GENOCIDE ARMENIEN: ANKARA CHERCHE L'APPUI DES MILIEUX D'AFFAIRES FRANCAIS
Agence France Presse
7 octobre 2006 samedi 4:42 PM GMT
Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a rencontre samedi a
Istanbul les representants de societes francaises faisant des affaires
en Turquie afin d'obtenir leur appui face a une proposition de loi
francaise qui menace d'empoisonner les relations entre les deux pays.
Ce projet de loi controverse, qui doit etre debattu jeudi au Parlement
francais, rend passible de prison la negation du genocide armenien
pendant la Première guerre mondiale.
"Erdogan a demande aux societes francaises de faire pression sur les
legislateurs francais pour essayer d'empecher que cette proposition de
loi voie le jour", a declare a l'AFP a l'issue de la reunion Mustafa
Abdullahoglu, cadre d'une societe qu'il n'a pas souhaite nommer.
"Il (le Premier ministre) a dit que la proposition de loi endommagerait
les relations bilaterales si elle etait adoptee", a indique ce cadre.
M. Abdullahoglu a dit craindre un boycott des produits francais en
Turquie si le texte venait a etre adopte.
Les representants des constructeurs automobiles Peugeot et Renault,
du geant de l'alimentation Danone, du producteur de materiaux de
construction Lafarge et de la chaîne de supermarches Carrefour
participaient a la reunion.
Un groupe d'hommes d'affaires franco-turc devait s'envoler dimanche
pour Paris dans le but de faire pression contre la proposition de
loi qui fait de la negation du genocide armenien, en 1915, un delit
punissable d'un an d'emprisonnement et de 45.000 euros d'amende.
Vendredi, le ministère turc des Affaires etrangères a averti que
l'adoption du texte pourrait mettre en peril "des investissements,
fruit d'annees de travail", et que "la France pourrait, pour ainsi
dire, perdre la Turquie".
Le texte legislatif avait commence a etre discute en mai. Mais son
examen avait ete interrompu faute de temps et le vote n'avait pu
avoir lieu.
Omer Sabanci, qui dirige le plus important groupe d'affaires turc,
Tusiad, a egalement condamne le texte, estimant qu'il refletait "les
craintes que le projet de la Turquie d'adherer a l'Union europeenne ne
se materialise" et qu'il constituait une tentative pour "faire echouer
les efforts visant a un dialogue constructif et a un debat rationnel".
"J'en appelle aux politiciens francais: ne voyez-vous pas que vous
mettez en danger les relations politiques, economiques et sociales
entretenues par la France et la Turquie pendant des siècles et ce
pour servir vos propres interets politiques?", a declare M. Sabanci
dans un communique diffuse par l'agence de presse turque Anatolie.
Les Armeniens estiment que jusqu'a 1,5 million des leurs ont peri
dans un genocide orchestre pendant les dernières annees de l'Empire
ottoman entre 1915 et 1917. Ankara affirme que des massacres ont ete
commis de part et d'autre et recuse les accusations de genocide.
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Agence France Presse
7 octobre 2006 samedi 4:42 PM GMT
Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a rencontre samedi a
Istanbul les representants de societes francaises faisant des affaires
en Turquie afin d'obtenir leur appui face a une proposition de loi
francaise qui menace d'empoisonner les relations entre les deux pays.
Ce projet de loi controverse, qui doit etre debattu jeudi au Parlement
francais, rend passible de prison la negation du genocide armenien
pendant la Première guerre mondiale.
"Erdogan a demande aux societes francaises de faire pression sur les
legislateurs francais pour essayer d'empecher que cette proposition de
loi voie le jour", a declare a l'AFP a l'issue de la reunion Mustafa
Abdullahoglu, cadre d'une societe qu'il n'a pas souhaite nommer.
"Il (le Premier ministre) a dit que la proposition de loi endommagerait
les relations bilaterales si elle etait adoptee", a indique ce cadre.
M. Abdullahoglu a dit craindre un boycott des produits francais en
Turquie si le texte venait a etre adopte.
Les representants des constructeurs automobiles Peugeot et Renault,
du geant de l'alimentation Danone, du producteur de materiaux de
construction Lafarge et de la chaîne de supermarches Carrefour
participaient a la reunion.
Un groupe d'hommes d'affaires franco-turc devait s'envoler dimanche
pour Paris dans le but de faire pression contre la proposition de
loi qui fait de la negation du genocide armenien, en 1915, un delit
punissable d'un an d'emprisonnement et de 45.000 euros d'amende.
Vendredi, le ministère turc des Affaires etrangères a averti que
l'adoption du texte pourrait mettre en peril "des investissements,
fruit d'annees de travail", et que "la France pourrait, pour ainsi
dire, perdre la Turquie".
Le texte legislatif avait commence a etre discute en mai. Mais son
examen avait ete interrompu faute de temps et le vote n'avait pu
avoir lieu.
Omer Sabanci, qui dirige le plus important groupe d'affaires turc,
Tusiad, a egalement condamne le texte, estimant qu'il refletait "les
craintes que le projet de la Turquie d'adherer a l'Union europeenne ne
se materialise" et qu'il constituait une tentative pour "faire echouer
les efforts visant a un dialogue constructif et a un debat rationnel".
"J'en appelle aux politiciens francais: ne voyez-vous pas que vous
mettez en danger les relations politiques, economiques et sociales
entretenues par la France et la Turquie pendant des siècles et ce
pour servir vos propres interets politiques?", a declare M. Sabanci
dans un communique diffuse par l'agence de presse turque Anatolie.
Les Armeniens estiment que jusqu'a 1,5 million des leurs ont peri
dans un genocide orchestre pendant les dernières annees de l'Empire
ottoman entre 1915 et 1917. Ankara affirme que des massacres ont ete
commis de part et d'autre et recuse les accusations de genocide.
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