NIER LE GENOCIDE ARMENIEN POURRAIT ETRE CONDAMNE PENALEMENT
par Beatrice Gurrey
Le Monde, France
10 octobre 2006 mardi
LA PROPOSITION de loi socialiste qui vise a penaliser la negation
du genocide armenien pourrait etre votee, jeudi 12 octobre, a
l'Assemblee nationale, avec l'appui d'une soixantaine de deputes de
l'UMP. Le groupe UMP examinera le dossier mardi matin. Le premier
secretaire du PS, Francois Hollande et le depute Patrick Devedjian
(UMP Hauts-de-Seine), se sont accordes, dimanche 8 octobre, lors de
l'emission " France-Europe Express ", sur la necessite de voter ce
texte dont l'examen avait avorte en mai.
Lundi, sur France-Inter, Nicolas Sarkozy a indique qu'il avait eu
deux fois le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan au telephone,
ce qu'il avait deja raconte au groupe UMP, voila une semaine : le
debat y avait ete assez vif pour savoir s'il fallait ou non continuer
a soutenir ce texte, alors que Jacques Chirac, le 30 septembre,
a Erevan, avait fait de la reconnaissance du genocide armenien une
condition a l'entree de la Turquie dans l'Union europeenne.
" Pour moi, - la reconnaissance du genocide par l'Armenie - ce n'est
pas une condition prealable pour rentrer en Europe. C'est le minimum.
Ce n'est pas parce qu'on fait son devoir de memoire qu'on peut
rentrer en Europe. On ne pourrait eviter de voter cette loi qu'a trois
conditions : la mise en place d'une commission bilaterale et paritaire
Armenie-Turquie ; que la Turquie rouvre ses frontières avec l'Armenie ;
que la Turquie renonce a sa legislation penale qui interdit de parler
d'un genocide ", a declare M. Sarkozy. Il a ajoute qu'il n'avait pas
ete certain de convaincre M. Erdogan.
Les reactions officielles se sont multipliees en Turquie. 500 personnes
ont manifeste, dimanche, a Istanbul, avec des pancartes portant "
le genocide est un mensonge ". Le ministre des affaires etrangères
turc, Abdullah Gul, a assure que la France allait " perdre la Turquie
". La participation de la France a d'importants projets economiques,
notamment de centrale nucleaire, serait compromise si ce projet etait
vote, a averti M. Gul, precisant qu'il avait prevenu son homologue
francais, Philippe Douste-Blazy. Samedi, M. Erdogan avait exprime son
indignation, affirmant qu'il s'agissait d'un problème " qui concerne la
Turquie et l'Armenie " et que " la France n'avait pas a s'en meler ".
La Turquie combat cette proposition de loi, alors que la reaction
avait ete assez moderee a Ankara, après le voyage de Jacques Chirac en
Armenie. A Erevan, le chef de l'Etat avait indique qu'il considerait la
proposition socialiste comme relevant de la " polemique ". Rappelant
que la France avait reconnu le genocide par la loi du 29 janvier
2001, il avait considere ce texte comme inutile, la loi francaise
condamnant deja " toute provocation a la discrimination, a la haine
ou la violence raciale ".
--Boundary_(ID_z/jJSP4UZHRbMPSPcoCO/Q)--
From: Baghdasarian
par Beatrice Gurrey
Le Monde, France
10 octobre 2006 mardi
LA PROPOSITION de loi socialiste qui vise a penaliser la negation
du genocide armenien pourrait etre votee, jeudi 12 octobre, a
l'Assemblee nationale, avec l'appui d'une soixantaine de deputes de
l'UMP. Le groupe UMP examinera le dossier mardi matin. Le premier
secretaire du PS, Francois Hollande et le depute Patrick Devedjian
(UMP Hauts-de-Seine), se sont accordes, dimanche 8 octobre, lors de
l'emission " France-Europe Express ", sur la necessite de voter ce
texte dont l'examen avait avorte en mai.
Lundi, sur France-Inter, Nicolas Sarkozy a indique qu'il avait eu
deux fois le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan au telephone,
ce qu'il avait deja raconte au groupe UMP, voila une semaine : le
debat y avait ete assez vif pour savoir s'il fallait ou non continuer
a soutenir ce texte, alors que Jacques Chirac, le 30 septembre,
a Erevan, avait fait de la reconnaissance du genocide armenien une
condition a l'entree de la Turquie dans l'Union europeenne.
" Pour moi, - la reconnaissance du genocide par l'Armenie - ce n'est
pas une condition prealable pour rentrer en Europe. C'est le minimum.
Ce n'est pas parce qu'on fait son devoir de memoire qu'on peut
rentrer en Europe. On ne pourrait eviter de voter cette loi qu'a trois
conditions : la mise en place d'une commission bilaterale et paritaire
Armenie-Turquie ; que la Turquie rouvre ses frontières avec l'Armenie ;
que la Turquie renonce a sa legislation penale qui interdit de parler
d'un genocide ", a declare M. Sarkozy. Il a ajoute qu'il n'avait pas
ete certain de convaincre M. Erdogan.
Les reactions officielles se sont multipliees en Turquie. 500 personnes
ont manifeste, dimanche, a Istanbul, avec des pancartes portant "
le genocide est un mensonge ". Le ministre des affaires etrangères
turc, Abdullah Gul, a assure que la France allait " perdre la Turquie
". La participation de la France a d'importants projets economiques,
notamment de centrale nucleaire, serait compromise si ce projet etait
vote, a averti M. Gul, precisant qu'il avait prevenu son homologue
francais, Philippe Douste-Blazy. Samedi, M. Erdogan avait exprime son
indignation, affirmant qu'il s'agissait d'un problème " qui concerne la
Turquie et l'Armenie " et que " la France n'avait pas a s'en meler ".
La Turquie combat cette proposition de loi, alors que la reaction
avait ete assez moderee a Ankara, après le voyage de Jacques Chirac en
Armenie. A Erevan, le chef de l'Etat avait indique qu'il considerait la
proposition socialiste comme relevant de la " polemique ". Rappelant
que la France avait reconnu le genocide par la loi du 29 janvier
2001, il avait considere ce texte comme inutile, la loi francaise
condamnant deja " toute provocation a la discrimination, a la haine
ou la violence raciale ".
--Boundary_(ID_z/jJSP4UZHRbMPSPcoCO/Q)--
From: Baghdasarian