FIDèLE AU POSTE PAR PIERRE-YVES LE PRIOL. LE RETOUR DU GENOCIDE ARMENIEN
Le Priol Pierre-Yves
La Croix , France
26 avril 2006
La journee de commemoration du genocide armenien a donne lieu, lundi, a
une abondante couverture televisuelle. Et les images n'ont pas manque
sur les milliers de manifestants qui temoignaient a Paris, Lyon,
Marseille, comme ils le font chaque 24 avril pour se souvenir de 1915.
Ce qu'on pouvait remarquer, dans cet interet manifeste par les
chaînes, c'est qu'il detonnait par rapport a la discretion mediatique
habituelle. Ainsi l'an dernier, pour le 90e anniversaire des massacres,
l'absence des cameras avait ete quasi totale aux defiles.
Dix mille personnes dans les rues, chaque annee, sans incidents a
deplorer, voila qui ne "fait" pas evenement...
Que s'est-il donc passe pour que ce... 91e anniversaire suscite la
curiosite retrouvee des medias? Tout simplement l'emergence, en France,
d'un nouveau negationnisme. À Lyon, le 18 mars, une manifestation
turque avait conteste - pour la première fois - la realite des faits
de 1915. Un mois plus tard, un nouveau memorial lyonnais (inaugure ce
lundi) avait meme ete profane. Une proposition de loi sera d'ailleurs
examinee, d'ici peu, visant a punir toute contestation du genocide
armenien, au meme titre que les denis de la Shoah.
Ce que nous voulons pointer du doigt, dans ce cas d'ecole, c'est
la difference de traitement radicale etablie entre un "marronnier"
journalistique (un evenement repetitif) et une actualite susceptible
d'emerger au journal televise. Ce n'est en rien le nombre des
manifestants (a peu près le meme d'une annee sur l'autre) qui justifie,
ici, une telle inegalite de couverture; mais uniquement l'enjeu
emotionnel suscite, en l'occurrence, par la contestation turque.
On peut comprendre ce que cette donnee de fait a d'exasperant pour
la communaute armenienne, mais aussi pour bien des Francais de souche.
Sans polemique en cours, sans risques de violence, une simple journee
commemorative n'interesse guère la television. C'est bien une prime
que la "logique" mediatique accorde, ainsi, a la strategie de la
tension et aux vertiges de la surenchère.
--Boundary_(ID_ZNQX12kZXfeOv32NYlo/1A )--
Le Priol Pierre-Yves
La Croix , France
26 avril 2006
La journee de commemoration du genocide armenien a donne lieu, lundi, a
une abondante couverture televisuelle. Et les images n'ont pas manque
sur les milliers de manifestants qui temoignaient a Paris, Lyon,
Marseille, comme ils le font chaque 24 avril pour se souvenir de 1915.
Ce qu'on pouvait remarquer, dans cet interet manifeste par les
chaînes, c'est qu'il detonnait par rapport a la discretion mediatique
habituelle. Ainsi l'an dernier, pour le 90e anniversaire des massacres,
l'absence des cameras avait ete quasi totale aux defiles.
Dix mille personnes dans les rues, chaque annee, sans incidents a
deplorer, voila qui ne "fait" pas evenement...
Que s'est-il donc passe pour que ce... 91e anniversaire suscite la
curiosite retrouvee des medias? Tout simplement l'emergence, en France,
d'un nouveau negationnisme. À Lyon, le 18 mars, une manifestation
turque avait conteste - pour la première fois - la realite des faits
de 1915. Un mois plus tard, un nouveau memorial lyonnais (inaugure ce
lundi) avait meme ete profane. Une proposition de loi sera d'ailleurs
examinee, d'ici peu, visant a punir toute contestation du genocide
armenien, au meme titre que les denis de la Shoah.
Ce que nous voulons pointer du doigt, dans ce cas d'ecole, c'est
la difference de traitement radicale etablie entre un "marronnier"
journalistique (un evenement repetitif) et une actualite susceptible
d'emerger au journal televise. Ce n'est en rien le nombre des
manifestants (a peu près le meme d'une annee sur l'autre) qui justifie,
ici, une telle inegalite de couverture; mais uniquement l'enjeu
emotionnel suscite, en l'occurrence, par la contestation turque.
On peut comprendre ce que cette donnee de fait a d'exasperant pour
la communaute armenienne, mais aussi pour bien des Francais de souche.
Sans polemique en cours, sans risques de violence, une simple journee
commemorative n'interesse guère la television. C'est bien une prime
que la "logique" mediatique accorde, ainsi, a la strategie de la
tension et aux vertiges de la surenchère.
--Boundary_(ID_ZNQX12kZXfeOv32NYlo/1A )--