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Genocides et crimes contre l'humanite : le partage des memoires

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  • Genocides et crimes contre l'humanite : le partage des memoires

    Agence France Presse
    5 mai 2006 vendredi 7:50 AM GMT

    Genocides et crimes contre l'humanite : le partage des memoires
    (PAPIER D'ANGLE)

    Par Veronique BUTTIN

    Genocide et crime contre l'humanite: un colloque a recemment debattu
    a Lyon, a l'initiative du collectif Reconnaissance, de ces deux
    grandes questions de l'Histoire en s'appuyant sur le partage des
    memoires des peuples qui en ont souffert.

    Intitule "Memoires partagees des genocides et des crimes contre
    l'humanite", ce colloque international a reuni des chercheurs, des
    historiens et des universitaires qui se sont attaches pendant 48
    heures (les 28 et 29 avril) a faire le point sur ces tragedies, en
    particulier sur le plan juridique et politique.

    L'originalite de la demarche de Reconnaissance, premier collectif du
    genre en France, reside dans le partage de la memoire entre les
    victimes ou leurs descendants, explique Daniel Meguerditchian, son
    delegue general. "C'est un très bon outil", ajoute-t-il, tout en
    reconnaissant a chaque drame "son caractère unique et sa manière
    propre de s'inscrire dans l'histoire".

    Pas question de preter le flanc a la "concurrence victimaire",
    rencherit Jules Mardirossian, president du collectif, dont le siège
    est a Villeurbanne (Rhône) et qui regroupe 15 associations
    "representant aussi bien le genocide des Armeniens que celui des
    juifs d'Europe", "l'ethnocide du Tibet" ou la "famine genocidaire
    d'Ukraine".

    "Il s'agit au contraire de rassembler les empathie entre ces groupes
    pour en faire une force", souligne-t-il, rappelant qu'il avait fallu
    "trois ans de preparation pour organiser le colloque" de Lyon.

    Pendant les debats, les participants ont notamment travaille sur des
    questions de terminologie et multiplie les interrogations.

    Aujourd'hui au Darfour, en Ethiopie, au Zimbabwe ou au Congo,
    recemment au Rwanda ou en Irak, hier en Armenie, en Ukraine ou au
    Cambodge, les populations victimes de massacres ont-elles subi un
    genocide ou ont-elles ete confrontees a un crime contre l'humanite?

    Question qui se pose aussi pour l'esclavagisme et la colonisation.

    Juridiquement, le genocide (du grec acien genos, la race, la tribu,
    et du latin cide, qui tue) est la plus haute qualification retenue
    pour un crime, les crimes contre l'humanite arrivant, selon le droit
    international, en second.

    "Ce qui differencie ces deux crimes, c'est, selon la juriste Sevane
    Garibian, l'intention particulière specifique au genocide, soit
    +l'intention de detruire tout ou partie d'un groupe national,
    ethnique, racial ou religieux+". C'est d'ailleurs precisement cette
    notion "d'intention" qui pose des problèmes car, explique-t-elle,
    elle est particulièrement difficile a prouver.

    Autre sujet au menu du colloque : la prevention des genocides. "Il
    existe des comite d'alerte", rappelle M. Mardorissian, et "ce type de
    prevention, comme le Genocide Watch, est necessaire". Mais,
    nuance-t-il, "il n'est pas suffisant et il faudrait une prevention a
    moyen et long terme, car lorsque l'alerte est donnee, il est deja
    trop tard".

    Lors du colloque, il a ete mis en place, precise M. Mardoussian, "un
    comite de suivi, charge de faire des propositions concrètes devant
    les instances internationales".

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