Libération , France
vendredi 13 mai 2005
Cannes 2005: Atom Egoyan met à nu l'intimité du show-biz
CANNES - Les dessous sordides du show-biz sont mis en lumière par le
réalisateur canadien Atom Egoyan dans "Where the Truth Lies",
thriller classique projeté vendredi en compétition au 58e Festival de
Cannes.
En 1959, Lanny Morris (Kevin Bacon, vu dans "Apollo 13", 1995 ou
encore "Mystic River", 2003) et Vince Collins (Colin Firth, le
peintre Vermeer de "La jeune fille à la perle", 2004) forment le duo
de comiques le plus célèbre des Etats-Unis et par là passent pour
fort sympathiques.
Mais une jeune femme retrouvée morte dans leur suite aboutira à leur
séparation et ternira cette image.
En 1972, une jeune journaliste (Alison Lohman, vue dans "Big Fish",
de Tim Burton, 2003) veut faire toute la lumière sur cette affaire
demeurée un mystère. Treize ans auparavant, elle était apparue dans
un téléthon qu'animaient Morris et Collins, en tant que petit fille
miraculée de la poliomyélite.
Son enquête va peu à peu l'amener à plonger dans l'intimité sexuelle
et affective très agitée des deux hommes. Manipulatrice, elle sera
manipulée elle-même, mais finira par découvrir la vérité.
Le film offre une solide reconstitution de ce que pouvait être le
milieu du spectacle aux Etats-Unis dans les années 50, et en
particulier les liens qui s'y étaient tissés parfois avec la mafia.
Dans les scènes des années 70, Egoyan montre bien que ce monde-là est
mort et enterré et que l'on peut peut-être corriger son épitaphe.
Les deux animateurs ont une vie sexuelle pour le moins débridée,
arrosée de champagne et intoxiquée de pilules, et certaines séquences
n'en cachent pas grand chose, au risque de froisser la censure.
Interrogé lors de la conférence de presse sur les risques de censure
aux Etats-Unis, Egoyan a répondu qu'il n'y pensait jamais. "Il y aura
sans doute des problèmes mais nous étions bien fermes sur nos
intentions avec ce film", a-t-il ajouté. "Ça m'étonne qu'on se
focalise sur le sexe plutôt que sur la violence. Il semble qu'on soit
obsédé par le sexe, mais il est une partie essentielle de
l'histoire."
Atom Egoyan est un habitué du festival qui a déjà accueilli en
sélection officielle "Exotica" (1994), "De beaux lendemains" (1997),
"Le voyage de Felicia" (1999) et "Ararat" (2002), où le réalisateur
renouait avec ses souches arméniennes en traitant du génocide survenu
durant la Premier Guerre mondiale.
"Where the Truth Lies" sortira en France le 30 novembre.
vendredi 13 mai 2005
Cannes 2005: Atom Egoyan met à nu l'intimité du show-biz
CANNES - Les dessous sordides du show-biz sont mis en lumière par le
réalisateur canadien Atom Egoyan dans "Where the Truth Lies",
thriller classique projeté vendredi en compétition au 58e Festival de
Cannes.
En 1959, Lanny Morris (Kevin Bacon, vu dans "Apollo 13", 1995 ou
encore "Mystic River", 2003) et Vince Collins (Colin Firth, le
peintre Vermeer de "La jeune fille à la perle", 2004) forment le duo
de comiques le plus célèbre des Etats-Unis et par là passent pour
fort sympathiques.
Mais une jeune femme retrouvée morte dans leur suite aboutira à leur
séparation et ternira cette image.
En 1972, une jeune journaliste (Alison Lohman, vue dans "Big Fish",
de Tim Burton, 2003) veut faire toute la lumière sur cette affaire
demeurée un mystère. Treize ans auparavant, elle était apparue dans
un téléthon qu'animaient Morris et Collins, en tant que petit fille
miraculée de la poliomyélite.
Son enquête va peu à peu l'amener à plonger dans l'intimité sexuelle
et affective très agitée des deux hommes. Manipulatrice, elle sera
manipulée elle-même, mais finira par découvrir la vérité.
Le film offre une solide reconstitution de ce que pouvait être le
milieu du spectacle aux Etats-Unis dans les années 50, et en
particulier les liens qui s'y étaient tissés parfois avec la mafia.
Dans les scènes des années 70, Egoyan montre bien que ce monde-là est
mort et enterré et que l'on peut peut-être corriger son épitaphe.
Les deux animateurs ont une vie sexuelle pour le moins débridée,
arrosée de champagne et intoxiquée de pilules, et certaines séquences
n'en cachent pas grand chose, au risque de froisser la censure.
Interrogé lors de la conférence de presse sur les risques de censure
aux Etats-Unis, Egoyan a répondu qu'il n'y pensait jamais. "Il y aura
sans doute des problèmes mais nous étions bien fermes sur nos
intentions avec ce film", a-t-il ajouté. "Ça m'étonne qu'on se
focalise sur le sexe plutôt que sur la violence. Il semble qu'on soit
obsédé par le sexe, mais il est une partie essentielle de
l'histoire."
Atom Egoyan est un habitué du festival qui a déjà accueilli en
sélection officielle "Exotica" (1994), "De beaux lendemains" (1997),
"Le voyage de Felicia" (1999) et "Ararat" (2002), où le réalisateur
renouait avec ses souches arméniennes en traitant du génocide survenu
durant la Premier Guerre mondiale.
"Where the Truth Lies" sortira en France le 30 novembre.