GENOCIDE ARMENIEN: L'ASSEMBLEE NATIONALE ENTERRE LA PROPOSITION DE LOI
Agence France Presse
18 mai 2006 jeudi
L'Assemblee nationale a enterre jeudi une proposition de loi socialiste
reprimant la negation du genocide armenien de 1915, après des incidents
et une bataille procedurière autour de ce texte sensible.
L'examen du texte, qui avait commence dans la confusion, a ete
interrompu sans etre acheve et son vote reporte sine die sous les cris
de colère de plusieurs dizaines de partisans de la cause armenienne
masses dans les tribunes du public. Certains, dont le realisateur de
Marius et Jeanette, Robert Guedigian, ont meme eclate en sanglots.
La proposition de loi vise a completer par un volet penal la loi
du 29 janvier 2001 par laquelle la France reconnaît le genocide
armenien. Elle fait de la negation du genocide un delit punissable
d'un an d'emprisonnement et de 45.000 euros d'amende.
Elle divise les partis au dela du clivage droite/gauche, est
contestee par des historiens et provoque la colère d'Ankara qui
nie tout genocide. Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan,
a menace la France de sanctions commerciales.
L'Elysee avait fait savoir avant le debat que cette question devait
etre examinee dans un "esprit de responsabilite".
Les deputes UMP et le gouvernement ont tout fait pour retarder les
debats multipliant et allongeant les interventions lors de l'examen
d'un autre texte socialiste, qui precedait celui sur l'Armenie. Il
ont rendu ainsi impossible le vote de la proposition inscrite dans
une "niche" (seance d'initiative parlementaire) limitee a 5 heures
maximum de debat.
Une incertitude planait sur ce vote. Des deputes UMP sont favorables
au texte et certains comme Eric Raoult avaient meme depose deux
propositions de loi identiques.
Mais les socialistes ne sont pas non plus unanimes. Le chef de file
du groupe, Jean-Marc Ayrault, a fait part de ses "extremes reserves",
de meme que Jack Lang.
Le president du groupe UMP, Bernard Accoyer, en a profite pour
rejeter sur le PS la responsabilite du non achèvement des debats. Il
a denonce leur "double langage" leur reprochant d'avoir inscrit trois
propositions de loi pour une seule niche.
La communaute d'origine armenienne, estimee a 500.000 personnes
(80.000 dans la region de Lyon et autant dans la region de Marseille),
represente un electorat non negligeable.
Lors du debat, Philippe Douste-Blazy (Affaires etrangères) a qualifie,
sous les invectives de deputes de tous bords dont Patrick Devedjian
(UMP), le texte de "geste inamical" pour la Turquie.
"La Turquie est un partenaire economique et commercial de premier
plan", a-t-il rappele tout en assurant que "la cause armenienne
etait juste".
"Ce n'est pas nous qui ecrivons l'histoire, elle est le fait des
hommes. Les historiens l'analysent, les professeurs l'enseignent,
nous ne faisons que la constater", a argumente Didier Migaud (PS),
qui s'est defendu de "considerer l'actuelle Turquie comme responsable
de ce genocide.
Estimant que "le devoir de memoire imposait des règles ecrites",
Francois Rochebloine (UDF) a juge que "le negationnisme sous toutes
ses formes devait etre sanctionne".
"Aujourd'hui, le peuple armenien a recouvre une part de lui-meme,
perdue il y a 90 ans", a lance Frederic Dutoit (PCF).
Les Armeniens estiment que jusqu'a 1,5 million des leurs ont peri
dans un genocide orchestre par l'Empire ottoman entre 1915 et 1917.
Ankara affirme que des massacres ont ete commis de part et d'autre
et recuse les accusations de genocide.
--Boundary_(ID_4Mdsno5ilymxvc51/Lgodg)- -
From: Emil Lazarian | Ararat NewsPress
Agence France Presse
18 mai 2006 jeudi
L'Assemblee nationale a enterre jeudi une proposition de loi socialiste
reprimant la negation du genocide armenien de 1915, après des incidents
et une bataille procedurière autour de ce texte sensible.
L'examen du texte, qui avait commence dans la confusion, a ete
interrompu sans etre acheve et son vote reporte sine die sous les cris
de colère de plusieurs dizaines de partisans de la cause armenienne
masses dans les tribunes du public. Certains, dont le realisateur de
Marius et Jeanette, Robert Guedigian, ont meme eclate en sanglots.
La proposition de loi vise a completer par un volet penal la loi
du 29 janvier 2001 par laquelle la France reconnaît le genocide
armenien. Elle fait de la negation du genocide un delit punissable
d'un an d'emprisonnement et de 45.000 euros d'amende.
Elle divise les partis au dela du clivage droite/gauche, est
contestee par des historiens et provoque la colère d'Ankara qui
nie tout genocide. Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan,
a menace la France de sanctions commerciales.
L'Elysee avait fait savoir avant le debat que cette question devait
etre examinee dans un "esprit de responsabilite".
Les deputes UMP et le gouvernement ont tout fait pour retarder les
debats multipliant et allongeant les interventions lors de l'examen
d'un autre texte socialiste, qui precedait celui sur l'Armenie. Il
ont rendu ainsi impossible le vote de la proposition inscrite dans
une "niche" (seance d'initiative parlementaire) limitee a 5 heures
maximum de debat.
Une incertitude planait sur ce vote. Des deputes UMP sont favorables
au texte et certains comme Eric Raoult avaient meme depose deux
propositions de loi identiques.
Mais les socialistes ne sont pas non plus unanimes. Le chef de file
du groupe, Jean-Marc Ayrault, a fait part de ses "extremes reserves",
de meme que Jack Lang.
Le president du groupe UMP, Bernard Accoyer, en a profite pour
rejeter sur le PS la responsabilite du non achèvement des debats. Il
a denonce leur "double langage" leur reprochant d'avoir inscrit trois
propositions de loi pour une seule niche.
La communaute d'origine armenienne, estimee a 500.000 personnes
(80.000 dans la region de Lyon et autant dans la region de Marseille),
represente un electorat non negligeable.
Lors du debat, Philippe Douste-Blazy (Affaires etrangères) a qualifie,
sous les invectives de deputes de tous bords dont Patrick Devedjian
(UMP), le texte de "geste inamical" pour la Turquie.
"La Turquie est un partenaire economique et commercial de premier
plan", a-t-il rappele tout en assurant que "la cause armenienne
etait juste".
"Ce n'est pas nous qui ecrivons l'histoire, elle est le fait des
hommes. Les historiens l'analysent, les professeurs l'enseignent,
nous ne faisons que la constater", a argumente Didier Migaud (PS),
qui s'est defendu de "considerer l'actuelle Turquie comme responsable
de ce genocide.
Estimant que "le devoir de memoire imposait des règles ecrites",
Francois Rochebloine (UDF) a juge que "le negationnisme sous toutes
ses formes devait etre sanctionne".
"Aujourd'hui, le peuple armenien a recouvre une part de lui-meme,
perdue il y a 90 ans", a lance Frederic Dutoit (PCF).
Les Armeniens estiment que jusqu'a 1,5 million des leurs ont peri
dans un genocide orchestre par l'Empire ottoman entre 1915 et 1917.
Ankara affirme que des massacres ont ete commis de part et d'autre
et recuse les accusations de genocide.
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From: Emil Lazarian | Ararat NewsPress