Karabakh, cette enclave
    armenienne en Azerbaïdjan qui a proclame son independance, vote
    dimanche. Mais, après dix ans d'un cessez-le-feu qui a mis fin a la
    guerre ouverte, les perspectives de règlement du conflit semblent
    plus eloignees que jamais, tant les positions des deux parties sont
    inconciliables.

    L'Azerbaïdjan estime que l'enclave, qui lui avait ete offerte par
    Staline lors du trace des frontières internes a l'URSS, lui appartient
    pour toujours et que seule une autonomie interne peut etre envisagee.

    Les Armeniens, quant a eux, qu'ils soient du Karabakh ou
    d'Armenie, jugent totalement impossible tout retour dans le giron de
    l'Azerbaïdjan. Les Azeris, peuple turcophone musulman, sont consideres
    a Erevan comme les ennemis hereditaires des Armeniens, peuple chretien,
    qui les assimilent aux Turcs auteurs du genocide de 1915.

    L'independance du Haut-Karabakh n'a ete reconnue par personne en
    dehors de l'Armenie. Il s'agit d'une independance très formelle, si
    l'on songe au fait que l'actuel president armenien, Robert Kotcharian,
    avait preside avant son election aux destinees de l'enclave.

    Des negociations ont lieu sous les auspices du "groupe de Minsk",
    qui reunit l'Armenie, l'Azerbaïdjan, la Russie, les Etats-Unis et
    la France sous les auspices de l'OSCE (Organisation pour la securite
    et la cooperation en Europe). Alors que ce groupe, qui ne laisse pas
    filtrer grand-chose de ses travaux, se reunissait a nouveau vendredi,
    une proposition de règlement datant de 2001 semble avoir fait long feu.

    Selon la presse armenienne et azerbaïdjanaise, l'OSCE a propose
    l'etablissement d'un condominium sur l'enclave, ce qui a enrage
    les nationalistes des deux bords. Du coup, Bakou et Erevan ont paru
    prendre leurs distances d'avec le processus de paix. "Il ne peut etre
    question de parler de compromis mutuel. C'etait une thèse erronee",
    lancait en mars le president azerbaïdjanais Ilham Aliev, semblant
    enterrer l'idee de condominium.

    Ce a quoi le president du Karabakh, Arkadi Ghoukassian, a repondu:
    "Ils ne veulent prendre aucun risque. Ils ne veulent pas prendre
    leurs responsabilites. Ils veulent juste convaincre la communaute
    internationale que l'Armenie est l'agresseur".

    Cet abcès de fixation est un frein au developpement du Caucase dans sa
    totalite. C'est ainsi que le nouvel oleoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan (BTC)
    reliant la Caspienne a la Mediterranee et dont la première section
    a ete inauguree en mai, a dû contourner le Haut-Karabakh et l'Armenie.

    La Banque mondiale estime qu'en cas de règlement du conflit, le
    produit interieur brut armenien pourrait faire un bond de 30%, celui
    de l'Azerbaïdjan de cinq pour cent. L'Armenie est en effet elle-meme
    enclavee: sa frontière avec l'Azerbaïdjan est bien sûr fermee, mais
    aussi celle avec la Turquie.

    A Mardakert, ville du Haut-Karabakh situee sur la ligne de front,
    les escarmouches sont presque quotidiennes malgre le cessez-le-feu
    vieux de dix ans qui a mis un terme a la guerre ouverte. Celle-ci,
    qui aurait fait 50.000 morts entre 1991 et 1995 et des dizaines de
    milliers de refugies, a non seulement permis a l'enclave de proclamer
    son independance mais aussi d'occuper le corridor alors peuple d'Azeris
    qui la separait de l'Armenie. Les deux parties s'accusent regulièrement
    de mener des incursions et des soldats y laissent encore leur vie.

    David Chahnazarian, ancien ministre de la securite nationale et qui
    aujourd'hui siège dans l'opposition au Parlement d'Erevan, estime
    que les dirigeants des deux pays instrumentalisent le conflit pour
    se maintenir au pouvoir: "Ce qui est mauvais pour l'Azerbaïdjan est
    bon pour l'Armenie; ce qui est mauvais pour l'Armenie est bon pour
    l'Azerbaïdjan: c'est tout ce qu'ils comprennent. Nos societes sont
    plus proches d'une resolution pacifique que nos regimes eux-memes."

    AP

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