Agence France Presse
19 juin 2005 dimanche 7:17 AM GMT
Michel Tancrez, un Francais qui a fait du Karabakh sa vocation
(PORTRAIT)
Par Mariam HAROUTIOUNIAN
STEPANAKERT (Azerbaïdjan) 19 juin 2005
Michel Tancrez, un Francais de 61 ans, represente depuis 2001 le
Fonds Armenie au Nagorny Karabakh, une petite republique
autoproclamee du Caucase, où il a choisi de s'etablir avec sa
famille.
Surnomme "le Francais", il est bien connu et respecte des habitants
qui voient en lui un homme hors du commun qui a quitte une existence
prospère en France pour s'installer dans un pays detruit par la
guerre et qui ne connaît toujours pas vraiment la paix.
"J'aime vivre et travailler au Nagorny Karabakh où il y a 11 ans j'ai
rencontre celle qui devait devenir mon epouse, Mariam", dit-il.
C'etait en 1994, Michel Tancrez etait venu acheminer pour la deuxième
fois de l'aide humanitaire au Karabakh: des medicaments et des
vetements offerts par la diaspora armenienne de France.
"La guerre entre l'Azerbaïdjan et le Karabakh durait encore. J'ai vu
des avions bombarder Stepanakert, j'ai vu tout s'effondrer autour de
moi. J'ai vu des gens qui fuyaient les bombardements se refugier dans
la cave de leur maison et y vivre des semaines avec des enfants en
bas âge, sans electricite, sans eau", se souvient-il.
Il a rencontre Mariam Chagamian qui, comme lui, arrivait de France
pour essayer d'aider d'une facon ou d'une autre les habitants du
Karabakh.
"Mariam descend d'une famille qui a echappe par miracle au genocide
des Armeniens en Turquie et qui a trouve refuge en France. Elle etait
professeur de francais et envisageait de faire la meme chose au
Karabakh. Mais apprendre le francais n'etait pas la preoccupation de
l'epoque", dit-il.
Ils se sont maries en France un an plus tard, après qu'il se fut
remis d'une grave blessure a la jambe. Une petite fille est nee.
"Nous avons pris ensemble la decision de nous installer au Karabakh.
Si nous n'avions pas ete convaincus que la guerre ne recommencerait
pas, nous ne l'aurions sans doute pas fait", explique Michel Tancrez.
Au debut la famille etait contre et leurs amis ne comprenaient pas.
"A present, mes nombreux amis commencent a s'interesser aux
programmes d'investissement au Karabakh et beaucoup d'entre eux
comptent venir nous rendre visite, cela ne leur fait plus peur",
dit-il.
Le Fonds Armenie, alimente par la diaspora, construit au Karabakh des
ecoles, des hôpitaux, des routes, des systèmes de distribution d'eau,
apporte une aide aux jardins d'enfants et aux orphelins et aide les
ecoles de musique a se procurer des instruments.
"Il y a encore beaucoup a faire et je veux faire plus de choses pour
le Karabakh", declare "le Francais".
Il n'est pas facile du tout de vivre au Karabakh où l'on manque
parfois des produits les plus elementaires mais il dit ne jamais
avoir doute du bien-fonde de sa decision.
En tant que citoyen francais, il ne peut voter pour le Parlement mais
il a decide de faire partie des observateurs au scrutin de dimanche,
car il considère que de la facon dont se deroulera le vote depend
l'avenir de ce petit pays où il compte vivre longtemps avec sa femme
et sa fille, aujourd'hui âgee de 9 ans.
--Boundary_(ID_c2wowEA94o+sb7MT9HVa4Q)--
19 juin 2005 dimanche 7:17 AM GMT
Michel Tancrez, un Francais qui a fait du Karabakh sa vocation
(PORTRAIT)
Par Mariam HAROUTIOUNIAN
STEPANAKERT (Azerbaïdjan) 19 juin 2005
Michel Tancrez, un Francais de 61 ans, represente depuis 2001 le
Fonds Armenie au Nagorny Karabakh, une petite republique
autoproclamee du Caucase, où il a choisi de s'etablir avec sa
famille.
Surnomme "le Francais", il est bien connu et respecte des habitants
qui voient en lui un homme hors du commun qui a quitte une existence
prospère en France pour s'installer dans un pays detruit par la
guerre et qui ne connaît toujours pas vraiment la paix.
"J'aime vivre et travailler au Nagorny Karabakh où il y a 11 ans j'ai
rencontre celle qui devait devenir mon epouse, Mariam", dit-il.
C'etait en 1994, Michel Tancrez etait venu acheminer pour la deuxième
fois de l'aide humanitaire au Karabakh: des medicaments et des
vetements offerts par la diaspora armenienne de France.
"La guerre entre l'Azerbaïdjan et le Karabakh durait encore. J'ai vu
des avions bombarder Stepanakert, j'ai vu tout s'effondrer autour de
moi. J'ai vu des gens qui fuyaient les bombardements se refugier dans
la cave de leur maison et y vivre des semaines avec des enfants en
bas âge, sans electricite, sans eau", se souvient-il.
Il a rencontre Mariam Chagamian qui, comme lui, arrivait de France
pour essayer d'aider d'une facon ou d'une autre les habitants du
Karabakh.
"Mariam descend d'une famille qui a echappe par miracle au genocide
des Armeniens en Turquie et qui a trouve refuge en France. Elle etait
professeur de francais et envisageait de faire la meme chose au
Karabakh. Mais apprendre le francais n'etait pas la preoccupation de
l'epoque", dit-il.
Ils se sont maries en France un an plus tard, après qu'il se fut
remis d'une grave blessure a la jambe. Une petite fille est nee.
"Nous avons pris ensemble la decision de nous installer au Karabakh.
Si nous n'avions pas ete convaincus que la guerre ne recommencerait
pas, nous ne l'aurions sans doute pas fait", explique Michel Tancrez.
Au debut la famille etait contre et leurs amis ne comprenaient pas.
"A present, mes nombreux amis commencent a s'interesser aux
programmes d'investissement au Karabakh et beaucoup d'entre eux
comptent venir nous rendre visite, cela ne leur fait plus peur",
dit-il.
Le Fonds Armenie, alimente par la diaspora, construit au Karabakh des
ecoles, des hôpitaux, des routes, des systèmes de distribution d'eau,
apporte une aide aux jardins d'enfants et aux orphelins et aide les
ecoles de musique a se procurer des instruments.
"Il y a encore beaucoup a faire et je veux faire plus de choses pour
le Karabakh", declare "le Francais".
Il n'est pas facile du tout de vivre au Karabakh où l'on manque
parfois des produits les plus elementaires mais il dit ne jamais
avoir doute du bien-fonde de sa decision.
En tant que citoyen francais, il ne peut voter pour le Parlement mais
il a decide de faire partie des observateurs au scrutin de dimanche,
car il considère que de la facon dont se deroulera le vote depend
l'avenir de ce petit pays où il compte vivre longtemps avec sa femme
et sa fille, aujourd'hui âgee de 9 ans.
--Boundary_(ID_c2wowEA94o+sb7MT9HVa4Q)--