ASEEMBLEEI: REMOUS AUTOUR DU PROJET DE LOI PUNISSANT LA NEGATION DU GENOCIDE ARMENIEN
Dominique Garraud
Charente Libre
19 mai 2006
La discussion sur la proposition de loi visant a sanctionner penalement
la negation du genocide armenien n'a pu aboutir a un vote hier,
tant les debats etaient houleux
A 13h petantes, Jean-Louis Debre suspend les debats et renvoie
a une date ulterieure la poursuite de l'examen de la proposition
de loi socialiste visant a sanctionner penalement la negation du
genocide armenien. Des tribunes du public pleines a craquer des cris
jaillissent: le vote!, le vote!.
Venus nombreux, les Armeniens sont furieux et tentent de manifester
dans l'enceinte de l'Assemblee. Une delegation emmenee par deux
deputes pro-ameniens demande a etre recue par le President de
l'Assemblee Nationale pour protester contre sa decision de ne pas
faire passer au vote a l'issue de la discussion generale. Jean-Louis
Debre refuse. Ainsi a ete provisoirement enterre un texte qui avait
declenche un tolle chez les historiens et genait le gouvernement a
cause du risque de deterioration des relations avec la Turquie qui
nie tout genocide.
Lors de l'adoption en 2001 de loi reconnaissant le genocide armenien,
Ankara avait deja annule plusieurs contrats avec la France. Et la
semaine dernière, le Premier ministre turc avait directement averti
des chefs d'entreprise francais que l'adoption du nouveau texte
entrainerait des sanctions commerciales.
Soumise a la faveur d'une niche parlementaire, la proposition
socialiste a ete examinee après un autre texte d'origine parlementaire
qui a permis a Jean-Louis Debre de jouer la montre en laissant les
orateurs, et notamment ceux du gouvernement, s'exprimer longuement. La
proposition ne pourra representee, au mieux, qu'en novembre prochain ;
avec des clivages qui depassent les classiques oppositions partisanes.
A l'opposition d'une majorite de deputes UMP pourraient se joindre
des voix socialistes comme celle de Jack Lang qui voit dans cette
proposition une derive electoraliste pas très heureuse et de nature
a renforcer en Turquie le camp de ceux qui freinent la reflexion
sur l'Histoire.
Plusieurs reserves
sur l'opportinute du texte
Le President du groupe socialiste, Jean-Marc Ayrault s'est dit lui-meme
reserve sur l'opportunite de ce texte approuve par Francois Hollande. A
l'UMP, plusieurs deputes dont Eric Raoult et Herve Mariton (proche
de Dominique de Villepin) etaient en faveur de la proposition de loi.
Au cours du debat, plusieurs deputes se sont etonnes de voir renaître,
sous une autre forme, la polemique nee sur l'inscription dans la loi
sur le rôle positif de la colonisation francaise. Loin des debats
d'historiens, la seance d'hier a confirme des considerations bien
plu s terre a terre. Sous les huees des deputes, dont l'UMP Patrick
Devedjian, le ministre des Affaires etrangères Philippe Douste-Blazy a
mis en garde contre les consequences politiques serieuses que pourrait
avoir un geste inamical a l'egard de la Turquie.
Et, comme par hasard, les deputes les plus actifs en faveur d'un
nouveau texte se trouve nt pour la plupart dans des circonscriptions
a forte concentration armenienne. Forte d'une population estimee
a 500.000 personnes, la communaute armenienne est toujours très
courtisee a l'approche des echeances electorales.
GRAPHIQUE: Des Armeniens ont manifeste nombreux hier a proximite de
l'Assemblee Nationale. Le vote qu'ils souhaitaient n'a pas eu lieu *
photo AFP.
--Boundary_(ID_sQoc9KQDeNw/uh1X1rt32A)--
Dominique Garraud
Charente Libre
19 mai 2006
La discussion sur la proposition de loi visant a sanctionner penalement
la negation du genocide armenien n'a pu aboutir a un vote hier,
tant les debats etaient houleux
A 13h petantes, Jean-Louis Debre suspend les debats et renvoie
a une date ulterieure la poursuite de l'examen de la proposition
de loi socialiste visant a sanctionner penalement la negation du
genocide armenien. Des tribunes du public pleines a craquer des cris
jaillissent: le vote!, le vote!.
Venus nombreux, les Armeniens sont furieux et tentent de manifester
dans l'enceinte de l'Assemblee. Une delegation emmenee par deux
deputes pro-ameniens demande a etre recue par le President de
l'Assemblee Nationale pour protester contre sa decision de ne pas
faire passer au vote a l'issue de la discussion generale. Jean-Louis
Debre refuse. Ainsi a ete provisoirement enterre un texte qui avait
declenche un tolle chez les historiens et genait le gouvernement a
cause du risque de deterioration des relations avec la Turquie qui
nie tout genocide.
Lors de l'adoption en 2001 de loi reconnaissant le genocide armenien,
Ankara avait deja annule plusieurs contrats avec la France. Et la
semaine dernière, le Premier ministre turc avait directement averti
des chefs d'entreprise francais que l'adoption du nouveau texte
entrainerait des sanctions commerciales.
Soumise a la faveur d'une niche parlementaire, la proposition
socialiste a ete examinee après un autre texte d'origine parlementaire
qui a permis a Jean-Louis Debre de jouer la montre en laissant les
orateurs, et notamment ceux du gouvernement, s'exprimer longuement. La
proposition ne pourra representee, au mieux, qu'en novembre prochain ;
avec des clivages qui depassent les classiques oppositions partisanes.
A l'opposition d'une majorite de deputes UMP pourraient se joindre
des voix socialistes comme celle de Jack Lang qui voit dans cette
proposition une derive electoraliste pas très heureuse et de nature
a renforcer en Turquie le camp de ceux qui freinent la reflexion
sur l'Histoire.
Plusieurs reserves
sur l'opportinute du texte
Le President du groupe socialiste, Jean-Marc Ayrault s'est dit lui-meme
reserve sur l'opportunite de ce texte approuve par Francois Hollande. A
l'UMP, plusieurs deputes dont Eric Raoult et Herve Mariton (proche
de Dominique de Villepin) etaient en faveur de la proposition de loi.
Au cours du debat, plusieurs deputes se sont etonnes de voir renaître,
sous une autre forme, la polemique nee sur l'inscription dans la loi
sur le rôle positif de la colonisation francaise. Loin des debats
d'historiens, la seance d'hier a confirme des considerations bien
plu s terre a terre. Sous les huees des deputes, dont l'UMP Patrick
Devedjian, le ministre des Affaires etrangères Philippe Douste-Blazy a
mis en garde contre les consequences politiques serieuses que pourrait
avoir un geste inamical a l'egard de la Turquie.
Et, comme par hasard, les deputes les plus actifs en faveur d'un
nouveau texte se trouve nt pour la plupart dans des circonscriptions
a forte concentration armenienne. Forte d'une population estimee
a 500.000 personnes, la communaute armenienne est toujours très
courtisee a l'approche des echeances electorales.
GRAPHIQUE: Des Armeniens ont manifeste nombreux hier a proximite de
l'Assemblee Nationale. Le vote qu'ils souhaitaient n'a pas eu lieu *
photo AFP.
--Boundary_(ID_sQoc9KQDeNw/uh1X1rt32A)--