GENOCIDE ARMENIEN: LE SUSPENSE RESTE ENTIER SUR LE VOTE DU TEXTE SOCIALISTE
Agence France Presse
11 octobre 2006 mercredi
(Avant-Papier)
Le suspense reste entier sur l'adoption par les deputes de la
proposition de loi socialiste rendant passible de prison la negation
du genocide armenien, qui est examine jeudi par l'Assemblee nationale.
Ankara, qui refute categoriquement le terme de genocide, menace la
France de retorsions economiques alors que plusieurs deputes, dont le
rapporteur Christophe Masse (PS), estime que le texte "a de grandes
chances d'etre adopte".
L'eventuelle adoption de cette loi suscite l'inquietude des entreprises
francaises implantees en Turquie. La France est le 5e fournisseur de
la Turquie avec 4,7 milliards d'euros d'exportations.
A tel point que Christine Lagarde (Commerce exterieur) a estime
mercredi que "clairement, on est en train de faire de cet enjeu
economique pour la France, une cause electoraliste qui ne (lui)
paraît pas justifiee".
Quelques dizaines de Turcs ont manifeste mercredi matin devant
l'Assemblee, tandis que le Conseil de coordination des organisations
armeniennes de France (CCAF) a appele a un rassemblement jeudi matin.
Les services de securite de l'Assemblee sont d'ores et deja sur le
qui-vive pour eviter tout debordement d'autant plus qu'un autre texte
sensible, portant sur les intermittents du spectacle, doit egalement
etre discute jeudi matin.
Le 18 mai, lors du premier examen du texte, interrompu faute de
temps, des membres de la communaute armenienne, fait rarissime,
avaient manifeste depuis les tribunes du public.
La communaute d'origine armenienne, estimee a 500.000 personnes,
represente un electorat non negligeable.
Dans ce contexte, le gouvernement joue la moderation, soulignant que
le texte ne "l'engage pas", tandis que sa majorite UMP est embarrassee.
Les uns, comme leur chef de file, Bernard Accoyer, insistent sur la
necessite de ne pas legiferer sur l'histoire. "Notre responsabilite
de parlementaires est de ne pas alimenter dans les hemicycles et les
pretoires une guerre des memoires declenchee par les associations
communautaristes, usant des lois memorielles", ecrit M. Accoyer,
dans une tribune au Figaro a paraître jeudi.
Les autres, comme Patrick Devedjian, depute d'origine armenienne et
conseiller du president de l'UMP, Nicolas Sarkozy, n'hesiteront pas
une seconde pour voter le texte.
Pour eviter toute nouvelle polemique avec les historiens, M. Devedjian
a depose un amendement excluant du champ de la loi "les recherches
scolaires, universitaires ou scientifiques".
Cet amendement ne fait pas l'affaire du PS, car, selon M. Masse,
"il denature complètement le texte et ouvre la porte a d'enormes
problèmes, les negationnistes de la Shoah pouvant s'en emparer".
L'unanimite ne règne pas non plus chez les socialistes. Si Segolène
Royal approuve la proposition, d'autres comme Jack Lang la rejettent.
Le texte a cependant de bonnes chances d'etre adopte jeudi. Les deputes
qui y sont favorables devraient se deplacer en masse pour le voter,
les autres preferant ne pas participer au vote.
Mais meme adoptee, la proposition sera loin d'avoir acheve son parcours
parlementaire. Elle devra encore etre inscrite a l'ordre du jour du
Senat où sont adoption est incertaine.
La proposition complète la loi de 2001 de reconnaissance du
genocide armenien par un volet penal punissant sa negation d'un an
d'emprisonnement et de 45.000 euros d'amende.
Les Armeniens estiment que jusqu'a 1,5 million des leurs ont peri
dans un genocide perpetre par les Turcs sous l'empire ottoman entre
1915 et 1917. Ankara recuse ces accusations.
--Boundary_(ID_d+/Dg7g3F6Ud7saGY/4BL w)--
Agence France Presse
11 octobre 2006 mercredi
(Avant-Papier)
Le suspense reste entier sur l'adoption par les deputes de la
proposition de loi socialiste rendant passible de prison la negation
du genocide armenien, qui est examine jeudi par l'Assemblee nationale.
Ankara, qui refute categoriquement le terme de genocide, menace la
France de retorsions economiques alors que plusieurs deputes, dont le
rapporteur Christophe Masse (PS), estime que le texte "a de grandes
chances d'etre adopte".
L'eventuelle adoption de cette loi suscite l'inquietude des entreprises
francaises implantees en Turquie. La France est le 5e fournisseur de
la Turquie avec 4,7 milliards d'euros d'exportations.
A tel point que Christine Lagarde (Commerce exterieur) a estime
mercredi que "clairement, on est en train de faire de cet enjeu
economique pour la France, une cause electoraliste qui ne (lui)
paraît pas justifiee".
Quelques dizaines de Turcs ont manifeste mercredi matin devant
l'Assemblee, tandis que le Conseil de coordination des organisations
armeniennes de France (CCAF) a appele a un rassemblement jeudi matin.
Les services de securite de l'Assemblee sont d'ores et deja sur le
qui-vive pour eviter tout debordement d'autant plus qu'un autre texte
sensible, portant sur les intermittents du spectacle, doit egalement
etre discute jeudi matin.
Le 18 mai, lors du premier examen du texte, interrompu faute de
temps, des membres de la communaute armenienne, fait rarissime,
avaient manifeste depuis les tribunes du public.
La communaute d'origine armenienne, estimee a 500.000 personnes,
represente un electorat non negligeable.
Dans ce contexte, le gouvernement joue la moderation, soulignant que
le texte ne "l'engage pas", tandis que sa majorite UMP est embarrassee.
Les uns, comme leur chef de file, Bernard Accoyer, insistent sur la
necessite de ne pas legiferer sur l'histoire. "Notre responsabilite
de parlementaires est de ne pas alimenter dans les hemicycles et les
pretoires une guerre des memoires declenchee par les associations
communautaristes, usant des lois memorielles", ecrit M. Accoyer,
dans une tribune au Figaro a paraître jeudi.
Les autres, comme Patrick Devedjian, depute d'origine armenienne et
conseiller du president de l'UMP, Nicolas Sarkozy, n'hesiteront pas
une seconde pour voter le texte.
Pour eviter toute nouvelle polemique avec les historiens, M. Devedjian
a depose un amendement excluant du champ de la loi "les recherches
scolaires, universitaires ou scientifiques".
Cet amendement ne fait pas l'affaire du PS, car, selon M. Masse,
"il denature complètement le texte et ouvre la porte a d'enormes
problèmes, les negationnistes de la Shoah pouvant s'en emparer".
L'unanimite ne règne pas non plus chez les socialistes. Si Segolène
Royal approuve la proposition, d'autres comme Jack Lang la rejettent.
Le texte a cependant de bonnes chances d'etre adopte jeudi. Les deputes
qui y sont favorables devraient se deplacer en masse pour le voter,
les autres preferant ne pas participer au vote.
Mais meme adoptee, la proposition sera loin d'avoir acheve son parcours
parlementaire. Elle devra encore etre inscrite a l'ordre du jour du
Senat où sont adoption est incertaine.
La proposition complète la loi de 2001 de reconnaissance du
genocide armenien par un volet penal punissant sa negation d'un an
d'emprisonnement et de 45.000 euros d'amende.
Les Armeniens estiment que jusqu'a 1,5 million des leurs ont peri
dans un genocide perpetre par les Turcs sous l'empire ottoman entre
1915 et 1917. Ankara recuse ces accusations.
--Boundary_(ID_d+/Dg7g3F6Ud7saGY/4BL w)--