L'ECOLE DES SABLONS SE MOBILISE POUR ARTEN ET LEVON
par Emilie Rive
L'Humanite, France
15 mars 2006
Expulsion . Refusant d'examiner une demande d'asile, les autorites
retiennent en retention depuis sept jours une famille avec deux
enfants.
"Bonjour, vous nous manquez beaucoup. C'est difficile pour vous et
nous de ne plus vous voir. On est triste. On vous a soutenus toute
la semaine, pour que vous restiez en France, que vous reveniez a
l'ecole. Pour les droits de l'enfant, des peuples... " La voix d'Axel
tremble en lisant ce message, hier midi, pour Arten (9 ans) et Levon
(7 ans), les deux enfants en retention depuis sept jours et qui en
etaient, hier matin, avec leurs parents, a deux refus d'embarquement.
Mohammed, avec son echarpe tricolore pour marquer sa qualite de
delegue des enfants, Romuald, Damien, Lena, Steven, Antony, Sandy,
Romain et Cathy, la plus petite, qui me tire par la manche, sont très
sombres. Samedi, ils ont dessine pour Arten et Levon. Lundi soir,
pendant une heure, dans le froid, ils ont hurle sans interruption
devant la prefecture du Rhône : " Pas d'enfants en prison ! " " Quand
les parents sont sortis de la prefecture, ils etaient tout tristes,
racontent-ils. Et nous aussi. Il faut qu'Arten et Levon finissent
leur annee scolaire avec nous. En Russie, ils ne peuvent pas aller
a l'ecole. " Les deux enfants ont une dizaine d'annees et sont
elèves de l'ecole des Sablons, a Decines. Cependant la prefecture
du Rhône ne partage pas leur emoi. Leur mère est Russe. Leur père,
qui est Armenien, n'a jamais obtenu de papiers en Russie. Ils ont ete
persecutes. Levon n'a pas pu terminer une annee scolaire, et il en
porte les stigmates : une cicatrice sur le front due a une bousculade
dans la cour, par racisme. Ils sont arrives en Europe par la Suède,
où ils ont fait une demande d'asile - qui leur a ete refusee.
" On nous dit que les lois sont les memes partout, explique Cecile
Dubois, de l'association des parents d'elèves. C'est faux. La Suède
a refuse leur dossier sans jamais les entendre. Ils ne sont jamais
passes devant un juge. C'est pour cela qu'ils sont venus ici. Ils ne
peuvent faire une demande d'asile en France qu'au bout d'un certain
temps. Et la prefecture joue la montre, elle veut les expulser avant
qu'ils puissent le faire, avant la fin de l'annee scolaire. Donc
elle ne respecte pas la circulaire qui doit proteger les enfants
scolarises. " Une nouvelle expulsion etait programmee hier soir, vers
Goteborg, a 20 h 45. Les enfants s'organisaient dans l'après-midi
pour faire de nouveaux messages de sympathie, tandis que parents,
enseignants et elus se tenaient de nouveau prets a convaincre les
passagers de l'inhumanite de ce renvoi.
--Boundary_(ID_hXGh1O6Rqcdhjf55HVYd1A)--
From: Emil Lazarian | Ararat NewsPress
par Emilie Rive
L'Humanite, France
15 mars 2006
Expulsion . Refusant d'examiner une demande d'asile, les autorites
retiennent en retention depuis sept jours une famille avec deux
enfants.
"Bonjour, vous nous manquez beaucoup. C'est difficile pour vous et
nous de ne plus vous voir. On est triste. On vous a soutenus toute
la semaine, pour que vous restiez en France, que vous reveniez a
l'ecole. Pour les droits de l'enfant, des peuples... " La voix d'Axel
tremble en lisant ce message, hier midi, pour Arten (9 ans) et Levon
(7 ans), les deux enfants en retention depuis sept jours et qui en
etaient, hier matin, avec leurs parents, a deux refus d'embarquement.
Mohammed, avec son echarpe tricolore pour marquer sa qualite de
delegue des enfants, Romuald, Damien, Lena, Steven, Antony, Sandy,
Romain et Cathy, la plus petite, qui me tire par la manche, sont très
sombres. Samedi, ils ont dessine pour Arten et Levon. Lundi soir,
pendant une heure, dans le froid, ils ont hurle sans interruption
devant la prefecture du Rhône : " Pas d'enfants en prison ! " " Quand
les parents sont sortis de la prefecture, ils etaient tout tristes,
racontent-ils. Et nous aussi. Il faut qu'Arten et Levon finissent
leur annee scolaire avec nous. En Russie, ils ne peuvent pas aller
a l'ecole. " Les deux enfants ont une dizaine d'annees et sont
elèves de l'ecole des Sablons, a Decines. Cependant la prefecture
du Rhône ne partage pas leur emoi. Leur mère est Russe. Leur père,
qui est Armenien, n'a jamais obtenu de papiers en Russie. Ils ont ete
persecutes. Levon n'a pas pu terminer une annee scolaire, et il en
porte les stigmates : une cicatrice sur le front due a une bousculade
dans la cour, par racisme. Ils sont arrives en Europe par la Suède,
où ils ont fait une demande d'asile - qui leur a ete refusee.
" On nous dit que les lois sont les memes partout, explique Cecile
Dubois, de l'association des parents d'elèves. C'est faux. La Suède
a refuse leur dossier sans jamais les entendre. Ils ne sont jamais
passes devant un juge. C'est pour cela qu'ils sont venus ici. Ils ne
peuvent faire une demande d'asile en France qu'au bout d'un certain
temps. Et la prefecture joue la montre, elle veut les expulser avant
qu'ils puissent le faire, avant la fin de l'annee scolaire. Donc
elle ne respecte pas la circulaire qui doit proteger les enfants
scolarises. " Une nouvelle expulsion etait programmee hier soir, vers
Goteborg, a 20 h 45. Les enfants s'organisaient dans l'après-midi
pour faire de nouveaux messages de sympathie, tandis que parents,
enseignants et elus se tenaient de nouveau prets a convaincre les
passagers de l'inhumanite de ce renvoi.
--Boundary_(ID_hXGh1O6Rqcdhjf55HVYd1A)--
From: Emil Lazarian | Ararat NewsPress