Schweizerische Depeschenagentur AG (SDA)
SDA - Service de base français
29 mars 2005
Synthèse Micheline Calmy-Rey en Turquie Le désaccord arménien
persiste mais le climat se réchauffe
Ankara (ats) La question arménienne a figuré en bonne place lors des
entretiens entre Micheline Calmy-Rey et son homologue turc Abdullah
Gül mardi à Ankara. Les deux ministres ont reconnu leurs divergences
sur ce sujet mais se sont mis d'accord sur la nécessité d'un travail
historique.
"J'ai longuement raconté à Mme Calmy-Rey notre point de vue sur la
question arménienne et l'évolution historique de ce problème", a
indiqué le ministre turc des affaires étrangères devant la presse.
"Les positions de la Suisse et la Turquie sont différentes", a-t-il
ajouté.
Selon lui, la décision du Grand conseil vaudois de reconnaître le
génocide arménien en 2003, qui avait provoqué l'annulation d'une
précédente visite de la conseillère fédérale, était "inadéquate". Il
a en outre estimé que la version des faits propagée par la diaspora
arménienne était à l'origine des malentendus sur ce sujet.
Démarche historique
"La Suisse pense qu'il appartient à chaque pays de se pencher sur son
histoire et de se réconcilier avec elle", a répondu la cheffe du
Département fédéral des affaires étrangères (DFAE). A cet égard, elle
a salué la volonté de M. Gül de mettre sur pied une commission
internationale d'historiens chargés de faire la lumière sur ce "sujet
difficile de l'histoire".
Mme Calmy-Rey a encore comparé le travail de cette instance avec la
démarche accomplie en Suisse par la Commission Bergier, chargée
d'enquêter sur les fonds en déshérence.
Démocratie appliquée
Les deux ministres ont en outre abordé la question des droits de
l'Homme. La cheffe du DFAE a félicité son homologue pour "les
réformes et les efforts accomplis". Evoquant la manifestation de
femmes violemment réprimée le 7 mars dernier à Istanbul, Micheline
Calmy-Rey a toutefois souhaité que "la volonté politique se traduise
par des réalisations sur le terrain".
L'entretien a aussi porté sur les relations économiques entre les
deux pays "qui peuvent être améliorées", selon Mme Calmy-Rey. Elle a
notamment évoqué la possibilité de conclure un accord de double
imposition entre Berne et Ankara.
Marché élargi
Enfin, les deux ministres ont évoqué l'intégration européenne de la
Turquie que Berne "juge positivement", selon Mme Calmy-Rey. Si Ankara
rejoint l'Union européenne (UE), l'économie helvétique bénéficiera
d'un marché élargi, avait-elle souligné en décembre dernier.
En cas d'adhésion, la Turquie pourrait être soumise à des dérogations
ou à des réglements d'exception permanents, a par ailleurs relevé Mme
Calmy-Rey dans une interview parue mardi dans le journal turc
"Türkiye". Un modèle de participation "partiel ou restreint" à l'UE
qui pourrait intéresser la Suisse, a-t-elle ajouté.
Hommage à Atatürk
Plus tôt dans la journée, la conseillère fédérale s'est rendue au
mausolée d'Atatürk, fondateur de l'Etat turc et du concept de
"turcité". Arrivée par une allée bordée de lions en pierre, Mme
Calmy-Rey a déposé une gerbe aux couleurs blanches et rouges des
drapeaux suisse et turc sur la tombe de Mustafa Kemal.
Tout de noir vêtue, elle a respecté une minute de silence, avant de
signer le livre d'or. Elle y a "salué la dépouille de ce grand homme
qu'a été Atatürk". "Il a fondé la Turquie moderne", a-t-elle encore
inscrit, souhaitant "à ce pays paix et prospérité".
A son arrivée à Ankara, elle avait rendu une courte visite de
courtoisie au président turc Ahmet Necdet Sezer. Mercredi, la
conseillère fédérale se rendra dans le sud-est kurde du pays, à
Diyarbakir, avant de rejoindre jeudi la capitale économique,
Istanbul.
SDA - Service de base français
29 mars 2005
Synthèse Micheline Calmy-Rey en Turquie Le désaccord arménien
persiste mais le climat se réchauffe
Ankara (ats) La question arménienne a figuré en bonne place lors des
entretiens entre Micheline Calmy-Rey et son homologue turc Abdullah
Gül mardi à Ankara. Les deux ministres ont reconnu leurs divergences
sur ce sujet mais se sont mis d'accord sur la nécessité d'un travail
historique.
"J'ai longuement raconté à Mme Calmy-Rey notre point de vue sur la
question arménienne et l'évolution historique de ce problème", a
indiqué le ministre turc des affaires étrangères devant la presse.
"Les positions de la Suisse et la Turquie sont différentes", a-t-il
ajouté.
Selon lui, la décision du Grand conseil vaudois de reconnaître le
génocide arménien en 2003, qui avait provoqué l'annulation d'une
précédente visite de la conseillère fédérale, était "inadéquate". Il
a en outre estimé que la version des faits propagée par la diaspora
arménienne était à l'origine des malentendus sur ce sujet.
Démarche historique
"La Suisse pense qu'il appartient à chaque pays de se pencher sur son
histoire et de se réconcilier avec elle", a répondu la cheffe du
Département fédéral des affaires étrangères (DFAE). A cet égard, elle
a salué la volonté de M. Gül de mettre sur pied une commission
internationale d'historiens chargés de faire la lumière sur ce "sujet
difficile de l'histoire".
Mme Calmy-Rey a encore comparé le travail de cette instance avec la
démarche accomplie en Suisse par la Commission Bergier, chargée
d'enquêter sur les fonds en déshérence.
Démocratie appliquée
Les deux ministres ont en outre abordé la question des droits de
l'Homme. La cheffe du DFAE a félicité son homologue pour "les
réformes et les efforts accomplis". Evoquant la manifestation de
femmes violemment réprimée le 7 mars dernier à Istanbul, Micheline
Calmy-Rey a toutefois souhaité que "la volonté politique se traduise
par des réalisations sur le terrain".
L'entretien a aussi porté sur les relations économiques entre les
deux pays "qui peuvent être améliorées", selon Mme Calmy-Rey. Elle a
notamment évoqué la possibilité de conclure un accord de double
imposition entre Berne et Ankara.
Marché élargi
Enfin, les deux ministres ont évoqué l'intégration européenne de la
Turquie que Berne "juge positivement", selon Mme Calmy-Rey. Si Ankara
rejoint l'Union européenne (UE), l'économie helvétique bénéficiera
d'un marché élargi, avait-elle souligné en décembre dernier.
En cas d'adhésion, la Turquie pourrait être soumise à des dérogations
ou à des réglements d'exception permanents, a par ailleurs relevé Mme
Calmy-Rey dans une interview parue mardi dans le journal turc
"Türkiye". Un modèle de participation "partiel ou restreint" à l'UE
qui pourrait intéresser la Suisse, a-t-elle ajouté.
Hommage à Atatürk
Plus tôt dans la journée, la conseillère fédérale s'est rendue au
mausolée d'Atatürk, fondateur de l'Etat turc et du concept de
"turcité". Arrivée par une allée bordée de lions en pierre, Mme
Calmy-Rey a déposé une gerbe aux couleurs blanches et rouges des
drapeaux suisse et turc sur la tombe de Mustafa Kemal.
Tout de noir vêtue, elle a respecté une minute de silence, avant de
signer le livre d'or. Elle y a "salué la dépouille de ce grand homme
qu'a été Atatürk". "Il a fondé la Turquie moderne", a-t-elle encore
inscrit, souhaitant "à ce pays paix et prospérité".
A son arrivée à Ankara, elle avait rendu une courte visite de
courtoisie au président turc Ahmet Necdet Sezer. Mercredi, la
conseillère fédérale se rendra dans le sud-est kurde du pays, à
Diyarbakir, avant de rejoindre jeudi la capitale économique,
Istanbul.