GENOCIDE ARMENIEN : LA TURQUIE MENACE LA FRANCE DE SANCTIONS ECONOMIQUES
Agence France Presse
8 octobre 2006 dimanche 2:46 PM GMT
La France pourrait voir ses projets economiques en Turquie menaces
si elle adoptait une proposition de loi controversee sur le genocide
armenien pendant la Première guerre mondiale, a mis en garde dimanche
le ministre turc des Affaires etrangères Abdullah Gul.
Ce texte de loi, qui doit etre debattu jeudi a l'Assemblee nationale
(chambre basse du parlement francais), vise a completer par un volet
penal la loi du 29 janvier 2001 dans laquelle la France reconnaît le
genocide armenien, et fait de sa negation un delit punissable d'un
an d'emprisonnement et de 45.000 euros d'amende.
"D'après les informations que nous avons, il est fort probable que
la proposition de loi soit adoptee", a declare M. Gul au quotidien
a grand tirage Hurriyet de dimanche.
Si la proposition de loi est votee, la participation de la France a
d'importants projets economiques en Turquie, notamment la construction
d'une centrale nucleaire qui doit etre prochainement soumise a un
appel d'offres, sera compromise, a prevenu M. Gul, precisant qu'il
avait averti son homologue francais, Philippe Douste-Blazy.
"La reaction du gouvernement et celle du public en general seront
inevitables si cette situation perdure", a egalement dit M. Gul au
journal Yeni Safak. "Les Francais vont perdre la Turquie", a-t-il
ajoute.
Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a egalement exprime
son indignation. "C'est un problème qui concerne la Turquie et
l'Armenie. La France n'a pas a s'en meler", a-t-il declare samedi a
Istanbul, selon l'agence de presse Anatolie.
"Si le Premier ministre turc -ou tout autre ministre, historien ou
intellectuel- se rend un jour en France et affirme qu'il n'y a pas eu
de genocide, qu'allez-vous faire? Jeter cette personne en prison?",
s'est-il interroge.
Par ailleurs, le Premier ministre turc a rencontre samedi a Istanbul
les representants de societes francaises faisant des affaires en
Turquie pour les persuader de faire pression sur les legislateurs
francais.
Ankara analyse la proposition de loi comme un geste politique adresse
a l'intention de la communaute armenienne en France. Beaucoup y voient
egalement une manoeuvre orchestree par les opposants a l'entree de
la Turquie dans l'Union europeenne pour ternir l'image du pays et
exacerber les sentiments anti-occidentaux au sein de la societe turque.
Epinglee a de nombreuses reprises par l'UE pour son manque d'efforts
en matière de liberte d'expression, la Turquie a accuse l'Union de
tenir un double langage: en reprimant le deni de genocide, la France
porte egalement atteinte a la liberte d'expression, sans pour autant
etre inquietee, regrette Ankara.
Samedi, le chef de la commission judiciaire du parlement turc a
indique que la Turquie pourrait de son côte adopter des propositions
de loi qualifiant de genocide des massacres commis par des Francais
en Algerie du temps de la colonisation. Ces textes prevoient egalement
des peines de prison pour ceux qui nieraient de tels massacres.
La proposition de loi avait commence a etre discutee en mai, mais
son examen avait ete interrompu faute de temps et le vote n'avait pu
avoir lieu.
Les Armeniens affirment que jusqu'a 1,5 million des leurs ont peri
dans un genocide entre 1915 et 1917. Ankara recuse les accusations
de genocide.
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Agence France Presse
8 octobre 2006 dimanche 2:46 PM GMT
La France pourrait voir ses projets economiques en Turquie menaces
si elle adoptait une proposition de loi controversee sur le genocide
armenien pendant la Première guerre mondiale, a mis en garde dimanche
le ministre turc des Affaires etrangères Abdullah Gul.
Ce texte de loi, qui doit etre debattu jeudi a l'Assemblee nationale
(chambre basse du parlement francais), vise a completer par un volet
penal la loi du 29 janvier 2001 dans laquelle la France reconnaît le
genocide armenien, et fait de sa negation un delit punissable d'un
an d'emprisonnement et de 45.000 euros d'amende.
"D'après les informations que nous avons, il est fort probable que
la proposition de loi soit adoptee", a declare M. Gul au quotidien
a grand tirage Hurriyet de dimanche.
Si la proposition de loi est votee, la participation de la France a
d'importants projets economiques en Turquie, notamment la construction
d'une centrale nucleaire qui doit etre prochainement soumise a un
appel d'offres, sera compromise, a prevenu M. Gul, precisant qu'il
avait averti son homologue francais, Philippe Douste-Blazy.
"La reaction du gouvernement et celle du public en general seront
inevitables si cette situation perdure", a egalement dit M. Gul au
journal Yeni Safak. "Les Francais vont perdre la Turquie", a-t-il
ajoute.
Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a egalement exprime
son indignation. "C'est un problème qui concerne la Turquie et
l'Armenie. La France n'a pas a s'en meler", a-t-il declare samedi a
Istanbul, selon l'agence de presse Anatolie.
"Si le Premier ministre turc -ou tout autre ministre, historien ou
intellectuel- se rend un jour en France et affirme qu'il n'y a pas eu
de genocide, qu'allez-vous faire? Jeter cette personne en prison?",
s'est-il interroge.
Par ailleurs, le Premier ministre turc a rencontre samedi a Istanbul
les representants de societes francaises faisant des affaires en
Turquie pour les persuader de faire pression sur les legislateurs
francais.
Ankara analyse la proposition de loi comme un geste politique adresse
a l'intention de la communaute armenienne en France. Beaucoup y voient
egalement une manoeuvre orchestree par les opposants a l'entree de
la Turquie dans l'Union europeenne pour ternir l'image du pays et
exacerber les sentiments anti-occidentaux au sein de la societe turque.
Epinglee a de nombreuses reprises par l'UE pour son manque d'efforts
en matière de liberte d'expression, la Turquie a accuse l'Union de
tenir un double langage: en reprimant le deni de genocide, la France
porte egalement atteinte a la liberte d'expression, sans pour autant
etre inquietee, regrette Ankara.
Samedi, le chef de la commission judiciaire du parlement turc a
indique que la Turquie pourrait de son côte adopter des propositions
de loi qualifiant de genocide des massacres commis par des Francais
en Algerie du temps de la colonisation. Ces textes prevoient egalement
des peines de prison pour ceux qui nieraient de tels massacres.
La proposition de loi avait commence a etre discutee en mai, mais
son examen avait ete interrompu faute de temps et le vote n'avait pu
avoir lieu.
Les Armeniens affirment que jusqu'a 1,5 million des leurs ont peri
dans un genocide entre 1915 et 1917. Ankara recuse les accusations
de genocide.
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