Agence France Presse
24 avril 2006 lundi 7:22 PM GMT
Inauguration chargée d'émotion pour le mémorial du génocide arménien
à Lyon (ACTUALISATION, PAPIER GENERAL)
LYON 24 avr 2006
Le mémorial du génocide arménien à Lyon a été inauguré dans le
recueillement et dans l'émotion, lundi après-midi dans le centre de
la ville, en présence de 3.000 à 4.000 personnes.
L'inauguration du mémorial, objet de polémiques et d'une profanation
durant sa construction, s'est déroulée dans le calme. Un dispositif
de sécurité, important mais jugé "classique" par la police pour une
manifestation de ce type, avait été déployé.
La célébration a débuté vers 16H40 sur la grande Place Bellecour.
Gérard Collomb, sénateur-maire (PS) de Lyon, accompagné de
l'ambassadeur d'Arménie en France, Edward Nalbandian, et de Jules
Mardirossian, président de l'association pour le mémorial du génocide
des Arméniens, ont déposé une première gerbe de fleurs.
Ils ont été suivis par Dominique Perben, ministre des Transports - et
candidat déclaré UMP aux prochaines municipales à Lyon - qui a déposé
la seconde gerbe au nom du président de la République Jacques Chirac.
Le cortège, composé de personnes de tous ges et arborant des
drapeaux français et arméniens, a ensuite pris le chemin de la Place
Antonin Poncet, où a été érigé le mémorial, sous les clameurs: "Ni
haine, ni vengeance: justice pour le peuple arménien", "Nous voulons
la reconnaissance, 91 ans de silence".
L'architecte concepteur du monument, Leonardo Basmadyian, un des
premiers à prendre le parole, a déclaré, au bord des larmes: "Nous
offrons ce monument aux passants afin qu'ils comprennent notre
douleur et puisse la partager avec nous".
Ponctuée de chants, la cérémonie a ensuite donné lieu à un discours
enflammé du maire de Lyon. "Le temps du silence, de l'indifférence,
de l'effacement et de la négation est définitivement révolu (...), le
souvenir du génocide arménien sera pour toujours désormais présent au
coeur de notre cité", s'est exclamé Gérard Collomb.
Le maire a rappelé qu'une proposition de loi serait déposée par le
groupe socialiste à l'Assemblée nationale le 18 mai pour punir les
propos négationnistes, complétant ainsi la loi de janvier 2001 sur la
reconnaissance du génocide arménien par la France.
"Compte tenu de la part des Arméniens dans l'histoire de Lyon, il est
légitime qu'un tel mémorial prenne place en coeur de ville", a lui
aussi jugé M. Perben, qui a exprimé la "profonde émotion" et "la
solidarité" du président de la République.
Après le dépôt d'autres fleurs au pied des stèles, le mémorial,
financé en grande partie par des fonds privés, a été béni par Mgr
Norvan Zakarian, évêque de l'Eglise arménienne de Lyon.
D'autres discours ont suivi, parmi lesquels celui du président de
l'Union des étudiants juifs de France, le monument ayant vocation,
selon ses concepteurs, à rendre hommage aux victimes de tous les
génocides du XXe siècle.
Lundi matin, l'inauguration d'un autre mémorial avait eu lieu à
Marseille, en présence de quelque 2.000 personnes.
Marseille et la région Rhône-Alpes comptent chacune 80.000 personnes
d'origine arménienne, sur les 500.000 de France.
Si plusieurs dizaines de mémoriaux arméniens existent déjà sur le sol
national, la construction du monument lyonnais a donné lieu à de
vives controverses, dont une manifestation au cours de laquelle ont
été relevés des slogans négationnistes pro-turques le 18 mars.
Ce qui est survenu à Lyon vient "souligner l'urgence de rajouter à la
loi française un deuxième article sanctionnant la négation du
génocide des Arméniens", a fait valoir lundi Jules Mardirossian.
De 1915 à 1917, les massacres et les déportations d'Arméniens sous
l'empire Ottoman ont fait 1,5 million de morts selon les Arméniens,
entre 300.000 et 500.000 selon Ankara qui rejette catégoriquement la
qualification de génocide.
24 avril 2006 lundi 7:22 PM GMT
Inauguration chargée d'émotion pour le mémorial du génocide arménien
à Lyon (ACTUALISATION, PAPIER GENERAL)
LYON 24 avr 2006
Le mémorial du génocide arménien à Lyon a été inauguré dans le
recueillement et dans l'émotion, lundi après-midi dans le centre de
la ville, en présence de 3.000 à 4.000 personnes.
L'inauguration du mémorial, objet de polémiques et d'une profanation
durant sa construction, s'est déroulée dans le calme. Un dispositif
de sécurité, important mais jugé "classique" par la police pour une
manifestation de ce type, avait été déployé.
La célébration a débuté vers 16H40 sur la grande Place Bellecour.
Gérard Collomb, sénateur-maire (PS) de Lyon, accompagné de
l'ambassadeur d'Arménie en France, Edward Nalbandian, et de Jules
Mardirossian, président de l'association pour le mémorial du génocide
des Arméniens, ont déposé une première gerbe de fleurs.
Ils ont été suivis par Dominique Perben, ministre des Transports - et
candidat déclaré UMP aux prochaines municipales à Lyon - qui a déposé
la seconde gerbe au nom du président de la République Jacques Chirac.
Le cortège, composé de personnes de tous ges et arborant des
drapeaux français et arméniens, a ensuite pris le chemin de la Place
Antonin Poncet, où a été érigé le mémorial, sous les clameurs: "Ni
haine, ni vengeance: justice pour le peuple arménien", "Nous voulons
la reconnaissance, 91 ans de silence".
L'architecte concepteur du monument, Leonardo Basmadyian, un des
premiers à prendre le parole, a déclaré, au bord des larmes: "Nous
offrons ce monument aux passants afin qu'ils comprennent notre
douleur et puisse la partager avec nous".
Ponctuée de chants, la cérémonie a ensuite donné lieu à un discours
enflammé du maire de Lyon. "Le temps du silence, de l'indifférence,
de l'effacement et de la négation est définitivement révolu (...), le
souvenir du génocide arménien sera pour toujours désormais présent au
coeur de notre cité", s'est exclamé Gérard Collomb.
Le maire a rappelé qu'une proposition de loi serait déposée par le
groupe socialiste à l'Assemblée nationale le 18 mai pour punir les
propos négationnistes, complétant ainsi la loi de janvier 2001 sur la
reconnaissance du génocide arménien par la France.
"Compte tenu de la part des Arméniens dans l'histoire de Lyon, il est
légitime qu'un tel mémorial prenne place en coeur de ville", a lui
aussi jugé M. Perben, qui a exprimé la "profonde émotion" et "la
solidarité" du président de la République.
Après le dépôt d'autres fleurs au pied des stèles, le mémorial,
financé en grande partie par des fonds privés, a été béni par Mgr
Norvan Zakarian, évêque de l'Eglise arménienne de Lyon.
D'autres discours ont suivi, parmi lesquels celui du président de
l'Union des étudiants juifs de France, le monument ayant vocation,
selon ses concepteurs, à rendre hommage aux victimes de tous les
génocides du XXe siècle.
Lundi matin, l'inauguration d'un autre mémorial avait eu lieu à
Marseille, en présence de quelque 2.000 personnes.
Marseille et la région Rhône-Alpes comptent chacune 80.000 personnes
d'origine arménienne, sur les 500.000 de France.
Si plusieurs dizaines de mémoriaux arméniens existent déjà sur le sol
national, la construction du monument lyonnais a donné lieu à de
vives controverses, dont une manifestation au cours de laquelle ont
été relevés des slogans négationnistes pro-turques le 18 mars.
Ce qui est survenu à Lyon vient "souligner l'urgence de rajouter à la
loi française un deuxième article sanctionnant la négation du
génocide des Arméniens", a fait valoir lundi Jules Mardirossian.
De 1915 à 1917, les massacres et les déportations d'Arméniens sous
l'empire Ottoman ont fait 1,5 million de morts selon les Arméniens,
entre 300.000 et 500.000 selon Ankara qui rejette catégoriquement la
qualification de génocide.