L'Arménie pays de paradoxes
Benoît Legault
Édition du samedi 27 et du dimanche 28 mai 2006
Mots clés : Arménie (Pays), Tourisme
Partout dans le monde, des pays s'ouvrent aux voyageurs. Parmi eux,
l'Arménie, où on découvre le paradoxe d'une vie religieuse intense
et d'un nightlife inoubliable. C'est un petit pays du Caucase entouré
de voisins exotiques... tels l'Iran, la Turquie, la Géorgie et
l'Azerbaïdjan. Mais l'Arménie est près de l'Occident en matière
de spiritualité et, maintenant, de tourisme.
Dans une nature mythique, de grands monastères subliment les paysages.
Un de ces joyaux architecturaux est le monastère Haghpat, inscrit au
Patrimoine mondial de l'UNESCO. Photos: Benoît Legault
=0DErevan -- L'Arménie est le plus vieux pays chrétien du monde
(depuis le IVe siècle), une identité qui a forgé la vie et
l'histoire de son petit peuple martyrisé par des voisins non
chrétiens (on pense au génocide turc de 1915 en particulier). Un
Canadien francophone ne peut qu'être très touché par un pays qui a
préservé son identité par la religion pendant 15 siècles. La
visite des monastères est d'ailleurs l'un des moments forts d'un
voyage en Arménie.
Ce pays est une ex-république soviétique, et c'est visible.
L'architecture, les voitures, même la grisaille égayée par une
grande élégance féminine, tout rappelle l'Union soviétique. Le
russe y reste parlé plus couramment que l'anglais comme langue
seconde.
Les liens historiques fraternels tissés avec la France exhalent la
chaleur naturelle des Arméniens envers les francophones (on compte
350 000 Français d'origine arménienne, dont le plus connu est
Charles Aznavour). Il y a peu, très peu de touristes en Arménie,
mais visiter ce pays procure des sensations à la Tintin : on a
l'impression d'être un vrai voyageur, un vrai explorateur. Les
Arméniens s'intéressent vraiment aux visiteurs, comme êtres
humains. Et personne n'a cherché à me faire surpayer un produit ou
un service sous prétexte que j'étais un touriste (par ailleurs, les
vols à la tire sont très fréquents).
Quelque 90 % des visiteurs font partie de la diaspora arménienne, au
moins deux fois plus nombreuse que la population de l'Arménie (3,8
millions d'habitants). La communauté arménienne de Montréal, elle,
compte 30 000 personnes, soit la moitié de ce groupe au Canada.
=0D=0D
De succulentes ptisseries sont proposées en bord de route.
=0DLa diaspora est riche et donc pleine de ressources. Aussi, les
Arméniens sont très doués en affaires. Dans une large mesure,
c'est elle qui finance et orchestre le renouveau économique du pays et
en particulier de sa capitale, Erevan (1,2 million d'habitants, le tiers
de la population nationale). Le visage de cette ville change donc très
rapidement. Imaginez, son produit intérieur brut du pays augmente de
plus de 10 % par an, alors que l'activité économique se déroule
surtout à Erevan. La population en général demeure pauvre même
si ce n'est guère évident : les Arméniens soignent beaucoup
leur apparence.
Erevan rayonne d'une vie nocturne grouillante et spectaculaire, presque
indescriptible. Les artères de son joli centre-ville, d'allure
européenne, sont envahies par des flots de fêtards joyeux. On mange
et on boit aux terrasses dans une atmosphère méditerranéenne qui a
un je-ne-sais-quoi de plus exotique qu'ailleurs, car, après tout, on
est ici en Orient ! Avec un climat de type continental sec, brûlant
l'été et frigorifique l'hiver, l'idéal est d'y aller au printemps
ou à l'automne.
Mais l'Arménie ne convient pas à tout le monde. Le pays vit un
conflit frontalier armé avec l'Azerbaïdjan à propos de la région
du Karabagh. Aussi, elle est située dans une zone sismique et on se
souvient du tremblement de terre de 1989, qui a fait 25 000 morts. On
se sent toutefois en sécurité. Le plus grand danger encouru semble
être de se faire renverser par une voiture, les automobilistes ne
laissant aucune, mais alors là aucune chance aux piétons.
Voilà une destination qui permet d'ouvrir grand les yeux sur un autre
mode de vie de notre petite planète, au-delà des sentiers battus.
À l'heure du rouleau compresseur de la mondialisation, vivement le
dépaysement ! D'autant plus que cette destination n'est plus très
difficile d'Accès : British Airways, Austrian Airlines et Lufthansa
proposent des vols directs à partir de l'Europe, puis Air France la
dessert depuis quelques mois. Le décalage horaire de neuf heures y est
toutefois éprouvant.
***
Renseignements
- Hôtel Marriott Armenia Yerevan, marriott.com/EVNMC.
- Tatian's Travel : tatianstravel.com, DiscoverArmenia.am.
- Achat en ligne d'artisanat arménien de qualité :
MadeInArmeniaDirect.com.
- Armenia Tourism Development Agency : ArmeniaInfo.am.
***
Notre journaliste était invité par l'hôtel Marriott
Armenia Yerevan et les lignes aériennes Lufthansa, qui ont rendu
possible ce reportage... effectué dans le cadre du tout premier voyage
de presse touristique de l'histoire de l'Arménie.
From: Emil Lazarian | Ararat NewsPress
Benoît Legault
Édition du samedi 27 et du dimanche 28 mai 2006
Mots clés : Arménie (Pays), Tourisme
Partout dans le monde, des pays s'ouvrent aux voyageurs. Parmi eux,
l'Arménie, où on découvre le paradoxe d'une vie religieuse intense
et d'un nightlife inoubliable. C'est un petit pays du Caucase entouré
de voisins exotiques... tels l'Iran, la Turquie, la Géorgie et
l'Azerbaïdjan. Mais l'Arménie est près de l'Occident en matière
de spiritualité et, maintenant, de tourisme.
Dans une nature mythique, de grands monastères subliment les paysages.
Un de ces joyaux architecturaux est le monastère Haghpat, inscrit au
Patrimoine mondial de l'UNESCO. Photos: Benoît Legault
=0DErevan -- L'Arménie est le plus vieux pays chrétien du monde
(depuis le IVe siècle), une identité qui a forgé la vie et
l'histoire de son petit peuple martyrisé par des voisins non
chrétiens (on pense au génocide turc de 1915 en particulier). Un
Canadien francophone ne peut qu'être très touché par un pays qui a
préservé son identité par la religion pendant 15 siècles. La
visite des monastères est d'ailleurs l'un des moments forts d'un
voyage en Arménie.
Ce pays est une ex-république soviétique, et c'est visible.
L'architecture, les voitures, même la grisaille égayée par une
grande élégance féminine, tout rappelle l'Union soviétique. Le
russe y reste parlé plus couramment que l'anglais comme langue
seconde.
Les liens historiques fraternels tissés avec la France exhalent la
chaleur naturelle des Arméniens envers les francophones (on compte
350 000 Français d'origine arménienne, dont le plus connu est
Charles Aznavour). Il y a peu, très peu de touristes en Arménie,
mais visiter ce pays procure des sensations à la Tintin : on a
l'impression d'être un vrai voyageur, un vrai explorateur. Les
Arméniens s'intéressent vraiment aux visiteurs, comme êtres
humains. Et personne n'a cherché à me faire surpayer un produit ou
un service sous prétexte que j'étais un touriste (par ailleurs, les
vols à la tire sont très fréquents).
Quelque 90 % des visiteurs font partie de la diaspora arménienne, au
moins deux fois plus nombreuse que la population de l'Arménie (3,8
millions d'habitants). La communauté arménienne de Montréal, elle,
compte 30 000 personnes, soit la moitié de ce groupe au Canada.
=0D=0D
De succulentes ptisseries sont proposées en bord de route.
=0DLa diaspora est riche et donc pleine de ressources. Aussi, les
Arméniens sont très doués en affaires. Dans une large mesure,
c'est elle qui finance et orchestre le renouveau économique du pays et
en particulier de sa capitale, Erevan (1,2 million d'habitants, le tiers
de la population nationale). Le visage de cette ville change donc très
rapidement. Imaginez, son produit intérieur brut du pays augmente de
plus de 10 % par an, alors que l'activité économique se déroule
surtout à Erevan. La population en général demeure pauvre même
si ce n'est guère évident : les Arméniens soignent beaucoup
leur apparence.
Erevan rayonne d'une vie nocturne grouillante et spectaculaire, presque
indescriptible. Les artères de son joli centre-ville, d'allure
européenne, sont envahies par des flots de fêtards joyeux. On mange
et on boit aux terrasses dans une atmosphère méditerranéenne qui a
un je-ne-sais-quoi de plus exotique qu'ailleurs, car, après tout, on
est ici en Orient ! Avec un climat de type continental sec, brûlant
l'été et frigorifique l'hiver, l'idéal est d'y aller au printemps
ou à l'automne.
Mais l'Arménie ne convient pas à tout le monde. Le pays vit un
conflit frontalier armé avec l'Azerbaïdjan à propos de la région
du Karabagh. Aussi, elle est située dans une zone sismique et on se
souvient du tremblement de terre de 1989, qui a fait 25 000 morts. On
se sent toutefois en sécurité. Le plus grand danger encouru semble
être de se faire renverser par une voiture, les automobilistes ne
laissant aucune, mais alors là aucune chance aux piétons.
Voilà une destination qui permet d'ouvrir grand les yeux sur un autre
mode de vie de notre petite planète, au-delà des sentiers battus.
À l'heure du rouleau compresseur de la mondialisation, vivement le
dépaysement ! D'autant plus que cette destination n'est plus très
difficile d'Accès : British Airways, Austrian Airlines et Lufthansa
proposent des vols directs à partir de l'Europe, puis Air France la
dessert depuis quelques mois. Le décalage horaire de neuf heures y est
toutefois éprouvant.
***
Renseignements
- Hôtel Marriott Armenia Yerevan, marriott.com/EVNMC.
- Tatian's Travel : tatianstravel.com, DiscoverArmenia.am.
- Achat en ligne d'artisanat arménien de qualité :
MadeInArmeniaDirect.com.
- Armenia Tourism Development Agency : ArmeniaInfo.am.
***
Notre journaliste était invité par l'hôtel Marriott
Armenia Yerevan et les lignes aériennes Lufthansa, qui ont rendu
possible ce reportage... effectué dans le cadre du tout premier voyage
de presse touristique de l'histoire de l'Arménie.
From: Emil Lazarian | Ararat NewsPress