Libération, France
mardi 24 mai 2005
Lycos va chercher à reclasser en Arménie
Le portail Internet supprime 75 postes sur 109 en France.
Par Frédérique ROUSSEL
a cure d'amaigrissement engagée depuis l'année dernière se poursuit à
Lycos Europe. Aux réductions de postes s'ajoute une proposition de
reclassement inédite faite à 34 développeurs informatiques :
s'installer à Erevan, la capitale de l'Arménie, pour travailler dans
une filiale de l'entreprise. Si le portail multifonctions (moteur de
recherche, contenus, hébergement de pages perso) a diminué son
déficit au premier trimestre 2005, il atteint encore 8,1 millions
d'euros contre 11,9 en 2004. Comme révélé par France Info hier matin,
le portail Internet envisage de supprimer 75 emplois sur les 109 en
France (200 au total en Europe). Objectif : parvenir à l'équilibre en
2006.
Reclassement. Le projet a été présenté en comité d'entreprise le 4
mai. «Nous allons transférer la gestion européenne des services de
mail et d'hébergement vers l'Allemagne à Guterslow, et l'Arménie à
Erevan, explique Olivier Soussan, directeur du marketing et de la
communication, en étant soucieux des droits des salariés et de la
législation en vigueur.» Quelle est l'alternative pour les employés ?
«Des offres d'emploi valides en France et des mesures de reclassement
interne au sein du groupe.» Autrement dit, certains devront plier
bagage pour aller respirer l'air outre-Rhin ou découvrir la vie de la
petite République située entre la Turquie et l'Azerbaïdjan.
Contrées. «J'imagine que la vie est moins chère là-bas, avance le
secrétaire du comité d'entreprise, Jean-Michel Chereau (non
syndiqué). Dans les mesures d'application, il y a une aide au
logement et au transport. Mais au bout de huit mois, vous vous
retrouvez avec un salaire entre 300 et 500 euros selon votre grade.
Si vous voulez revenir en France, vous ne pouvez pas.» D'autant que
la proposition de reclassement concerne des développeurs «capables de
créer un programme» et qui gagnent en France «entre 2 000 et 3 500
euros par mois». L'offre est décidément alléchante... Lycos a ouvert
une filiale à Erevan en 2002, en rachetant une entreprise «qui,
jusqu'à présent, faisait du petit développement pour la société,
comme la maintenance ou le développement de petites applications,
alors qu'en France, on développait des solutions mails».
Ce nouveau projet survient après une renégociation sur les RTT. «Il y
a un an et demi, la direction a demandé à renégocier les 35 heures,
précise Jean-Michel Chereau. On a perdu 11 jours de RTT sur 23. On
pensait être tranquilles. Et au bout de six mois, on supprime des
postes.» Voici donc venu le temps des délocalisations des sociétés
Internet. Vers des contrées moins onéreuses, comme la Roumanie par
exemple, où certains fournisseurs d'accès ont déjà jeté leur dévolu.
Les fonctions qui ne demandent pas un contact direct avec le client,
comme la programmation ou la gestion des mails, peuvent fort bien
s'exercer ailleurs.
mardi 24 mai 2005
Lycos va chercher à reclasser en Arménie
Le portail Internet supprime 75 postes sur 109 en France.
Par Frédérique ROUSSEL
a cure d'amaigrissement engagée depuis l'année dernière se poursuit à
Lycos Europe. Aux réductions de postes s'ajoute une proposition de
reclassement inédite faite à 34 développeurs informatiques :
s'installer à Erevan, la capitale de l'Arménie, pour travailler dans
une filiale de l'entreprise. Si le portail multifonctions (moteur de
recherche, contenus, hébergement de pages perso) a diminué son
déficit au premier trimestre 2005, il atteint encore 8,1 millions
d'euros contre 11,9 en 2004. Comme révélé par France Info hier matin,
le portail Internet envisage de supprimer 75 emplois sur les 109 en
France (200 au total en Europe). Objectif : parvenir à l'équilibre en
2006.
Reclassement. Le projet a été présenté en comité d'entreprise le 4
mai. «Nous allons transférer la gestion européenne des services de
mail et d'hébergement vers l'Allemagne à Guterslow, et l'Arménie à
Erevan, explique Olivier Soussan, directeur du marketing et de la
communication, en étant soucieux des droits des salariés et de la
législation en vigueur.» Quelle est l'alternative pour les employés ?
«Des offres d'emploi valides en France et des mesures de reclassement
interne au sein du groupe.» Autrement dit, certains devront plier
bagage pour aller respirer l'air outre-Rhin ou découvrir la vie de la
petite République située entre la Turquie et l'Azerbaïdjan.
Contrées. «J'imagine que la vie est moins chère là-bas, avance le
secrétaire du comité d'entreprise, Jean-Michel Chereau (non
syndiqué). Dans les mesures d'application, il y a une aide au
logement et au transport. Mais au bout de huit mois, vous vous
retrouvez avec un salaire entre 300 et 500 euros selon votre grade.
Si vous voulez revenir en France, vous ne pouvez pas.» D'autant que
la proposition de reclassement concerne des développeurs «capables de
créer un programme» et qui gagnent en France «entre 2 000 et 3 500
euros par mois». L'offre est décidément alléchante... Lycos a ouvert
une filiale à Erevan en 2002, en rachetant une entreprise «qui,
jusqu'à présent, faisait du petit développement pour la société,
comme la maintenance ou le développement de petites applications,
alors qu'en France, on développait des solutions mails».
Ce nouveau projet survient après une renégociation sur les RTT. «Il y
a un an et demi, la direction a demandé à renégocier les 35 heures,
précise Jean-Michel Chereau. On a perdu 11 jours de RTT sur 23. On
pensait être tranquilles. Et au bout de six mois, on supprime des
postes.» Voici donc venu le temps des délocalisations des sociétés
Internet. Vers des contrées moins onéreuses, comme la Roumanie par
exemple, où certains fournisseurs d'accès ont déjà jeté leur dévolu.
Les fonctions qui ne demandent pas un contact direct avec le client,
comme la programmation ou la gestion des mails, peuvent fort bien
s'exercer ailleurs.