Genocide armenien: des historiens "choques" par la proposition de loi socialiste
Agence France Presse
6 mai 2006 samedi 1:44 PM GMT
PARIS 6 mai 2006 -- Plusieurs historiens de renom se declarent
"profondement choques" par la proposition de loi recemment deposee
par le groupe socialiste qui vise a sanctionner penalement la negation
du genocide armenien, dans un texte transmis samedi a l'AFP.
Dans ce texte, les signataires, qui avaient deja lance en decembre une
petition - "Liberte pour l'histoire!" - s'opposant au vote de "lois
memorielles", se declarent "profondement choques par la proposition de
loi deposee par le groupe socialiste qui devrait venir en discussion
devant l'Assemblee nationale le 18 mai".
Cette proposition de loi complètera, si elle est adoptee, la loi du
29 janvier 2001 par laquelle l'Etat francais reconnaît le genocide
armenien de 1915 mais qui ne prevoit pas de sanction en cas de
negationnisme.
"Nous avions naguère mis en garde contre le vote et la promulgation
de verites officielles indignes d'un regime democratique", poursuit
le texte.
Selon la proposition de loi, la negation du genocide armenien devrait
"etre punie des memes peines que la negation de la Shoah". "Pareille
disposition, poursuit le texte des historiens, aggraverait les
atteintes a la liberte d'expression. Elle prendrait une nouvelle fois
les enseignants en otage. C'est affligeant".
Les signataires du texte se declarent d'autant plus choques qu'ils
avaient rencontre, en decembre 2005, des responsables de groupes
parlementaires de l'Assemblee nationale "qui leur avaient assure a
demi-mot qu'aucune nouvelle disposition ne viendrait aggraver les
lois memorielles".
Outre l'historien Jean-Pierre Azema, on trouvait parmi les signataires
de la petition "Liberte pour l'histoire", des universitaires comme
Elisabeth Badinter, Marc Ferro, Jacques Julliard, Pierre Nora, Mona
Ozouf, Jean-Pierre Vernant, Pierre Vidal-Naquet.
Le vice-president UMP de l'Assemblee nationale, Eric Raoult, a depose
une proposition de loi similaire.
Dans leur petition "Liberte pour l'histoire!", plus de 400
universitaires se declaraient notamment "emus par les interventions
politiques de plus en plus frequentes dans l'appreciation des
evenements du passe". Ils demandaient en outre l'abrogation d'un
certain nombre d'articles de loi "indignes d'un regime democratique"
En ce qui concerne le genocide armenien, la Turquie rejette
categoriquement la thèse d'un genocide, estimant qu'il s'agissait
d'une repression dans un contexte de guerre civile où les Armeniens
se sont allies aux troupes russes qui avaient envahi l'empire ottoman.
Ankara evalue a 300.000 le nombre d'Armeniens massacres et affirme
qu'au moins autant de Turcs ont ete tues.
Les Armeniens affirment pour leur part que le nombre de morts durant
des massacres ou des deportations avoisine 1,5 million.
Recemment, a Lyon, des inscriptions en francais et en turc niant le
genocide avaient ete decouvertes sur des stèles du memorial qui lui
est dedie, quelques jours avant son inauguration.
--Boundary_(ID_l8VEgd6t6T7oeYuEz8Q8 Gg)--
Agence France Presse
6 mai 2006 samedi 1:44 PM GMT
PARIS 6 mai 2006 -- Plusieurs historiens de renom se declarent
"profondement choques" par la proposition de loi recemment deposee
par le groupe socialiste qui vise a sanctionner penalement la negation
du genocide armenien, dans un texte transmis samedi a l'AFP.
Dans ce texte, les signataires, qui avaient deja lance en decembre une
petition - "Liberte pour l'histoire!" - s'opposant au vote de "lois
memorielles", se declarent "profondement choques par la proposition de
loi deposee par le groupe socialiste qui devrait venir en discussion
devant l'Assemblee nationale le 18 mai".
Cette proposition de loi complètera, si elle est adoptee, la loi du
29 janvier 2001 par laquelle l'Etat francais reconnaît le genocide
armenien de 1915 mais qui ne prevoit pas de sanction en cas de
negationnisme.
"Nous avions naguère mis en garde contre le vote et la promulgation
de verites officielles indignes d'un regime democratique", poursuit
le texte.
Selon la proposition de loi, la negation du genocide armenien devrait
"etre punie des memes peines que la negation de la Shoah". "Pareille
disposition, poursuit le texte des historiens, aggraverait les
atteintes a la liberte d'expression. Elle prendrait une nouvelle fois
les enseignants en otage. C'est affligeant".
Les signataires du texte se declarent d'autant plus choques qu'ils
avaient rencontre, en decembre 2005, des responsables de groupes
parlementaires de l'Assemblee nationale "qui leur avaient assure a
demi-mot qu'aucune nouvelle disposition ne viendrait aggraver les
lois memorielles".
Outre l'historien Jean-Pierre Azema, on trouvait parmi les signataires
de la petition "Liberte pour l'histoire", des universitaires comme
Elisabeth Badinter, Marc Ferro, Jacques Julliard, Pierre Nora, Mona
Ozouf, Jean-Pierre Vernant, Pierre Vidal-Naquet.
Le vice-president UMP de l'Assemblee nationale, Eric Raoult, a depose
une proposition de loi similaire.
Dans leur petition "Liberte pour l'histoire!", plus de 400
universitaires se declaraient notamment "emus par les interventions
politiques de plus en plus frequentes dans l'appreciation des
evenements du passe". Ils demandaient en outre l'abrogation d'un
certain nombre d'articles de loi "indignes d'un regime democratique"
En ce qui concerne le genocide armenien, la Turquie rejette
categoriquement la thèse d'un genocide, estimant qu'il s'agissait
d'une repression dans un contexte de guerre civile où les Armeniens
se sont allies aux troupes russes qui avaient envahi l'empire ottoman.
Ankara evalue a 300.000 le nombre d'Armeniens massacres et affirme
qu'au moins autant de Turcs ont ete tues.
Les Armeniens affirment pour leur part que le nombre de morts durant
des massacres ou des deportations avoisine 1,5 million.
Recemment, a Lyon, des inscriptions en francais et en turc niant le
genocide avaient ete decouvertes sur des stèles du memorial qui lui
est dedie, quelques jours avant son inauguration.
--Boundary_(ID_l8VEgd6t6T7oeYuEz8Q8 Gg)--