La Croix
9 mai 2005
Fidèle au poste par Pierre-Yves Le Priol. "Si je comprends bien..."
LE PRIOL Pierre-Yves
Bien des proches avaient attiré l'attention du chroniqueur sur ce
rendez-vous quotidien de 17 h 50. Mais il est souvent tôt pour
s'installer, dès cette heure, devant France 5! Il aura fallu que
sonne longtemps le rappel de l'entourage, que l'émission concernée
aborde certains sujets forts (comme la succession papale), puis
qu'elle soit rediffusée chaque soir à 22 heures (grce à la TNT),
pour que s'installe une certaine familiarité.
Singulier processus d'apprivoisement avec un programme, qui conduit à
s'intéresser peu à peu aux thèmes abordés, aux invités présents...
Dans le grand barnum des débats télévisés, le "C dans l'air" d'Yves
Calvi constitue une proposition plus rare qu'il n'y paraît: un lieu
d'explication tout simple sur l'actualité, sans mise en scène, sans
vainqueurs ni vaincus, avec des spécialistes qui connaissent vraiment
leurs sujets. On l'a mesuré en avril avec les informations vaticanes,
puis avec l'évocation du génocide arménien, et encore ces jours-ci
avec les problématiques posées par Al-Qaida ou le textile chinois.
Mine de rien, "C dans l'air" revient à certains fondamentaux du
métier: le droit à l'impertinence sans doute, mais sans que celle-ci
devienne posture envahissante (le cas Fogiel); un langage simple,
mais sans simplisme ni démagogie; un souci prioritaire du public,
sans que Calvi joue au plus malin ni redoute de passer pour le
candide de service. Significatives, ses interventions les plus
fréquentes: "Si je comprends bien...", "Pour que les choses soient
claires..."
Il y a, chez le confrère, un refus de cet esprit club qui finit par
faire ronronner "entre soi" les habitués du journalisme politique et
leurs invités. Il y a cette vertu professionnelle qu'est une
curiosité insatiable et qui fait de Calvi, d'Europe 1 (12 heures-13
heures) à France 5 (17 h 50-19 heures), un stakhanoviste aussi
passionné des rendez-vous en direct que de la vie multiple des
humains. Il y a son refus du prêt-à-penser et de l'a priori
idéologique, bien perceptible le mois dernier au sujet de l'Église,
et qui le préserve - plus que d'autres - de la vaine polémique, du
trucage des faits ou de la fatuité.
9 mai 2005
Fidèle au poste par Pierre-Yves Le Priol. "Si je comprends bien..."
LE PRIOL Pierre-Yves
Bien des proches avaient attiré l'attention du chroniqueur sur ce
rendez-vous quotidien de 17 h 50. Mais il est souvent tôt pour
s'installer, dès cette heure, devant France 5! Il aura fallu que
sonne longtemps le rappel de l'entourage, que l'émission concernée
aborde certains sujets forts (comme la succession papale), puis
qu'elle soit rediffusée chaque soir à 22 heures (grce à la TNT),
pour que s'installe une certaine familiarité.
Singulier processus d'apprivoisement avec un programme, qui conduit à
s'intéresser peu à peu aux thèmes abordés, aux invités présents...
Dans le grand barnum des débats télévisés, le "C dans l'air" d'Yves
Calvi constitue une proposition plus rare qu'il n'y paraît: un lieu
d'explication tout simple sur l'actualité, sans mise en scène, sans
vainqueurs ni vaincus, avec des spécialistes qui connaissent vraiment
leurs sujets. On l'a mesuré en avril avec les informations vaticanes,
puis avec l'évocation du génocide arménien, et encore ces jours-ci
avec les problématiques posées par Al-Qaida ou le textile chinois.
Mine de rien, "C dans l'air" revient à certains fondamentaux du
métier: le droit à l'impertinence sans doute, mais sans que celle-ci
devienne posture envahissante (le cas Fogiel); un langage simple,
mais sans simplisme ni démagogie; un souci prioritaire du public,
sans que Calvi joue au plus malin ni redoute de passer pour le
candide de service. Significatives, ses interventions les plus
fréquentes: "Si je comprends bien...", "Pour que les choses soient
claires..."
Il y a, chez le confrère, un refus de cet esprit club qui finit par
faire ronronner "entre soi" les habitués du journalisme politique et
leurs invités. Il y a cette vertu professionnelle qu'est une
curiosité insatiable et qui fait de Calvi, d'Europe 1 (12 heures-13
heures) à France 5 (17 h 50-19 heures), un stakhanoviste aussi
passionné des rendez-vous en direct que de la vie multiple des
humains. Il y a son refus du prêt-à-penser et de l'a priori
idéologique, bien perceptible le mois dernier au sujet de l'Église,
et qui le préserve - plus que d'autres - de la vaine polémique, du
trucage des faits ou de la fatuité.