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Villiers savoure son triomphe

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  • Villiers savoure son triomphe

    Le Figaro
    30 mai 2005


    Villiers savoure son triomphe;
    souverainistes Le président du MPF a, hier soir, demandé à Jacques
    Chirac de démissionner ou de dissoudre l'Assemblée

    Sophie Huet


    Dès l'annonce de la victoire du non au référendum, Philippe de
    Villiers a affirmé, hier soir sur TF1, que ce résultat représentait «
    une crise politique majeure », que le chef de l'Etat devait «
    dénouer, de deux manières, je lui en laisse le choix : soit par sa
    démission, étant donné qu'il s'est quand même lourdement engagé, soit
    par la dissolution de l'Assemblée nationale ». Le président du
    Mouvement pour la France (MPF), qui est parti le premier en campagne
    contre le traité européen, en septembre dernier, a prévenu qu'il
    entendait « faire respecter la victoire du non ».

    Seule ombre au tableau pour Philippe de Villiers : la Vendée, comme
    la plupart des départements de l'Ouest, vote oui, à 50,2 % des voix.

    La victoire du non au référendum, Villiers y croyait, certes, mais
    jusqu'au bout, il aura douté. C'est lors du meeting du 21 mai, au
    Palais des sports de Paris, qu'il s'est vraiment dit que la victoire
    était possible. Ce jour-là, il a rassemblé plus de cinq mille
    personnes pour le non, alors que Nicolas Sarkozy n'avait réuni que
    quatre mille jeunes en faveur du oui, dix jours plus tôt. « Avec nos
    petits moyens, on a fait mieux que l'UMP. C'est incroyable ! » se
    réjouissait Guillaume Peltier, le directeur de campagne et numéro
    deux du Mouvement pour la France (MPF).

    Après des élections européennes de juin 2004 au goût amer (7 % des
    voix et trois sièges seulement à Bruxelles pour le PMF, affaibli par
    la concurrence, minime soit-elle, des listes Pasqua), le député
    européen fait son grand retour sur la scène politique.

    Après 110 déplacements pour le non et de nombreux duels audiovisuels,
    Philippe de Villiers affirme que le MPF « a fait son passage en Ligue
    1 » et « triplé le nombre de ses adhésions ».

    Couronné par son succès à l'Audimat (9,2 millions de téléspectateurs,
    le 23 mai, au JT de 20 heures sur TF 1), sacré chef de file du non à
    droite par un sondage Ifop diffusé jeudi dernier sur LCI, qui indique
    que Villiers sort le premier « renforcé » par la victoire du non,
    l'intéressé considère que le rejet du traité par les Français est en
    grande partie son succès personnel. « Le Pen a été évanescent, il a
    fait sa sortie de piste », lâche-t-il.

    De la petite boutique MPF, Villiers veut désormais faire un grand
    parti « avec une expression politique puissante », face à l'UMP dont
    il n'a cessé de critiquer « la volonté de monopole » depuis sa
    création. « 95 % des parlementaires ont appelé à voter oui, or plus
    de 50 % des Français ont voté non. Le Parlement n'est donc plus
    représentatif », estime Villiers, favorable à l'instauration d'une
    dose de proportionnelle aux législatives.

    Tout au long d'une campagne sans faute, Villiers a rodé des thèmes
    qui ont ensuite été repris par tous les partisans du non, de droite
    comme de gauche : « Non à la Turquie », « non à la Constitution », «
    non aux délocalisations ». Le 17 décembre, jour du Conseil européen
    de Bruxelles, devant les grands magasins, à une semaine des fêtes de
    Noël, Villiers sera encore le premier à dénoncer l'ouverture de
    négociations d'adhésion avec Ankara. « Nous sommes tous des Arméniens
    de France ! » lance-t-il, pour dénoncer le refus des autorités
    turques de reconnaître le génocide arménien de 1915.

    C'est encore Villiers qui déniche, et publie sur des milliers de
    tracts, la photo du premier ministre turc, Recep Erdogan, signant
    l'acte final du traité européen, le 29 octobre 2004, à Rome, « avec
    le même stylo et la même encre que Jacques Chirac ».

    C'est encore lui qui dé noncera le premier, à la fin 2004, les
    dangers du projet de directive « Bolkestein-Frankenstein », qui a
    incontestablement mobilisé les Français pour le non, en cette période
    de crise économique et de grogne sociale.

    Villiers n'a cessé d'affirmer qu'il défendait « un non de survie de
    la France », « un non alter-européen », et que le non permettrait une
    renégociation du traité. Ce qu'une majorité de Français pensent
    aussi.

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